Ma jupe…, par maria

17 décembre 2008

« Le jour où c’est arrivé, je m’en souviendrai toujours.

Longtemps j’ai voulu l’oublier pourtant, enchaînant des phases plus étranges les unes que les autres :

La première année, j’ai fait comme si rien ne s’était passé. J’avais l’impression d’être forte et combative… Et ça a marché… un an !

Un jour, un simple mot, une simple allusion d’un proche sur la tenue trop courte de quelqu’un… Et je me suis tout pris en pleine face… L’avais-je vraiment cherché ? Ma jupe était-elle trop courte ce jour là ? N’a-t-on que ce qu’on mérite dans la vie ?

La dégringolade a commencé à partir de ce moment là … Les drogues dures, beaucoup d’excès, une dépression permanente, le sentiment de ne pas mériter de vivre… Et tout ça en le cachant à mes proches… Et s’ils ne m’aimaient plus après ça ?

Parce que le sentiment qui passe par-dessus tout, c’est la honte… Honte de soi, de ce qui s’est passé, de ne pas s’être suffisamment défendue, de ne pas l’avoir dit, de ne pas avoir porté plainte… Une petite voix en moi qui me disait : « Mais ils étaient 3, que pouvais-tu faire ? »… Et une autre beaucoup plus forte « Tu n’avais qu’à pas te trouver là, ne pas porter cette jupe, moins te maquiller… »

Mais j’avais 16 ans !!!! A cet âge là, on a envie de plaire, d’être regardée, reconnue…

A 15 ans, j’étais une jeune fille pleine de vie, qui aimait les autres, qui avait confiance en eux… A 16 ans, toutes mes idées ont été remises en cause…

Les années suivantes, j’ai survécu, tant bien que mal… Toujours des bonnes notes à l’école, un comportement identique en apparence, des petits amis avec qui je réussissais même à faire l’amour (sans aucun plaisir évidemment) mais en dedans… Tout était cassé… J’ai pensé plusieurs fois à mourir…Je me lavais 4- 5… 10 fois par jour ! A quoi bon continuer dans ces conditions ?

Mais j’avais ma famille… Et tout en lui cachant ce malaise, j’aime tellement mes parents et frères et sœurs… Comment les abandonner ?

Et puis un jour, un jour… Je l’ai rencontré : un ami, un vrai… Celui à qui j’ai pu en parler, qui m’a écoutée, qui ne m’a pas jugée, qui m’a appris à m’aimer… Pourquoi lui en avoir parlé à lui ? Aucune idée…

Plusieurs années se sont écoulées, et j’ai commencé à beaucoup plus m’accepter…

Et un jour, nous nous sommes embrassés, nous avons fait l’amour… Et miracle… Ca a été extraordinaire ! Cet homme m’a redonné envie, avec tellement de tendresse, d’amour et de compréhension…

Nous sommes mariés depuis 4 ans maintenant, et le bonheur est toujours là. Il ne faut pas croire que tout soit toujours facile… S’aimer, s’accepter tout simplement n’est pas simple. Mon corps me dégoûte encore souvent, et notre vie sexuelle n’est pas toujours simple… Mais cet homme que j’aime tant m’empêche de baisser les bras, me force à aller de l’avant…

Après 10 ans, j’ai enfin accepté de me faire aider par un psy. Plusieurs mois durant j’ai eu son numéro sans oser… J’en rigole aujourd’hui !

Pourquoi ai-je choisi d’en parler sur ce blog ? Parce que je me dis que certaines lectrices ou certains lecteurs (le viol n’est pas qu’une affaire de femme…) n’ont peut-être pas eu ma chance… Alors à vous les filles ou les gars, j’ai plusieurs choses à vous dire :

–  Le viol n’est pas de notre faute… Une fatalité, un drame… choisissez le mot qui vous convient, mais pas le mot faute : Ni votre tenue, ni votre maquillage, ni votre manière de regarder quelqu’un ne peuvent être prises comme un « OUI »

–  Un jour, vous pourrez à nouveau avoir une vie amoureuse normale. Le chemin est souvent long, mais tellement incroyable quand on y arrive !

–  Se faire aider n’est pas une honte, c’est souvent une nécessité ! C’est votre corps qui a été violé, mais aussi votre âme. Il faut les aider tous les deux !

Attention, je ne me la ramène pas trop ! Les crises d’angoisse réapparaissent de temps en temps, la haine envers ces hommes aussi… Mais j’essaye de pardonner (à eux et à moi), d’aller de l’avant… Et ça porte ses fruits ! J’ai recommencé à avoir confiance dans la vie, dans les gens… et c’est génial !

Aujourd’hui, j’imagine enfin être capable d’avoir des enfants, de les laisser sortir, et de les pousser pour qu’ils vivent leur vie… et non pas de les couver contre le “méchant monde extérieur”… C’est le monde, tout simplement…

J’en ai sûrement trop dit ou pas assez, mais j’y tenais. Pour celles ou ceux qui souhaitent en parler, échanger, n’hésitez pas ! Ca vous libèrera…

La route est longue, mais ou peut toutes et tous y arriver ! Aujourd’hui, j’en suis sûre : ma jupe n’avait rien à voir avec tout ça !

Signé : maria »

173 commentaires Laisser un commentaire
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173 commentaires

  • #1 Stéphanie (mais une autre) le 17 décembre 2008 à 8 h 19 min

    Je te félicite d’avoir passé la culpabilité de la victime, c’est très dur, surtout que la société n’aide pas, ou si peu, je suis contente que tu aies eu la chance de rencontrer cet homme si bien qu’est ton mari.
    Et je me permets si tu le veux bien de t’embrasser et de te souhaiter beaucoup de bonnes choses !

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  • #2 Ad le 17 décembre 2008 à 8 h 23 min

    Maria, ton texte est très poignant : le sujet du viol est très sensible, pour chaque femme je pense, même quand on n’a pas subi tes tourments. Je te souhaite du plus profond du coeur plein de bonheur et plein d’amour avec ton conjoint.

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  • #3 claudiachamo le 17 décembre 2008 à 8 h 30 min

    Maria je te trouve tres courageuse et vraiment genereuse car je pense vraiment que livrer un peu de soi pour un peu aider les autres a avoir la force que tu as eu pour surmonter ce viol,est une demarche tres tres genereuse de ta part!
    Je te souhaite d’etre heureuse et de vivre ta vie pleinement!

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  • #4 Virginie le 17 décembre 2008 à 8 h 40 min

    Encore un témoignage très fort…
    Merci Maria pour ce texte qui comme le dit Ad parle je crois à toutes les femmes. Quel courage tu as eu pour ne pas céder à tes démons, et pour oser donner une chance à cet ami! Je te souhaite de longues et heureuses années à ses côtés.

    Pour revenir au titre de ton écrit, personnellement ça me donne envie de vomir quand certaines “hommes” (on devrait plutôt dire porcs, mais en fait ce qui est terrible c’est que ces paroles sont parfois prononcées par des hommes d’apparences normales!) bref quand certains hommes, en voyant une jolie jeune femme court vêtues, osent dire des choses genre “t’as vu comment elle est habillée? c’est un appel au viol” ou autre… NON MESSIEURS, ça n’est pas parce qu’on a eu envie de plaire aujourd’hui (à soi-même, à son petit ami, etc etc) qu’on a envie de se faire sauter par le premier venu.
    Et merci de ne jamais, JAMAIS banaliser le mot “viol”. “c’est un appel au viol”… quelle expression horrible!

    Hummm désolée d’avoir été longue, mais ça fait du bien de s’énerver de bon matin ;-)

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  • #5 la_pomme le 17 décembre 2008 à 8 h 52 min

    Ton texte est vraiment touchant, je suis contente que tu aies pu trouver une personne qui t’a aidé a remonter la pente.
    Un témoignage remplit de courage.

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  • #6 teatree le 17 décembre 2008 à 8 h 56 min

    Bravo Maria! et merci pour ton beau texte. j’espère qu’il servira à beaucoup.
    je te souhaite beaucoup de bonheur et très longtemps.

    merci encore

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  • #7 Lullaby77 le 17 décembre 2008 à 9 h 01 min

    Je ne peux pas m’empêcher de bondir à la phrase “ma jupe était elle trop courte”. J’ai une collègue à qui c’est arrivé, enfin, sans rentrer dans les détails, sur le parking au travail. On a toutes été très choquées et évidemment on a eu très peur, et je me souviens d’une autre collègue qui nous avait dit “c’est pas à nous que ça arriverait” en sous-entendant bien lourdement que si la victime avait été choisie c’était à cause de sa manière de se maquiller et de s’ habiller (elle était du genre un peu “Barbie” et je dis ça sans arrière pensée, c’était son propre style et ça lui allait bien).
    Ca me rend dingue qu’on puisse penser des choses pareilles, surtout des femmes d’ailleurs, je sais pas pourquoi ça me semble encore plus horrible.
    Ou alors on se dit ça pour se rassurer sur le fait que non, ça ne peut pas nous arriver?

    En tous cas, c’est bouleversant, et je suis heureuse que tu aies pu trouver l’homme de ta vie et des moyens de remonter la pente.

