Les chroniques de Patricia : un + un + un + toi et moi

15 mai 2019

« L’autre jour ma fille de 13 ans me colle sous le nez son téléphone. Sur l’écran, une photo de sa copine Brigitte (qui, pour d’évidentes raisons de confidentialité, ne s’appelle pas vraiment Brigitte) affublée, toujours, de deux oreilles et d’un museau de chiot so cute et affichant un sourire limite extatique. En dessous du sourire, écrit en grosses lettres roses flashy avec des paillettes qui clignotent deux mots : EN COUPLE.

D’un coup ce sont mes oreilles à moi qui se dressent et mon museau qui frétille de consternation. En couple ? Qu’est ce que ça peut bien vouloir dire « en couple » quand on a 13 ans ? Sans en avoir l’air (l’ado doit être interrogée avec précaution) j’ai lancé quelques questions :
Brigitte a un petit copain ? Ouais elle a un mec.
Ah cool. Ils se sont embrassés ? Nan
Ah ! Ils se tiennent par la main ? Nan, t’es ouf !
Ils se parlent au moins ? Ouais un peu j’crois, en tous cas ils se likent grave et ils commentent tous leurs posts insta.

Alors, c’est ça être « en couple » quand on a 13 ans en 2019 ça veut dire l’afficher sur sa bio Insta et se balancer par écran interposé des LPB (la plus belle) et des JTM BB (je t’aime bébé –  mais vous aviez compris).

Cette constatation me laisse perplexe. Pour moi, quarantenaire, être en couple c’est partager un peu plus que des acronymes. Non ? Mais peut être suis-je totalement has been ? Cette remise en question soudaine me pousse à me poser une question plus vaste. Finalement, qu’est ce que c’est que le couple aujourd’hui ?

J’ai revêtu immédiatement ma tenue d’inspecteur Colombo (mon nouveau trench acheté sur Vinted – voir chronique précédente) et j’ai posé la question à tous ceux que je trouvais sur mon chemin : c’est quoi le couple pour toi ?

Sans aller très loin, j’ai interrogé les petits humains autour de moi. Ne dit-on pas que la vérité sort de la bouche des enfants ? Pour mon fils de 6 ans, un couple c’est « maman on peut aller voir Pikachu au cinéma ? » (Je ne considèrerai donc pas sa réponse dans mon investigation scientifique). Pour mon autre fils, qui a 11 ans, un couple, ce sont deux personnes qui s’aiment (mon fils est un romantique). Je me suis ensuite tournée vers ma belle-mère, érudite, qui se trouvait être dans mon salon ce jour là : un couple c’est deux. Elle s’attache à la définition littérale et m’apprend que dans l’Ain on dit « un couple d’heures » pour dire « deux heures ». Enfin,  pour mon beau père, presque 80 années de sagesse au compteur et qui n’est jamais très loin de ma belle mère,  un couple c’est un homme et une femme engagés dans une relation longue durée.

Premières conclusions de ma recherche approfondie un couple c’est DEUX (et une question vitale : Pikachu est-il en couple ?).

Mais « deux » pourquoi faire ?

Pour l’anthropologue américain Lewis Morgan, spécialiste des communautés de chasseurs-cueilleurs de l’Amérique du nord « les Iroquois vivaient au sein de grandes unités familiales reposant sur des relations poly-amoureuses. Chacun survivait grâce au soutien de la communauté. Le partage, essentiel au bien être de tous, s’appliquait aussi bien au butin de la chasse qu’aux relations sexuelles ». Le couple avait donc une existence éphémère destinée à la copulation et accessoirement à la reproduction. Le petit humain issu du couple était élevé par la communauté. Tout le monde y mettait un peu du sien et on ne se prenait pas la tête. En même temps, quand on passe son temps à courir derrière des bisons pour ne pas mourir de faim ou à fuir devant des bêtes sauvages mortes de faim, on n’a pas vraiment le temps de se demander si on est « en couple ».

C’est avec le développement de l’agriculture et la sédentarisation des populations que les communautés grandissent et que les choses se compliquent. Le partage, le poly-amour et les fleurs dans les cheveux sont remplacés par la propriété privée et le casse tête administratif. Assez vite, pisser sur son territoire ne suffit plus pour se l’approprier, on écrit sur un papier: « cette terre est à MOI » et évidemment, on ne veut pas que le voisin que l’on déteste récupère notre terre après notre mort.  On veut pouvoir transmettre la propriété à nos enfants. Il faut donc être sûr que nos enfants ne sont pas ceux du voisin. Encore un document. Celui-ci pour officialiser le couple. Les premières lois régissant le mariage datent de 2100 AVJC.  Vous et moi savons bien que le papier n’a jamais empêché personne de copuler ailleurs mais les enfants de cet ailleurs n’avaient pas d’existence officielle.  Le couple c’était donc un homme et une femme unis par un document administratif, condition essentielle pour construire une descendance et aussi pour s’assurer un avenir économique. Pendant des milliers d’années voilà la définition que nous avons retenue pour le couple. C’est aussi celle retenue par mon beau père, même s’il concède que c’est mieux si l’homme et la femme s’aiment.