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  • #8 PrincesseTorchon le 17 décembre 2008 à 9 h 03 min

    @Maria : merci pour ce témoignage. La honte et le silence. Le silence et la honte. Qui rongent les entrailles années après années. Bien sur la parole ne résoud pas tout mais le premier pas, le plus dur je pense, est fait ! Continue à relever la tête, continue à te battre parce qu’un jour vient la plus belle des récompences : la paix. De l’âme et du corps.

    @Virginie : pas seulement les hommes si je puis me permettre. J’ai, hélas, entendu, des femmes dire de telles horreurs. Sans réfléchir, sans penser, sans méchanceté. Parce qu’une femme devrait poiurvoir s’habiller comme elle veut, se maquiller comme elle veut. Que cela ne compte pas. N’a rien à voir. Comme si les violeurs cédaient à un désir normal ! Alors que non. Cela n’a rien à voir avec une quelconque normalité.
    Une autre chose. Vous les mamans (et moi la première qui ai un petit gars) ne vous contenter d’en parler à vos filles, non, dites le à vos garçons. Non seulement qu’ils peuvent être victimes – ne n’oublions pas- mais leur dire aussi que non est toujours non. Même au milieu des préliminaire. Que forcer une femme “même celle que l’on aime” à pratiquer la fellation, c’est aussi un viol. Donnons une chance à nos enfants de changer le monde.

    @Hélène : je lis ce blog depuis quelque temps et je me rends compte que pour mon premier commentaire j’en mets des tonnes… J’en profite donc pour te remercier pour ce blog qui justement, à mes yeux, a un lien avec tout cela. Déculpabiliser la femme d’être féminine, lui donner l’envie et la fierté de se maquiller. Tu ne peux pas savoir à quel point tu aides certaines fille à se réapproprier certains gestes. Alors… ben merci.

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  • #9 PrincesseTorchon le 17 décembre 2008 à 9 h 05 min

    Pardon pour les fautes dans mon commentaires du dessus… oups… Me suis emballée sans faire attention. Désolée

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  • #10 Nathilou le 17 décembre 2008 à 9 h 05 min

    ton texte me donne juste envie de poster un mot que je conserve toujours avec moi et que je lis régulièrement … je ne sais pas de qui il est …

    Pardonner, ce n’est pas oublier, ni dire “je n’ai plus mal” ou “ce n’est pas grave”.
    C’est faire revivre des relations humainement mortes ou abîmées à cause d’une blessure ou d’une faute commise.
    Pardonner, c’est ne pas emprisonner l’autre dans sa faute, c’est l’en délivrer sans rien lui faire payer. Pardonner c’est difficile, mais cela libère l’offensé et l’offenseur.

    Sachant pour moi ici l’offensé et l’offenseur c’est toi. Toi qui n’a pas commis de faute et doit te pardonner à toi même, celle que tu étais à 16 ans. celle qui avait une jupe, celle qui n’a rien dit …
    Je ne voudrais surtout pas que texte blesse qui que ce soit …

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  • #11 double plus good le 17 décembre 2008 à 9 h 20 min

    Maria, je suis très heureuse pour toi que tu aies rencontré quelqu’un avec qui tu as pu surmonter tout ce qui t’es arrivé. Et non ta jupe n’était pas trop courte.

    Et princesse torchon tu as absolument raison: depuis que mon fils est en âge de le comprendre, je lui répète qu’une fille, ça se respecte, et que quelqu’un qui dit non, ça ne veut pas dire qu’il dit oui. Aujourd’hui il a 15 ans et j’ espère, je crois, que le message est passé.
    Je continue à penser que la façon dont nous éduquons nos fils est primordiale, ce sont eux les hommes de demain.

    Maria je te souhaite beaucoup de bonheur pour les temps à venir, et je suis sure, quand je lis ton texte, que tu feras une bonne maman plus tard, si tu as des enfants ;-)

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  • #12 patounettechatte le 17 décembre 2008 à 9 h 26 min

    Bonjour,
    Vraiment, encore un beau témoignage trés important et trés touchant !!!! J’avais, justement samedi, une conversation avec mes copines sur la réaction des hommes selon la tenue que l’on porte : c’est incroyable….. “c’est pas à nous que ça arriverait” : c’est minable comme réflexion tout autant que “elle l’a bien voulue”…. On s’habille comme non veut !!!!!!! MERDE ALORS !!!!!!!!!!!!!!!

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  • #13 Coralie Marie le 17 décembre 2008 à 9 h 34 min

    Merci Maria de ton témoignage, et bravo pour le chemin parcouru.
    Entendre parler d’un viol est toujours douloureux, et des phrases comme “sa jupe était trop courte”, ou “elle l’a bien cherché” rajoutent encore à la douleur. Alors j’imagine quand on est la victime… Quand les gens comprendront-ils enfin ??

    Ne réponds pas si tu ne le souhaites pas, mais y a-t-il eu un procès ? Tes agresseurs ont-ils été punis ?
    Bonne chance à toi pour l’avenir !

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  • #14 Evelys le 17 décembre 2008 à 9 h 35 min

    Maria, ça du être très dur d’écrire ce texte, mais j’admire ton courage de l’avoir fait et de vouloir aider les autres. Je suis heureuse de voir que tu es trouvé un homme à qui faire confiance, c’est merveilleux de finri sur cette note positive, même si comme tu dis les crises d’angoisse peuvent réaparaitre.
    En tout cas je te souhaite tout le bonheur du monde, tu le mérites vraiment!

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  • #15 Margot le 17 décembre 2008 à 9 h 35 min

    Félicitations Maria. Ton témoignage est bouleversant. C’est arrivée à une amie, elle n’en a parlé à personne pendant des années et ça a fini par sortir… Je crois que ça lui a fait du bien de partager sa douleur.
    Bon courage pour la suite du chemin ! Je te souhaite plein de beau enfants et une vie heureuse.

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  • #16 Delph le 17 décembre 2008 à 9 h 42 min

    Bravo pour ton courage, ta force, ta rage de “remonter”. Ton temoignage est important. Je te souhaite beaucoup de bonheur pour le suite.

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  • #17 Diripouf le 17 décembre 2008 à 10 h 12 min

    Non, elle était pas trop courte, ta jupe, maria…

    Je t’embrasse de toutes mes forces et te souhaite tout le bonheur du monde.

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  • #18 Hélène le 17 décembre 2008 à 10 h 25 min

    Princesse Torchon merci à toi pour ton commentaire qui me parle très fort, à tous les niveaux. Et sois la bienvenue parmi nous ! ;-)

    double plus good ça me touche beaucoup de lire ce que toi aussi tu dis à propos de l’éducation de ton fils : c’est tellement important !

    maria je te redfis ce que je t’ai déjà dit par mail : je suis assez bouleversée que tu m’aies confié ton texte et ton histoire, ce sujet fait partie de ceux qui me toucheront toujours très fort, et pouvoir en parler ici est très important, je pense.
    Je te remercie de tout mon coeur de ta confiance, et moi aussi je t’embrasse, sincèrement.

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  • #19 louise le 17 décembre 2008 à 10 h 33 min

    temoignage tres impressionnant, et magnifique.
    merci de cette parole forte et encourageante.

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  • #20 teatree le 17 décembre 2008 à 10 h 42 min

    cette histoire de jupe, vraiment… d’ailleurs, j’aime beaucoup ton titre, qui en dit long mine de rien.
    d’ailleurs, dans les statistiques, ce serait intéressant de communiquer la tenue des victimes le jour où s’est arrivé. je suis persuadée que jupe ou jogging, c’est idem. parce que jupe ou jogging, c’est le coupable qui a un gros problème, quel que soit la tenue, je pense…
    culpabiliser les femmes sur le tenue est grossier, inacceptable et de toute façon hors de propos.

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  • #21 Jube le 17 décembre 2008 à 10 h 47 min

    Ton texte m’a vraiment émue et en même temps je le trouve plein d’espoir. La culpabilité qu’elle quelle soit est toujours difficile à gérer et le chemin est long mais je suis heureuse de voir que tu aies pu trouver quelqu’un qui t’ai aidé dans ce sens…c’est tellement important d’être soutenue.
    Je te souhaite une très belle histoire avec cet homme et une très belle vie.

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  • #22 lily le 17 décembre 2008 à 10 h 48 min

    J’ai été victime “d’attouchements” pour parler pudiquement, disons que ça n’a pas été jusqu’au viol car heureusement quelqu’un est arrivé et ce lâche s’est sauvé…
    De cet événement, j’en ai appris plusieurs choses.
    D’abord la culpabilité. Elle a failli être présente…alors qu’il était 14H30 en plein mois de juillet,que je rentrais de mon job d’été, que le soir je partais en vacances (heureusement…ça m’a permis de ne pas être dans la même ville et le même lieu pendant plusieurs semaines), que j’étais habillée en pantalon noir et tee-shirt ni moulants ni décolleté ni rien du tout, rien rien rien d’affriolant, pas maquillée, et pourtant la culpabilité a commencé même si je l’ai très vite balayée…Alors j’imagine ce que peuvent penser des filles ou des femmes habillées plus “sexy”, plus joliment. Au passage j’ai toujours détesté l’expression “c’est un appel au viol” maintenant elle me donne la nausée.
    Autre chose : ça s’est passée en bas de mon immeuble,alors que je regardais dans ma boîte aux lettres… Je ne l’ai pas vu arriver. La surprise et l’effroi ont été si immenses que j’en ai été sidérée et malgré tous mes efforts JAMAIS je n’ai réussi à crier. J’essayais de le repousser mais il était plus fort que moi et me maintenait. J’avais beau essayer, JAMAIS UN SON N’EST SORTI. Je ne mets pas en majuscules pour crier. C’est juste que maintenant quand j’entends “unetelle n’a même pas crié ou appelé au secours c’est qu’elle ne devait pas être si contre que ça” ben NON. Quand l’effroi se mêle à la surprise je vous jure vous devenez parfois aphones. Et c’est terrifiant car c’est la seule arme qu’on pourrait avoir qui s’en va.
    Voilà.
    J’apprends encore une chose aujourd’hui. J’ai failli écrire ce com en anonyme. Alors que je voudrais aussi faire passer l’image qu’on n’y est pour rien. Quel paradoxe…Non on n’est pas fautives, on ne doit pas être honteuses…Alors pourquoi ce réflexe premier de changer de pseudo pour ce com??!!!
    Finalement je l’écris sous mon vrai pseudo.
    Merci pour ce texte.

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  • #23 Hélène le 17 décembre 2008 à 10 h 51 min

    Merci à toi pour ce commentaire lily, tout ce que tu y dis est fondamental.

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  • #24 Mamzelle M’ … aupin ! le 17 décembre 2008 à 11 h 02 min

    Maria, heureuse de lire ta survivance …

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  • #25 Tizou le 17 décembre 2008 à 11 h 09 min

    Bravo pour ton courage et merci pour ce témoignage. Je te souhaite plein de bonheur.

    ↰ Répondre
  • #26 Fantomette le 17 décembre 2008 à 11 h 13 min

    Ca a failli m’arriver dans un hall d’immeuble, j’allais passer la soirée chez un ami après le boulot, mon job m’imposait des tenues strictes : tailleur jupe (fourni par ma boîte) et vu qu’on était en hiver et qu’il pelait, je portais des bottes avec mon tailleur, bottes à talons.
    Arrivée en bas chez mon ami, il y avait un mec qui m’avait suivi, qui a commencé à vouloir entamer la discussion, me demandant si j’étais originaire des pays de l’est parce qu’il trouvait que j’avais un accent, j’ai essayé de l’éconduire et ai appelé mon ami pour avoir le digicode, je suis entrée il m’a suivie, et là c’était un sas, il y avait un interphone, et le mec commence à me dire qu’il voulait me lécher mes bottes que je le frappe, il a commencer à me tripoter et à me taper dessus pour me faire réagir, dans la panique je ne trouvais plus le nom de mon ami, j’ai fini par le trouver lui crier d’ouvrir et d’ouvrir sa porte d’entrée, heureusement il était au premier étage parce que le pervers m’a couru après dans l’escalier et en bottes à talon et jupe de tailleur, j’avais peu de chances de le semer longtemps.
    La porte d’entrée de mon ami a encore le trou de mon talon aiguille quand j’ai claqué la porte derrière moi d’un grand coup de pied, j’ai pas dormi de la nuit, je ne suis pas allée bosser le lendemain, je suis allée porter plainte, et mon ami m’a raccompagnée chez moi parce que j’étais incapable de prendre le métro toute seule.
    Ce n’est que deux trois jours après, une fois la panique retombée que j’ai repassé le film des évènements et que j’ai réalisé que ce mec m’avait suivie depuis plusieurs stations de métro, je me suis rappelée de l’avoir vu avant dans le métro et à une correspondance, et que j’avais échappé de peu au viol.
    Évidemment, plainte classée, pas de nouvelles…
    Le plus terrible à réaliser c’est qu’aucune d’entre nous n’est à l’abri, si j’étais rentrée chez moi ce soir-là et pas chez un ami je n’avais aucune porte de sortie, c’était l’hiver, il faisait nuit, les rues étaient désertes, on ne peut empêcher personne de faire ça, moi c’est cet ami qui a permis que ça n’aille pas plus loin, pour lily c’est un voisin qui passe, on ne peut rien contre ça, rien du tout…

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  • #27 Casse-noisettes le 17 décembre 2008 à 11 h 14 min

    Bravo Maria pour ce texte courageux ! Je ne saurais mieux commenter que celles qui sont passées avant moi, je me contenterai donc de me rallier à leurs commentaires.
    Je me permets juste de conseiller un livre : “King Kong Théorie” de Virginie Despentes, autobiographie de cette auteure un peu sulfureuse sur un fond très fort de féminisme. Elle y raconte entre autres le viol dont elle a été victime, et dénonce la façon dont on fait culpabiliser celles qui ont subi cette horreur. Ton témoignage m’y a immédiatement fait penser Maria.

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  • #28 Hélène le 17 décembre 2008 à 11 h 17 min

    Merci de rappeler ce livre, Casse-noisettes, il m’a énormément marquée :
    http://www.monblogdefille.com/blog/20070315sacree-bonne-femme

    Fantomette j’espère qu’aujourd’hui tu n’as plus peur, ça doit vous poursuivre longtemps, ensuite, j’imagine.

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  • #29 Sylvie8600 le 17 décembre 2008 à 11 h 18 min

    Merci pour ce texte Maria.

    Je suis toujours révoltée que les rôles de victime et bourreau soient inversés en cas de viol… Certains (et le violeur le 1er) oublient trop facilemement que c’est la femme qui vient de vivre le pire et que quelque soit sa tenue, elle ne mérite jamais une horreur pareille! Et puis comme le dit teatree, jogging ou jupe, c’est le violeur qui est coupable!

    Maria, je suis en tout cas très heureuse que tu aies rencontré la bonne personne pour surmonter ça et j’espère que cela redonnera espoir à d’autres ayant vécu le même drame.

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  • #30 La Sosso do Domingo le 17 décembre 2008 à 11 h 21 min

    Mais non Maria, la longueur de ta jupe n’a rien à voir avec tout ça !

    Je pense que ce qui attire avant tout les violeurs, avant même la “relation sexuelle” (notez bien les guillemets), c’est réussir à dominer et humilier (dans leur esprit) totalement une personne.

    Bravo pour ton témoignage, je te souhaite une longue vie heureuse.

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  • #31 Deilema le 17 décembre 2008 à 11 h 23 min

    Non! Ce n’est pas ta jupe Maria…
    Non! Ce n’est pas ton attitude ce jour-là…
    Non! Il ne faut pas avoir honte…
    Ce qui t’est arrivé est malheureusement beaucoup plus fréquent qu’on ne le pense, et ce n’est JAMAIS la faute des victimes.
    D’ailleurs, si c’était le cas, pourquoi y aurait-il autant de viols et d’agressions sexuelles sur des petites filles (ou des petits garçons) que l’on ne peut pas accuser de porter des tenues ou du maquillage provocants que sur des jeunes femmes (ou hommes) ???

    A toi et à celles qui se livrent dans les commentaires : j’admire votre courage d’avoir sur remonter la pente malgré l’enfer que vous avez vécu et je vous souhaite plein de bonheur.

    J’ajoute juste une précision, parce que c’est important et que, parfois, la reconstruction peut passer par là : lorsqu’on a été victime de viol ou d’agression sexuelle alors qu’on était mineur, on peut porter plainte jusque 10 ans après sa majorité (28 ans, donc).
    Par ailleurs, quelles que soient vos ressources, vous pourrez bénéficier de l’aide juridictionnelle pour prendre en charge vos frais d’avocat.

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  • #32 Elea le 17 décembre 2008 à 11 h 27 min

    Je lisais sur un site féminin il y a peu qu’une blogueuse s’offusquait qu’on lui dise, aujourd’hui, maintenant, que le féminisme est dépassé et n’a plus lieu d’être; je la soutiens à 100%, et c’est à cause de ce genre d’histoires, qui peut arriver n’importe quand, à n’importe qui, n’importe où. La violence, on y est pas préparés, et quand elle s’abat d’un coup on ne sait pas comment réagir (je suis en train de repenser au commentaire de Lily); c’est un truc qui peut être tellement rapide, tellement soudain, tellement écrasant ensuite…

    Le féminisme est toujours aussi important, surtout quand on entend la réaction des gens sur le viol, la culpabilisation de la victime, le fait qu’elle soit remise en question sur son paraître, puis finalement sur son être ‘t’as vu comment t’es fringuée, tu l’as cherché, tu l’as voulu, tu l’as eu’: on se dit que finalement les mentalités n’ont pas tant changé que ça, que les femmes ne sont pas si protégées que ça (je suis désolée pour ce qui peut paraitre de la discrimination, mais statistiquement les femmes sont plus touchées par les agressions sexuelles que les hommes); et que le féminisme doit encore faire évoluer cet état de fait.

    Vous savez qu’il y a eu une dérive du happy slapping il y a quelque temps, qui consistait à baisser le petit haut d’une jeune fille et d’exposer à tous ses seins nus ou son soutif, ou de carrément lui sauter dessus pour lui baisser sa jupe, sa culotte: les “joyeux plaisantins” sont masqués, bien sûr, tout comme la violence qui n’a pas de visage, qui reste profondément universelle. Et emportées dans leur mouvement, les filles se cassent la figure, tombent brutalement sur le sol, se retrouvent les fesses nues devant tout le monde.
    Certaines personnes trouvent ça “marrant”, “attends c’est pas comme si elle avait été violée”, “ahaha la meuf elle a du avoir trop peur”.
    C’est totalement répugnant de voir à quel point les gens banalisent la violence, et l’agression sexuelle, car je suis navrée c’en est une.
    Des fois sérieux je me demande dans quel monde on vit.

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  • #33 Elea le 17 décembre 2008 à 11 h 30 min

    Rappelons aussi à titre d’exemple de notre société pachydermique en ce qui concerne certains droits, que la reconnaissance du viol au sein d’un couple n’existe que depuis moins de 20 ans.
    C’est purement indicatif, mais très révélateur, je trouve.

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  • #34 Koschka le 17 décembre 2008 à 11 h 41 min

    Maria, ton texte est très touchant et me parle beaucoup.
    Parfois, j’aime porter des jupes courtes. J’ai de belles jambes, ce n’est pas un crime de les montrer, du moins je le pensais. Un jour je me baladais à Dublin et une vieille dame me regarde et me dit “my dear girl, you’re calling for rape” ou quelque chose comme ça. En fait, j’ai juste attaché de l’importance au mot “rape”. J’ai fait semblant de ne pas entendre, mais dès que j’ai rejoint mes amis je leur ai raconté l’anecdote, et je leur ai demandé si ma tenue était si provocante (ce qui n’était pas le cas, d’après eux, en même temps la moitié de Dublin se balade à poil malgré les températures polaires).
    Voilà le problème: j’ai eu peur d'”appeler au viol”. C’est ce que j’ai pensé avant de penser que de toute façon, on n’appelle pas au viol, jamais. Mais c’est pas évident de se le fourrer dans la tête. Je n’ai jamais pensé d’une fille qu’elle appelait au viol, même quand on voit sa culotte, mais quand on parle de soi, la donne change.
    Alors ce n’est jamais inutile de nous le rappeler. C’est pour ça que je te remercie, maria, mais aussi toutes les autres des commentaires.
    Désolée pour ce commentaire puéril!! Je n’ai pas de choses à dire, à part merci pour avoir trouvé la force de faire cette démarche généreuse.

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  • #35 Hélène le 17 décembre 2008 à 11 h 52 min

    La Sosso do Domingo je suis assez d’accord avec toi : je crois que le viol est bien plus une affaire de pouvoir et de domination, que de sexe.

    Elea tout ce que tu dis me parle beaucoup.

    Koschka ton commentaire n’est pas du tout puéril !

    Et il faut TOUJOURS garder à l’esprit que, même provocante, une femme ne doit pas être violée. Jamais. Quelle que soit sa tenue.
    Ca n’a RIEN à voir avec la tenue. Une femme doit pouvoir se vêtir comme elle le souhaite et se sentir en sécurité.
    Si un homme s’habille super sexy, il ne se fera pas violer, que je sache. Et bien ça doit être pareil pour les femmes.

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  • #36 PrincesseTorchon le 17 décembre 2008 à 11 h 57 min

    @Kaschka : désolée d’intervenir mais NON ton commentaire n’est pas puéril. Il montre comme la culpabilisation de la femme est ancrée dans notre société. Comme tu le dis toi-même “Voilà le problème : j’ai eu peur d’appeler au viol”. Tout est là. La violence que l’on arrive à s’infliger au quoitidien. alors je le répète ton commentaire n’est pas puéril. Il est juste triste de constater à quel point beaucoup de choses doivent changer.

    Quant aux hommes, oui cela leur arrive moins. Mais je peux vous dire, que leur culpabilité est tout aussi réelle et terrifiante. A cela s’ajoute une dimension de virilité bafouée “je ne suis pas un homme puisqu’on a pu me forcer”. Et écoutons les commentaires désobligants que nous pouvons régulièrement entendre sur les viols dans le milieu carcéral, comme ils font rire certain. Attention de ne pas oublier qu’en plus du viol les hommes subissent eux aussi ce mépris, ce vol de leur statut (à ce moment X, à cet endroit X) de victime.

    PS : oulala, et moi qui depuis des semaines n’osais pas commenter. J’espère qu’on me pardonnera mes multiples interventions du jour…

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  • #37 Fantomette le 17 décembre 2008 à 11 h 58 min

    Oui, ça va mieux, ça m’a hanté longtemps, j’ai jeté les bottes…
    Je me souviens de commentaires dans l’article de Yanjiao “sale féministe” disant que les hommes sont élevés… par des femmes… Et que les machos ne se construisent pas tout seuls, et qu’une femme comme celle dont parle Koschka qui dit qu’une autre est habillée comme un appel au viol, vous pensez qu’il en déduit quoi son fils ?.. Que cette femme n’est pas respectable, alors pourquoi la respecter ?
    Je refermais hier soir le bouquin de Fadela Amara “Ni putes ni soumises”, j’en parlais hier sur mon blog de ce bouquin, elle parle d’un cas bien précis : les banlieues chaudes, et ce qu’il s’y passe et comment le respect de la femme a été lentement mais sûrement passé au rouleau compresseur au point que des jeunes hommes ne comprennent pas où est le mal de faire une tournante…
    Le féminisme n’est pas dépassé, bien au contraire, bon courages à toutes celles qui ont vécu ça, merci à toutes celles qui en parlent à leurs filles et à leurs fils.

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  • #38 Hélène le 17 décembre 2008 à 12 h 06 min

    PrincesseTorchon il ne manquerait plus qu’on te reproche des interventions aussi fines et intelligentes ! ;-)

    Fantomette exactement, ce sont les femmes qui éduquent les machos…

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  • #39 lily le 17 décembre 2008 à 12 h 09 min

    Je reviens commenter pour dire qu’avec le recul je me rends compte que les réactions des femmes (“c’est terrible pour elle mais elle l’a cherché à s’habiller comme ça”) nous choquent encore plus que celles des hommes. En y réfléchissant je pense que c’est tout simplement un mécanisme de défense : une façon de se rassurer, de se dire “ça ne pourrait pas m’arriver”, vous savez, ce genre de défense où on pense toujours que “ça n’arrive qu’aux autres”. Ce genre de violence est si inconcevable qu’on préfère penser que ça ne peut pas nous arriver “c’est calme ici, y’a pas de ça” ” on n’a pas des habits provocants” etc. Peut-être est-ce une tentative de se rassurer pour ne pas se laisser envahir par la peur et ne plus jamais sortir de chez soi.
    Car quand on réalise que ça peut arriver n’importe où n’importe quand, même en pleine journée dans un lieu de passage…c’est insupportable.
    Je n’excuse pas les réflexions “elle l’a cherché à s’habiller comme ça” entendons nous bien, d’ailleurs je suis bien placée pour savoir à quel point c’est infondé; mais ça s’explique…

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  • #40 Deilema le 17 décembre 2008 à 12 h 10 min

    Tu mets le doigt sur quelque chose d’essentiel Fantomette.
    Certains jeunes hommes ont été élevés (ou pas élevés, justement) dans la conviction profonde que “les femmes ne cherchent que ça”, que “elles disent non mais en fait elles en redemandent” etc etc.
    Est-ce l’absence d’éducation au respect, le fait qu’ils se fassent eux-même leur éducation sexuelle à coups de films porno où la femme est systématiquement humiliée, rabaissée, niée en tant que personne?
    Toujours est-il qu’il est parfois sidérant de constater que des types qui ne sont a priori pas des “””””monstres””””” ou des “””””petits Fournirets””””” (notez les tonnes de guillemets), qui semblent des jeunes “””””normaux””””, en arrivent à faire des tournantes sans penser que ça puisse être mal et se retrouvent complètement ahuris lorsqu’ils se retrouvent ensuite à devoir répondre de leurs actes…

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  • #41 Ratabouinouf le 17 décembre 2008 à 12 h 11 min

    Il y a toujours quelqu’un (et generalement proche, et generalement pas celui qu’on pense…) pour vous dire “Oui, mais quand meme, tu aurais pas du faire ca / mettre ceci / dire cela”… Et ca, c’est la cerise sur le gateau, c’est vraiment, vraiment, pas acceptable (et pas pardonnable).

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  • #42 lily le 17 décembre 2008 à 12 h 14 min

    Je ne pense pas que c’est une question d’éducation…plutôt une tentative de se rassurer en se disant que “ça ne m’arrivera pas à moi”…

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  • #43 Cécile de Brest le 17 décembre 2008 à 12 h 20 min

    “un appel au viol”… c’est une expression terrible, comme si la victime y avait pensé le matin devant son armoire en s’habillant de telle ou telle manière…

    Je pense moi aussi que le viol n’a rien à voir avec ce que l’on porte. Des femmes faisant leur jogging se font bien agresser et pourtant elles ne portent certainement pas une tenue sexy ou provocante.
    Et même si une femme porte une tenue sexy ou provocante (ce qui est subjectif comme jugement), qu’est-ce qui donne le “droit” à quelqu’un de l’agresser ?

    Si on suit cette idée, plus jamais de décolleté, de jupe, de tenues ajustées…
    Ce type de raisonnement est ahurissant.

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  • #44 Hélène le 17 décembre 2008 à 12 h 26 min

    lily je pense que tu mets sans doute le doigt sur un truc vrai : ça fait tellement peur, ces agressions, qu’on cherche à se rassurer par tous les moyens en se disant que ça ne peut pas nous arriver à nous, pour telle ou telle raison.
    Sinon on ne sort plus de chez soi, tellement c’est flippant.

    Après le problème c’est que ça peut rejoindre le discours de ceux qui considèrent qu’une fille en minijupe mérite de se faire coller la main au cul ; la réflexion en elle-même ne part pas du même endroit, mais le résultat, et le mal qu’elle fait, sont les hélas les mêmes.
    (seigneur, suis-je claire ??? ;-)

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  • #45 patte_d_anguille le 17 décembre 2008 à 12 h 26 min

    Bravo pour avoir eu le courage d’aller de l’avant, Maria, et aussi le courage d’écrire ce qui t’est arrivé. C’est terrible de voir comment tu as pu culpabiliser alors que, bien sûr que non, ta jupe n’y est pour rien, et ça me révolte que des personnes puissent dire des choses pareilles, mais ça fait chaud au cœur de savoir que tu as pu revivre et aimer et te laisser aimer à nouveau. C’est aussi un beau message d’espoir, qui pourra sûrement aider d’autres victimes à reprendre goût à la vie, à savoir que c’est possible.

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  • #46 lily le 17 décembre 2008 à 12 h 29 min

    Tu es parfaitement claire Hélène ;-) et je suis entièrement d’accord avec toi!!!
    Je n’excuse pas ces remarques, et quand je les entends j’y réagis illico et assez vivement même avec des personnes que je connais peu (même ma timidité est bravée par ce genre de phrases!)…J’essaye juste de comprendre. Car même des personnes “bien” peuvent parfois sortir ce genre d’inepties (bel euphémisme) et l’éducation est rarement en cause. D’où cette analyse. Mais je n’excuse rien pour autant!

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  • #47 Aubépine le 17 décembre 2008 à 12 h 41 min

    Evidemment ce n’était pas ta jupe …
    Ce n’était pas le décolleté d’une autre
    Ou la manière de croiser les jambes d’une troisième.

    Merci de ce temoignage, merci de cette force que tu as eu pour poster ici aujourd’hui. En parlant autour de moi je me rends compte que c’est beaucoup plus fréquent qu’on ne pourrait l’espérer. Il y a les viols, les attouchements, les “presque” viol. Et souvent cela nous marque des années (oui, nous, pour moi c’est mon grand cousin qui a tenté). Parfois je me demande s’ils y pensent, eux, des années plus tard, s’ils ont des remords parfois.
    J’avoue que je ne suis pas très compatissante envers ces gens là. Je pense que rien ne leur en donnait le droit, et s’il appartient à la victime de leur pardonner (pour avancer elle même, parce qu’au final c’est elle qui devient plus grande en faisant cette démarche) moi je ne leur pardonne pas. J’aimerai qu’un jour ils se souviennent et en éprouvent de la honte.

    Tendresses à toi, et à toutes les autres.

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  • #48 Virginie le 17 décembre 2008 à 12 h 52 min

    bravo Lily pour avoir osé témoigner!

    je me permettrais de rajouter quelque chose. certes j’ai la chance de n’avoir encore jamais subi d’agressions sexuelles, alors je conviens que j’ai sans doute du mal à imaginer ce que l’on ressent après, mais par pitié si cela vous arrive, ne vous lavez pas et foncez direct (enfin avec un(e) ami(e) ou de la famille, hein, je pense que c’est mieux) au commissariat… j’imagine que cela doit demander un courage énorme, à un moment où on doit surtout avoir envie de disparaître, j’en ai bien conscience, mais je crains que trop de violeurs s’en sortent faute de preuves…

    encore une fois désolée, j’espère que je ne blesse personne, mais pour finir sur une note humouristique je pense que je regarde trop New York Unité Spéciale/Les Experts, alors forcément ça marque!

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  • #49 Hélène le 17 décembre 2008 à 13 h 11 min

    Virginie tu as tout à fait raison de rappeler ça, c’est important. Si on veut porter plainte, il faut garder les preuves physiques.

    Aubépine sois la bienvenue ;-)
    Je dois dire que je suis comme toi, je me sens complètemetn sans pitié pour les violeurs.

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  • #50 camille strass le 17 décembre 2008 à 13 h 18 min

    Sans vouloir la ramener, parce que ce n’est pas le lieu, je tiens à préciser que la condamnation du viol n’a rien de “féministe”. C’est juste une question de droits de la personne humaine. On n’a pas le droit de violer non plus un petit garçon.

    Et pour autant que je sache, en France, on condamne le viol depuis toujours (sauf le viol entre conjoints, mais c’est une autre affaire). C’est juste que dans des sociétés qui ne se racontaient pas, on n’en parlait pas. En même temps, si vous assistez comme juré dans un procès concernant une affaire de viol (je parle d’expérience), vous devrez assister à l’exposé du viol dans ses moindres détails. C’est extrêmement difficile, pour la personne qui raconte, mais aussi pour les gens présents. Ce n’est pas une question de “tabou de la société”, d’hypocrisie, etc. C’est juste insoutenable. Cela n’a rien à voir avec une quelconque oppression des femmes par des machos, c’est juste horrible.

    Merci pour ton témoignage, Maria.

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  • #51 Erika le 17 décembre 2008 à 13 h 19 min

    Maria, j’admire ton courage, ce courage que moi je n’ai eue et dont je n’ai toujours pas.
    Je t’envie cette force que tu as.
    Je garde ce douloureux secret en moi, la honte et la culpabilté me ronge encore 20 ans après et me gâche ma vie de femme.

    Alors BRAVO.

    @ Héléne: merci et bravo pour ce blog que je lis régulièrement depuis 2 ans sans commenté. Mais aujourd’hui je n’ai pu faire autrement que de félicité le courage et la force de Maria.

    Erika

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  • #52 La Sosso do Domingo le 17 décembre 2008 à 13 h 21 min

    Comme le disait Elea tout à l’heure, le viol est désormais reconnu au sein d’un couple (rarement et seulement depuis 20 ans, mais ça c’est un autre problème), c’est à dire qu’on reconnait possible qu’il existe la notion de “viol” même de la part de quelqu’un avec qui tu partages ta vie intime. Une femme qui dit non, ça doit être non, c’est tout. Comme pour les problèmes de relations avec les médecins dont on parlait l’autre jour, notre corps nous appartient. Or un viol c’est un pillage, un saccage, ça ramène l’être humain à un produit de consommation. Il y a la convoitise, alors on casse, on prend et puis on jette.

    Pour ma part, je pense aussi que la banalisation de la pornographie joue un rôle là-dedans, surtout pour les plus jeunes (car malheureusement le viol ça a toujours existé).

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  • #53 lilou le 17 décembre 2008 à 13 h 22 min

    Merci .

    parce qu’un jour je pourrais me débarrasser de mes 20 kg de carapace qui repondent malgrs moi a la question ” étais- je trop jolie ce jour la ? “

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  • #54 Virginie le 17 décembre 2008 à 13 h 23 min

    @Erika: tu as déjà osé en parler ici. Certes c’est relativement anonyme, mais cela t’a déjà certainement demandé beaucoup de courage… Bravo

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  • #55 Hélène le 17 décembre 2008 à 13 h 26 min

    Erika sois la bienvenue parmi nous. J’espère que tu pourras avancer sur le chemin de l’apaisement, comme maria.

    lilou je te souhaite la même chose qu’à Erika, du fond du coeur et avec beaucoup de sincérité et de tendresse.

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  • #56 Albahaca le 17 décembre 2008 à 13 h 27 min

    Si on réflechit je crois qu’on a toutes souvenir d’hommes, faisant des “blagues” douteuses, des commentaires malsains…et ,dans mon cas, le souvenir, hélas, hélas, de femmes passives face à celà, riant même avec gêne mais riant quand même. Et celle qui ne rit pas, celle qui contre attaque, qui raisonne, qui proteste : une enquiquineuse : “Naaan, mais arrêteuuuh c’est une blaaaague !!!!”
    Voilà: la somme des petites lâchetés quotidiennes qui fini par conforter certains hommes dans leur bon droit…
    Bises maria et les autres .

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  • #57 Elea le 17 décembre 2008 à 13 h 27 min

    @ Camille Strass:je n’ai pas dit que la condamnation du viol était féministe, loin de là.
    Seulement, il aura fallu que des femmes s’insurgent contre cette pratique pour que les lois évoluent, que la femme soit représentée comme une “victime”.
    De même que je me suis insurgée contre des personnes qui taxent le féminisme de “dépassé” quand on voit tout ce qu’il faut encore combattre comme mentalités rétrogrades, notamment lorsqu’il est question d’un viol.
    D’ailleurs, et pour une question de simple bon sens, ce n’est pas parce que le droit réprouve que dans la pratique, les gens ne vont pas penser que “y en a qui cherchent”
    Je suis désolée si mon propos du dessus n’était pas clair, je l’ai écrit dans le feu de l’action, juste après avoir lu ce touchant témoignage.

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  • #58 camille strass le 17 décembre 2008 à 13 h 52 min

    > Elea :

    Non, il n’a pas fallu que des femmes s’insurgent contre cette pratique. Les affaires de viol, par exemple, c’est une bonne partie des affaires judiciaires depuis le Moyen-âge. D’ailleurs, les femmes allaient plutôt trouver un tribunal ecclésiastique (du temps que cela existait) car les juges ecclésiastiques y étaient bien plus compréhensifs avec elles dans les cas de viols, contrairement à ce qu’on peut croire souvent.
    Le viol est un crime de déséquilibré, point. Le condamner est une affaire de respect de la personne humaine, pas une question de “droits de la femme”.

    Évidemment, ça ne change rien à ce que tu dis, bien entendu : il FAUT que cela reste condamné sévèrement.

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  • #59 Zaphyra le 17 décembre 2008 à 13 h 56 min

    Merci Maria pour ce témoignage si touchant, sur un sujet si difficile à aborder que le viol. Comme beaucoup l’ont souligné il est très difficile de parler d’un tel sujet, donc merci d’avoir le courage de nous nlivrer un tel témoignage.
    Et non… ta jupe n’était pas trop courte.
    Personne ne peut etre trop provocant, trop joli(e), ou pas assez “je ne sais quoi” pour justifier que quelqu’un puisse commettre un tel acte.

    A toutes celles qui ont vécu de telles choses, je vous souhaite de pouvoir suivre le même chemin que Maria en réussissant à vous reconstruire et à bannir toute culpabilité, cela n’a jamais été votre faute!

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  • #60 lilou le 17 décembre 2008 à 13 h 57 min

    Merci helene . Mais si je suis sur ton blog c’est que le chemin est en route . Me voila a 24 ans a me demander comment avoir l’air d’une femme apres avoir tout fait pour ne ressembler a rien pendant 10 ans . C’est deja beau je trouve . Et un jour j’oserais photographier mes yeux et te demander timidiment comment faire pour les mettre en valeur . Et ce seras un pas de plus . Chaque chose en son temps . Et j’aime beaucoup ton blog .

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  • #61 Jane le 17 décembre 2008 à 14 h 05 min

    Bonjour à toutes et tous,

    Je ne commente pas souvent mais je souhaitais ajouter quelque chose en relation avec le sujet, en espérant ne blesser personne.
    Je suis assez d’accord avec ce que dit Albahaca : qui n’a jamais entendu des propos douteux, des pseudo-blagues sur le viol ? Certains humoristes que je ne citerai pas en font même des séquences soi-disant très drôles. Tout ça fait partie d’un continuum de violences (symboliques mais pouvant aller jusqu’à une agression physique) : des insultes et brimades en rue, des commentaires tels que ceux évoqués ici (appel au viol etc), tout ça participe selon moi à une forme d’avertissement adressé aux femmes à qui l’on enseigne la peur du viol depuis leur plus jeune âge (même de manière diffuse) tout en en rigolant dans d’autres circonstances (comme si ce n’était pas grave). Comme l’ont dit certaines dans les commentaires, il faudrait vraiment s’interroger sur l’éducation si différenciée des enfants, l’idée de force physique versus vulnérabilité, d’autorité versus gentillesse (au sens soumission presque), etc. Ça m’horripile toujours que l’on présente le viol dans les médias comme des drames individuels (ce que je ne nie pas hein!!) sans évoquer le sexisme de notre société auquel tout le monde (femmes et hommes) est soumis.

    Pour répondre aussi à Camille Strass, je pense tout de même que les féministes ont permis pas mal de progrès dans la condamnation du viol : avant, les viols étaient condamnés en raison de la “””souillure””” infligée au chef de la famille (le père, le mari, …). Et cela n’a pas toujours été considéré comme un crime jugé en Assises. Heureusement que cette perception nauséabonde n’est plus d’actualité.
    Mais je te rejoins tout à fait sur le fond : c’est une atteinte aux droits humains, évidemment.

    Je termine (en espérant ne pas avoir été trop longue) en souhaitant beaucoup de courage et de bonheur à Maria et à tou-te-s les autres qui témoignent (ou lisent simplement).

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  • #62 Erika le 17 décembre 2008 à 14 h 12 min

    @ Virginie et Héléne : merci pour vos encouragements les filles.

    La route sera surement longue et pénible…mais y’en à marre de cette culpabilité. A 28 ans je voudrais enfin pourvoir virvre normalement sans me poser dix mille questions quand je m’habille ou me maquille.

    Eh oui j’étais une toute petite fille insouciante quand cela m’est arrivée, 8 huit a peine.

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  • #63 globulita le 17 décembre 2008 à 14 h 19 min

    Je voulais juste dire qu’il n’est jamais trop tard pour se faire aider. Subir un viol ou des actes d’ordre sexuel en étant enfant peuvent ressurgir des années plus tard, sans raison ou alors avec un facteur déclencheur style début de la vie sexuelle, un 1er enfant, etc. Même 50 ans après, cela vaut toujours la peine de voir un-e spécialiste, du moment que l’infraction subie fait souffrir et empêche de mener une vie normale. On ne vous culpabilisera jamais de consulter bien après les faits, on ne vous demandera pas pourquoi vous n’êtes pas venues plus tôt. Mais je sais très bien que c’est une démarche difficile à faire, pénible et douloureuse.

    Je crois qu’il ne faut pas avoir une psychose du viol, il faut continuer à vivre normalement, à sortir, etc. On a le droit d’aller en boîte, de s’habiller sexy, de se saoûler si on veut. Mais si on peut éviter de se mettre en situation de danger, c’est toujours ça. Je remarque que beaucoup de viols se passent aux abords des discothèques. Donc: sortir en bande, rester ensemble et ne pas aller prendre l’air toute seule mais toujours prendre une copine sous le bras. Faire une sorte de “pacte” en début de soirée. Avoir toujours son verre à la main et ne pas le laisser sans surveillance. Attention également aux hommes qui vous proposent d’aller boire un dernier verre à la maison. Même s’ils ont l’air sympathique, de confiance, beaucoup de viols se passent au domicile des auteurs (ou des victimes).

    Et si, par malheur suprême, cela arrive, il faut aller de suite à l’hôpital (aux urgences gynécologiques si possible). Je comprends le sentiment de honte, de saleté, qui pousse à vouloir se laver au plus vite, à le cacher mais les preuves s’effacent très vite et la justice est un système basé sur les preuves. De plus, on peut bénéficier d’un traitement préventif de trithérapie (3 mois à être malade comme un chien mais c’est toujours mieux que de se retrouver séropositive).

    Je pourrais encore vous parler du rôle de la Justice, qui n’est pas si réparatrice que ça, si ce n’est victimisante une deuxième fois. Mais ce n’est pas le sujet. Et je risque de m’énerver toute seule…

    Maria et toutes les autres, je vous souhaite plein de bonnes choses, de pouvoir retrouver, petit à petit, le bonheur et la douceur de vivre, d’être entourées et aimées.

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  • #64 globulita le 17 décembre 2008 à 14 h 26 min

    Ah voui, en cas d’agression physique et/ou sexuelle, pour appeler à l’aide, mieux vaut crier au feu, les passants ou voisins réagiront plus facilement… C’est bien triste mais paraît-il que c’est comme ça…

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  • #65 Elea le 17 décembre 2008 à 14 h 27 min

    Jane, tu as assez bien développé mon propos, en réalité. Le viol n’était pas tant une atteinte aux droits de la femme (la femme est un être humain, donc si l’être humain a des droits, elle en a aussi, enfin le raisonnement d’antan est tout de même fort alambiqué je trouve, on peut facilement le contrebalancer) qu’une atteinte à l’honneur de la famille, une chance amoindrie de la voir épouser un beau parti, ou se trouver un époux.
    Puis bon, le Moyen Age et son droit de cuissage, je ne suis pas sûre que ce soit un exemple qui me parle.
    Je vous conseille la lecture d’une très jolie nouvelle de Maupassant à ce sujet, hyper édifiante sur l’attitude qu’avaient les gens devant une jeune femme victime dans sa toute enfance d’un abus…Maupassant, ce n’est pas si vieux, et pourtant lui même parle d’une “souillure”; et les gens s’en moquent comme si elle était simplement victime d’une bonne grosse blague, les mondains s’en détournent, elle n’est plus acceptée nulle part, elle a même interdiction, toute jeunette, de jouer avec les autres enfants.
    C’est par la pensée féministe que le viol a pris toute son ampleur dans les esprits (je ne dis pas qu’il n’y avait pas dans le lot des gens compréhensifs, mais soyons honnêtes, ça ne devait pas courir les rues)

    Sans rentrer dans les détails, de nos jours encore, la justice, comme le dit très bien Globulita, victimise une seconde fois; et même parfois, et oui ça arrive, et c’est ignoble d’ailleurs, blâme la victime de ne pas avoir dénoncé plus tôt; comme si elle avait besoin de cette source supplémentaire de culpabilité…

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  • #66 Elea le 17 décembre 2008 à 14 h 41 min

    Sinon je confesse être encore plus énervée par les réactions des filles quand quelqu’un se permet de faire une réflexion sur le viol, “elles l’ont cherché” dans leurs bouches, même si ça peut se comprendre comme une volonté de se protéger, de se dire que ça ne leur arrivera jamais…C’est quand même inexcusable.
    (je ne sais plus qui est la personne qui, dans les commentaires précédents, mettait l’accent là dessus, mais je plussoie)
    Et j’ai encore plus d’admiration pour les femmes courageuses qui racontent leur histoire, en espérant malgré tout que l’écrire permet de l’exorciser…

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  • #67 Deilema le 17 décembre 2008 à 15 h 11 min

    Elea, globulita : Je ne suis pas tellement d’accord avec vous concernant la justice.
    Certaines personnes ont besoin d’y avoir recours, justement pour comprendre que ce n’est pas de leur faute (ou de celle de leur jupe), mais que c’est bien l’auteur du crime qui est coupable.
    Alors, oui, c’est très difficile, puisqu’il faut tout rééxpliquer en détail, plusieurs fois, devant des personnes différentes, subir les questions des uns et des autres (dans ce sens, oui, la justice “victimise” à nouveau).
    Mais une fois que l’on arrive au bout, que l’agresseur est condamné, cela peut permettre de se dire “oui, ce n’était pas dans ma tête, c’était bien de sa faute à lui et non de la mienne”.
    Ce n’est pas vrai dans tous les cas, ce n’est pas valable pour tout le monde, et le procès peut être une épreuve terrible si finalement l’agresseur est acquitté au bénéfice du doute…
    Mais si on en sent le besoin, il ne faut pas hésiter à aller porter plainte, parce que c’est aussi ça qui fait avancer la société.
    Sans plaintes des victimes, les violeurs ne seraient jamais punis…

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  • #68 Fantomette le 17 décembre 2008 à 15 h 15 min

    Même si ce n’est pas qu’une question de féminisme et de femmes, je crois quand même que le sexisme a une grande part de responsabilité dans le viol des femmes, il y a beaucoup plus de femmes victimes que d’hommes, même si les hommes victimes ont tendance à moins le dire, et d’ailleurs pour peu que l’homme victime soit homosexuel il a de grandes chances de voir sa plainte classée… On leur refuse le don de sang et le droit à être victime d’un viol, c’est malheureusement vrai, mais ce n’est pas le sujet.
    Dans certaines cités où les filles et femmes sont soumises à la toute puissance des hommes, il y a beaucoup plus de viols qu’ailleurs, dont les fameuses tournantes, c’est aussi lié à l’image déplorable de la femme, si elle a couché une fois c’est une salope alors on peut tous lui passer dessus.
    Donc oui, au-delà des femmes, il y a des hommes violés, des petits garçons violés, mais une des grosses composantes du problème du viol est le non respect de la femme et de son intégrité physique, une part de machisme aussi, je ne pense pas qu’on puisse le réduire à un crime de déséquilibré.

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  • #69 Elea le 17 décembre 2008 à 15 h 17 min

    En fait je pense que, mais là j’interprète peut être mal le propos de Globulita (c’est du moins comme ça que je l’ai compris), aller ester en justice peut être hyper traumatisant, et du coup faire retomber la victime dans son rôle de victime une seconde fois, en lui faisant revivre des choses difficiles, des choses qu’on a pas forcément envie de partager avec d’autres.
    Evidemment qu’il faut aller se plaindre, oula, me fais pas dire ce que je n’ai pas dit (quand même ce serait le comble pour une étudiante en droit;)); seulement là on se heurte à la différence entre le droit, et la pratique du droit. Pour en avoir discuté avec une personne que je connais bien, tout le monde ne fait pas bien son boulot: s’entendre dire qu”on aurait du venir plus tôt”, alors que c’est déjà un effort douloureux de façon presque physique, par exemple, c’est ignoble

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  • #70 Hélène le 17 décembre 2008 à 15 h 18 min

    lilou j’aurai grand plaisir à “m’occuper de tes yeux” quand le moment sera venu pour toi de me les envoyer ;-)
    Je suis très touchée par ce que tu dis, je te remercie très fort.

    Jane ce que tu dis sur le contexte social, l’éducation et l’enseignement aux femmes de la peur du viol, me semble très pertinent.

    Fantomette je suis d’accord avec toi, le viol reste un crime contre la femme avant tout, la majorité des violeurs sont des hommes, et la majorité de leurs victimes sont des femmes.
    D’ailleurs quand un homme est violé, le but est de l’humilier “comme une femme”, souvent, donc on est bien dans une logique sexiste.

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  • #71 Deilema le 17 décembre 2008 à 15 h 20 min

    Bon alors on est d’accord Elea ;)))
    Note que si la prescription est de 10 ans à compter des faits ou de la majorité de la victime, c’est aussi pour tenir compte du fait que c’est parfois très difficile d’aller porter plainte.
    Après ça, toutes les équipes qui reçoivent ce genre de plaintes ne sont pas toutes formées ou à l’écoute, et c’est un vrai problème.

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  • #72 Elea le 17 décembre 2008 à 15 h 22 min

    D’ailleurs Fantomette, des études montrent que non, le viol n’est pas qu’une affaire de déséquilibré.(faut que je retrouve le machin sur le net)

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  • #73 Deilema le 17 décembre 2008 à 15 h 42 min

    Elea : en cherchant l’étude dont tu parles je suis tombée sur ça : http://www.womanabuseprevention.com/html/l_agression_sexuelle.html
    Je ne suis pas sure que ce soit ce que tu cherchais mais c’est hyper intéressant.

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  • #74 lily le 17 décembre 2008 à 15 h 46 min

    Alors je tiens à préciser que ce que j’ai vécu a été moins traumatisant que certaines d’entre nous dans le sens où “il” (c’est fou comme je peux revoir nettement son visage encore aujourd’hui, après plus de 6 ans…) n’a pas eu le temps d’aller “jusqu’au bout”, je suis restée habillée, debout, et malgré la barrière des vêtements, je me rappelle encore avec un dégoût indescriptible cette sensation de ses mains pressantes et non désirées. Mais j’ai eu de la “chance” dans cette horreur. Et malgré cela, je n’ai pas pu porter plainte. Pas eu la force. Pas eu le courage. Alors je comprends que celles qui ont vécu toute la scène dans son horreur intégrale aient tant de mal à sauter le pas. Parce que même si on sait que ce n’est pas notre faute, même si on n’avait rien à se reprocher…devoir le raconter à des parfaits inconnus et se dire qu’ils imaginent la scène…dur à expliquer, comme un sentiment d’humiliation à être ainsi imaginée comme victime…
    Bon je ne suis pas claire! Mais je comprends celles qui n’arrivent pas à aller porter plainte…Quant au fait d’y aller immédiatement après les faits alors là j’admire celles qui le font. Car si j’avais réussi, je l’aurais fait des semaines après…et je ne suis pas de celles qui ont vécu le pire.
    Ca aussi, si vous avez des amies qui ont vécu ça, évitez à tout prix les discours culpabilisants comme une amie m’a lancé : “tu ne portes pas plainte? Tu veux qu’il recommence avec quelqu’un d’autre?”…OK sur le fond elle n’avait pas tort. Mais ça rajoute à la culpabilité…

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  • #75 stucklette le 17 décembre 2008 à 16 h 11 min

    Quel témoignage ! Il faut se dire néanmoins qu’on peut s’en sortir, qu’il peut y avoir une vie après… La difficulté avec le coup de l'”appel au viol”, c’est que parfois, il émane de personnes qui veulent vous protéger. J’ai été élevée de manière très libre, ni mon père, ni ma mère ne m’ont jamais interdit de porter quoi que ce soit, et clairement je mets (souvent) des jupes très courtes. D’abord parce que je suis naine et que la jupe au genou me tasse, ensuite parce que j’aime bien. Mon copain passe son temps à me prévenir que “les hommes sont ce qu’ils sont” et qu’un jour, peut-être, je pourrais être victime d’un de ceux qui ne “savent pas se retenir”. Je comprends bien l’argument : me mettre en garde face au monde tel qu’il est, alors que je me tue à répéter que “je m’habille comme je veux et que ce n’est pas moi qui aurais tort si un tel drame devait m’arriver.” Distinction classique donc, entre la théorie et la pratique, entre le bon droit et la réalité.
    Or, l’erreur de raisonnement, c’est de penser que les viols se produisent uniquement dans des situations de “stimuli visuels” clairement prédéfinis, c’est-à-dire que la pulsion serait déclenchée par la simple vue d’un symbole prétendûment sexuel. D’une part les symboles sexuels sont très différents selon les individus (cf le cas du “lécheur de bottes”), ce qui signifie que, même couverte de la tête aux pieds, on n’est jamais à l’abri et, d’autre part, il ne faut pas oublier que les motifs d’action d’un individu sont soumis à une multitude de variables parmi lesquels le stimulus visuel, si tant est qu’il ait de l’importance, n’est qu’un élément.
    En d’autres termes, nulle n’est à l’abri. Ce qui ne signifie pas qu’il faille craindre le viol à chaque sortie, mais au contraire qu’il est insensé de s’interdire certains vêtements, certaines attitudes, voire même de sortir tout court, par crainte. La peur c’est exactement ce à quoi les discours machistes conduisent : à faire en sorte que les femmes vivent reclues ! ;-)

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  • #76 Karine d’Angleterre le 17 décembre 2008 à 16 h 20 min

    Je plussoie à mort Lily dont l’histoire ressemble comme deux gouttes d’eau a la mienne (moi, c’est juste une porte qui a claqué qui a fait fuir le gars)… on trouve toujours une raison d’avoir honte, d’avoir peur. Pour moi, ce n’etait pas les vetements (je ne portais que des jeans et des baskets pourries a l’epoque, ayant ete traumatisée a 13 ans par les regards, remarques, poursuite de certains mecs quand je me mettais en jupe), mais j’ai culpabilisé sur mon imprudence, la jeunesse du gars (probablement 15 ans, peut-etre moins, alors que j’en avais 20), mon incapacite a crier, a me debattre correctement (a froid, je me dis que ca aurait tellement facile de lui balancer un coup de pied dans le tibia). Et ce sentiment de fragilité qui m’était intolérable. Enfin tout ca n’a presque pas eu de conséquences pour moi mais m’a touché sans doute plus que ce que je croyais. Et c’est vrai que ce blog m’a redonné envie de vivre ma féminité extérieurement (genre, me mettre en jupe en ville… ) ce que je n’avais pas fait depuis des lustres.

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  • #77 lily le 17 décembre 2008 à 16 h 29 min

    Karine d’Angleterre “à froid je me dis que ça aurait été tellement facile de lui balancer un coup de pied dans le tibia”… je me reconnais tellement dans cette phrase! On ne peut pas s’empêcher de se demander comment ça se fait qu’on n’a pas pu se débattre!!! Comment il nous tenait pour nous empêcher de nous dégager…Alors forcément après on se dit que d’autres penseront pareil et ça bloque encore plus pour en parler ou porter plainte!!! Quant à l’incapacité de crier c’est la seule fois de ma vie que ça me l’a fait, je ne sais pas comment ça s’explique physiologiquement, mais pour ceux qui ne l’ont jamais vécu,j’imagine que c’est dur à concevoir…
    Et moi aussi “presque pas eu de conséquences pour moi” tout est dans le “presque” car je me rends compte aujourd’hui que si je laisse autant de com plus de 6 ans après hé bien ça m’a peut-être plus touchée que je le pensais…

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  • #78 globulita le 17 décembre 2008 à 16 h 29 min

    Je n’ai pas développé mon point de vue sur la Justice et je me rends compte que cela porte à confusion. Je ne dis pas du tout qu’il ne faut pas porter plainte, loin de là. Je pensais à l’acquittement en parlant de victimisation secondaire par absence de preuve, au discours moralisateur du juge “mais Mademoiselle, fallait pas boire autant”, enfin plein de trucs mais je dois malheureusement m’en aller et je n’ai pas le temps de plus étayer mon propos, ce qui est fort dommage.

    En Suisse, il existe une loi, qui s’appelle la LAVI (Loi sur l’Aide aux Victimes d’Infraction), il me semble qu’il doit y avoir qqch de semblable en France. Le but de cette loi est de renforcer et protéger les droits des victimes dans de la procédure pénale. Par exemple, le droit d’être accompagné par une personne de confiance, de ne pas être confronté à son agresseur, etc, etc. Malgré cela, il existe des couacs et je ne peux que le déplorer.

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  • #79 teatree le 17 décembre 2008 à 17 h 09 min

    par rapport à la tenue vestimentaire, je voulais rajouter que les femmes voilées et en bourqa sont aussi victimes…
    …et que Fourniret ne s’est pas dit “tient, je vais chopper la première en mini- jupe”. Non, il a choppé la première tout simplement venue, la première qui passait par- là, quelle qu’elle soit…

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  • #80 Deilema le 17 décembre 2008 à 17 h 12 min

    Je ne connais pas toutes les arcanes de la procédure pénale en France, mais je ne crois pas qu’il existe des dispositifs de cet ordre.
    Au contraire, les victimes sont habituellement confrontées à leur agresseur à plusieurs stades de la procédure : pendant l’instruction, lorsqu’il y a des incohérences, le juge peut décider une “confrontation”, dont une audition simultanée de la victime et de l’agresseur.
    Et puis à l’audience, la victime et son agresseur sont inévitablement confrontés.
    Et c’est vrai que c’est très difficile.
    Après ça, il est également habituel, dans ce genre d’affaires, que l’agresseur se voie interdire d’entrer en contact avec la victime, que ce soit avant le procès (dans le cadre d’un contrôle judiciaire) ou ensuite.
    Pour la “personne de confiance”, je ne suis pas sure que si elle n’est pas avocat, elle puisse assister la victime pendant les interrogatoires chez le juge d’instruction.
    En revanche, à l’audience, si la victime ne demande pas le huis clos, elle peut être entourée de qui elle veut. Si elle le demande, c’est surement plus compliqué, encore que…

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  • #81 Gridou le 17 décembre 2008 à 17 h 15 min

    Quand j’avais 13 ans, un de mes oncles m’a montré des photos de lui et de sa femme. Des photos dégueux que du haut de mes 13 ans j’ai bien entendu regardé, alors qu’il était à côté de moi avec son regard salace et son sourire de pervers…
    J’ai enfoui ça au fond de moi. Si loin que quand j’ai passé le pas de sa porte pour rentrer avec mes parents, j’ai oublié… Complètement…
    Ma vie sexuelle était un vrai désastre, je “couchais sans plaisir”, j’étais persuadée que j’étais frigide, j’ai développé une pilosité intime plus conséquente de la moyenne, comme pour cacher ma petite perle, je suis devenue maigre pour ne plus aimer mon corps…
    Est venue l’affaire Dutroux. Cette sombre affaire qui a bouleversé mon petit pays. Alors que j’en parlais avec ma mère, que nous étions assises comme si souvent à parler de nous, le flash et tout m’est revenu. Quand je lui ai raconté ce que ce connard (son frère) m’avait fait, elle a pleuré de ce mélange de colère et de peine pour sa petite pitchoune qui jamais n’avait pu avoir de plaisir malgré sa collection ridicule d’amants souvent bien nuls.
    J’ai pu enfin comprendre, tourner la page et ai eu l’énorme chance d’avoir un petit ami qui m’a enfin fait découvrir les joies du plaisir à deux et à un peu aimer mon corps… Nous ne sommes plus ensemble pour d’autres raisons mais je lui serai à jamais reconnaissante de ce qu’il a pu m’apporter sur ce point.
    Jamais il n’a violé mon intimité mais il a violé mon enfance, ne m’a pas respectée et s’est joué de belle innoncence pour quelques photos qu’avec le recul je trouve si moches !
    Maria, nos histoires sont certes différentes mais je te comprends tellement ! Et je te souhaite beaucoup de courage car, sans vouloir dramatiser, cette blessure tu l’as en toi et tout l’amour que ton mari t’apporte peut t’aider à la cicatriser mais il restera toujours cette vilaine trace que l’on t’a faite…
    J’ai entendu il y a peu cette phrase à propos du Congo et de ces viols comme arme de guerre : “Le plus grand génocide qui existe, qui a toujours existé et qui j’espère n’existera plus est celui à l’encontre de toutes les femmes du monde, ces mères, ces filles, ces femmes”. C’était un homme… dont j’ai oublié le nom mais pas la phrase si vraie…
    Ce qui se passe au Congo me bouleverse… Ton texte m’a bouleversée…

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  • #82 Mlle Crapaud le 17 décembre 2008 à 17 h 24 min

    Je suis très touchée par cette conversation. Notamment ce que vous dites sur “quand une femme dit non, même pendant les préliminaires, c’est non”. Mon premier petit ami sérieux n’a pas compris mes multiples “non”, j’ai développé dans un laps de temps ultra court une culpabilité sans borne. Je me sentais nulle et dégoutante. Quand je me douchais, je décapais clairement les zones sensibles pour l’effacer de moi. Et je n’arrivais pas à rompre, car je me disais que c’était ma faute, ma faute si je ne voulais pas coucher avec lui, ma faute si je n’avais aucun désir, ma faute si j’étais si dégueulasse. Et puis j’ai finalement réussi à rompre. Mais je culpabilisais toujours, ce n’est qu’un an après, quand j’ai appris qu’il avait dit à tout lem onde que j’étais un “mauvais coup”, que j’ai commencé à réfléchir. Non, ça n’avait pas été ma faute, et désolée connard j’avais pas de plaisir non plus… Le chemin a été un peu long pour que je m’accepte, et surtout pour que j’accepte de me “donner”. Surtout que les garçons à qui j’en parlais me