Notez que la notion d’amour dans le couple est une invention relativement récente. Les hommes ou les femmes étaient plus souvent amoureux de leurs maîtresses ou amants que de leur partenaire officiel. « Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants » c’était bon pour les contes de fées.

Aujourd’hui, grâce à des années de lutte et de révolutions sociales, culturelles et scientifiques, on a le choix. Le choix de son partenaire, le choix de quitter son partenaire, le choix de trouver un autre partenaire, le choix des raisons pour lesquelles on veut être en couple : pour copuler, pour se reproduire, pour partager un toit, pour se tenir compagnie, etc.

On a même l’embarras du choix et parfois on peut être embarrassé par tous ces choix. Barry Schwartz, encore un américain, psychologue et auteur du « paradoxe du choix » affirme que « trop de choix peut être néfaste, stressant et même paralysant ». L’avènement des réseaux sociaux nous donne encore plus d’options et surtout introduit une nouvelle donnée : la peur de passer à côté (FOMO – Fear of missing out en anglais). On se demande en permanence si l’herbe n’est pas plus verte ailleurs et on cultive gentiment des plans B (on ne sait jamais) pour surtout ne pas s’engager trop loin.

Les études sociales récentes le montrent bien. Les millenials (en gros ceux nés entre 1981 et 1996) s’engagent beaucoup plus tard que les générations précédentes mais surtout, ils considèrent le mariage uniquement comme une option d’officialisation du couple et non plus comme une obligation.

Le couple n’a plus besoin de la reconnaissance de la société ou de l’administration pour exister. Georges Brassens le chantait déjà  dans l’une des plus belles  chansons  écrites sur le couple : «  j’ai l’honneur de ne pas te demander ta main, ne gravons pas nos noms en bas d’un parchemin ».

En 2019, un couple ce n’est plus un homme et une femme engagés dans une relation longue durée, c’est ce qu’on veut. Un couple peut avoir 1000 définitions et celle que l’on choisit ne dépend que de nous. Regardez Brigitte, la copine de ma fille ado, son couple existe uniquement parce qu’elle le dit. »

28 commentaires Laisser un commentaire
Les chroniques de Patricia, Lifestyle

Vous aimerez aussi

28 commentaires

  • #1 Cricri26 le 15 mai 2019 à 10 h 11 min

    CQFD …!
    Bel écho à certains sujets soulevés dans ton précédent article.
    Belle journée !

    ↰ Répondre
  • #2 Seshathot le 15 mai 2019 à 10 h 19 min

    “En 2019…le couple c’est ce qu’on veut…” Ben il était temps 😉
    Hélène suite à la vidéo de dimanche dernier que je n’ai pas commenté car je me remettais de 2 chocs ta vidéo puis le dernier épisode de GOT, je sais maintenant encore plus qu’avant pourquoi je te suis toi !
    On a tellement de points en commun que ça en est presque ridicule 😂
    Biz
    S

    ↰ Répondre
  • #3 Yakadi le 15 mai 2019 à 10 h 27 min

    Ouaaaah,
    j ai ri, j’ai réfléchi et j’ai appris des choses,
    Bravo et merci.

    ↰ Répondre
  • #4 mathilde mlc le 15 mai 2019 à 12 h 15 min

    Le couple c’est ce qu’on veut est MERCI ! Enfin! Cet article résume bien que le couple n’est qu’une construction sociale historique et qu’il serait temps qu’on sorte de cette définition !

    ↰ Répondre
  • #5 Marouchka le 15 mai 2019 à 12 h 19 min

    Même sentiment que Seshathot suite à ta vidéo sur les préjugés… Tant de points communs, cela fait limite peur ;-) J’ai adoré cette chronique de Patricia. Bonne journée Hélène

    ↰ Répondre
  • #6 maudcha le 15 mai 2019 à 13 h 21 min

    c’est beau ! le vivant (tout ce qui est vivant) ça se nourrit d’échange et de contact, et le couple je dirais que c’est aussi parfois le désir/le besoin irrépressible d’avoir cela tout le temps à portée de main – de bouche, d’idée ou… de pied – heureusement mais aussi hélas. je souhaite à *tous* les vivants de connaître le plus possible de contacts *épanouissants* <3 ! En tout cas cette plateforme est déjà un lieu d'échanges enrichissants :-* Merci Hélène et Patricia !

    ↰ Répondre
  • #7 Jenna le 15 mai 2019 à 13 h 53 min

    Mon fils de 11 ans aussi à une copine et se dit “en couple”… Pas de bisou, ni de main tenue… Pour l’instant, moi ça me va :-D

    ↰ Répondre
  • #8 Cibi le 15 mai 2019 à 15 h 58 min

    Un article savoureux !
    Couple : du latin classique copula , «lien, chaîne » 😅 … Heureusement que le sens a évolué !
    Le couple, c’est surtout ce qu’on en fait, non ?
    Bonne journée !

    ↰ Répondre
  • #9 Mllepinceaux le 15 mai 2019 à 17 h 13 min

    Bonjour Patricia,

    Il y a beaucoup de points dans cet article sur lesquels je ne suis pas du tout d’accord avec vous (voire en franc désaccord :-) ) mais je dois vous dire que j’aime beaucoup vous lire, vous avez une belle écriture et j’aime beaucoup la façon dont vous construisez vos articles. J’espère avoir très vite l’occasion de vous revoir par ici.

    ↰ Répondre
  • #10 Hélène le 15 mai 2019 à 18 h 37 min

    Je suis contente que l’article de Patricia vous plaise, je le trouve très pointu et hyper intéressant !

    ↰ Répondre
  • #11 patricia le 15 mai 2019 à 20 h 09 min

    Je suis ravie que ma prose sur le couple vous plaise. C’est un sujet sans fin sur lequel on ne peut pas tous être d’accord et c’est tant mieux.

    ↰ Répondre
  • #12 Caroline le 15 mai 2019 à 20 h 28 min

    J’ai adoré cet article plein d’esprit, c’est délicieux à lire et très bien écrit avec des touches d’humour tordantes :) merci Helene pour le partage!

    ↰ Répondre
  • #13 zzzcilcezzz le 15 mai 2019 à 21 h 40 min

    J’ai la même à la maison, Mathilde, 13 ans -1,70m… (vive les hormones de croissance) : “Maman, je suis en couple avec Julia.” o-o Allez hop, 2 scoops !
    – Mais… Vous vous êtes embrassées ??
    – Bah non on est en couple c’est tout. On se ballade ensemble.
    Ok, donc finalement, ma fille vit avec son temps :-)
    Merci Hélène, d’avoir replacé certaines notions de couples dans l’actualité :-D

    ↰ Répondre
  • #14 Belette le 15 mai 2019 à 22 h 30 min

    Le couple, un vaste sujet…pour moi, quelqu’il soit, il représente avant tout une complicité ensuite ce qu’on veut bien y apporter. J’adore les affirmations des jeunes…mais je me rends compte que je suis d’une autre génération…!!!

    ↰ Répondre
  • #15 Christelle le 16 mai 2019 à 9 h 09 min

    Mon dieu que cet article est super bien fait !!
    Merci Patricia ;-)

    ↰ Répondre
  • #16 Hélène le 16 mai 2019 à 10 h 11 min

    Caroline : je ne me suis pas remise de Pikachu, de mon côté ;-)

    zzzcilcezzz : ces adolescents d’aujourd’hui sont décidément très surprenants, c’est marrant ce besoin de se déclarer en couple alors qu’il ne se passe rien ;-)

    ↰ Répondre
  • #17 FéeClochette le 16 mai 2019 à 18 h 15 min

    Hélène : justement, j’ai récemment un livre qui expliquait que dans l’histoire, on retrouvait des cycles de generation ‘rebelles’ (par ex les hippies, mai 68, etc) et de generation ‘qui voulaient être rassurées, traditionalistes’, est-ce un retour avec ces ados qui se disent en couple?
    Je trouve cela charmant en tout cas, et merci Patricia pour votre article, un plaisir à lire!

    ↰ Répondre
  • #18 helene le 18 mai 2019 à 7 h 20 min

    Mon Dieu que ça fait du bien de tomber sur des articles comme celui-ci qui élèvent le niveau. J’ai tellement l’impression, souvent, sur la toile (oui je suis vieille alors j’ai une terminologie de vieille) que mes yeux ne brassent qu’un tombereau de niaiseries et de peopleries (oui j’invente des mots) ineptes. Merci, merci merci pour cette parenthèse d’intelligence et de réflexion, ça fait un bien fou !

    ↰ Répondre
  • #19 GUS le 18 mai 2019 à 19 h 12 min

    En lisant les commentaires, je me sens seule. Seule à trouver ça inquiétant? Ce besoin que les jeunes ados ont de singer leurs aînés, utiliser des mots de grands, et dans le but apparent (de ce que j’ai compris) de pouvoir afficher quelque-chose sur les réseaux sociaux, d’avoir de quoi alimenter un profil.
    Plus qu’inquiétant finalement, je trouve ça très triste. Et me fait penser à un phénomène au Japon: https://www.lepoint.fr/insolite/japon-plus-de-40-des-celibataires-de-moins-de-34-ans-sont-vierges-19-09-2016-2069639_48.php
    Vivre une vie virtuelle, pour éviter d’être en contact réel avec l’autre?
    On me répondra “ils ont 13 ans, ils sont jeunes, blabla…” ok, peut-être, mais moi je m’interroge.

    ↰ Répondre
  • #20 Ripleyvir le 18 mai 2019 à 19 h 46 min

    Super article!

    Dans le même genre est-ce que tu connais l’expression “gérer les bails ” ?(orthog?) Parce qu’avant d’être en couple l’ado gère les bails avec quelqu’un, il tâte le terrain , il drague un peu quoi.
    Par exemple ma fille me dit ce matin “j’aime bien Guillaume, le seul problème c’est qu’il gère avec Ines” Whaaaaat?!? J’avoue que mon visage s’est crispé d’incompréhension . Punaise je suis vieille! Bon après quelques explications, j’ai bien sûr j’ai cherché l’étymologie de cette expression et je n’ai rien trouvé. Si quelqu’un a une idée.. ;)
    Bon week-end !

    ↰ Répondre
  • #21 Claire le 19 mai 2019 à 9 h 08 min

    Excellent article, à mourir de rire! J’ai adoré la belle-mère qui était par hasard dans le salon au bon moment et Pikachu en couple… Les ravages des réseaux sociaux ne font que commencer, les narcissiques extravertis se reconnaîtront. Merci pour votre humour, il a ensoleillé ma journée!

    ↰ Répondre
  • #22 Hélène le 19 mai 2019 à 11 h 07 min

    GUS : ah non mais moi aussi je trouve ça hyper bizarre comme pratiques et comportement !

    ↰ Répondre
  • #23 Martoche69 le 19 mai 2019 à 17 h 52 min

    Article très bien écrit et interessant. Une petite remarque Patricia : on peut former un duo avec un animal aussi pour ne pas rester seul ou un(e)ami(e). J’ai vu aussi tant de personnes âgées se mettre en couple pour vaincre la solitude de leurs
    dernières années restantes.

    ↰ Répondre
  • #24 Mimosa le 20 mai 2019 à 13 h 51 min

    GUS : Moi aussi ça me met mal à l’aise, sans que je sache bien dire pourquoi, d’où mon commentaire tardif ;-) Imiter les grands ce n’est pas étonnant, mais vider une expression de tout sens, c’est quand même surprenant…
    S’il fallait que je donne une définition très large au couple, je dirais qu’il s’agit d’une relation privilégiée entre deux personnes, avec une part d’attirance physique et une certaine exclusivité qui la différencient de l’amitié. Se balader ensemble, ça ressemble plus à la “meilleure amie” que je pouvais avoir à l’école primaire ou au collège…

    ↰ Répondre
  • #25 Roberta le 22 mai 2019 à 0 h 44 min

    Super article, drôle et en même temps si pertinent. De mon côté, je ne suis pas en couple mais je crois que ma fille de même pas 5 ans l’est : avec son amoureux de même pas 5 ans itou, ils se tiennent la main, se font des câlins, se regardent longuement sans rien dire avec un sourire béat quand ils ne se sont pas vus depuis plus de 2 jours… et se sont déjà embrassés (oui, sur la bouche !). Heeeelp ! ;-)

    ↰ Répondre
  • #26 Hélène le 23 mai 2019 à 9 h 01 min

    Merci les filles pour vos commentaires, je suis contente que l’article de Patricia vous plaise autant qu’à moi !

    ↰ Répondre
  • #27 Virginie R le 26 mai 2019 à 15 h 22 min

    Chouette chronique :)) et agréable à lire.

    ↰ Répondre
  • #28 patricia le 27 mai 2019 à 13 h 32 min

    Vos commentaires me remplissent de bonheur et me donnent des ailes pour traiter des sujets de société.
    Moi aussi je flippe de voir tous ces “Baby Couple”, le besoin de s’enchaîner à quelqu’un pour exister, sans même se parler. Nous devons être très vigilent pour garder les pieds sur terre et donner le gout du contact et des vraies rencontres à nos petits. Il faut lutter, lutter contre l’omniprésence des smart phones, et je ne sais pas chez vous, mais chez nous, la lutte est d’abord interne. Comment demander à mes ados de lâcher leur téléphone si moi même je vis le mien greffé au bout du bras ?
    Pourquoi l’être humain passe-t-il son temps à se mettre des bâtons dans les roues pour rendre sa vie plus difficile ? Le téléphone, c’est génial et horrible en même temps, comme le chocolat d’ailleurs. Mais nous en parlerons un autre jour, si vous le voulez bien.

    ↰ Répondre
  • Laisser un commentaire

    Les commentaires de ce blog sont modérés.

    Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *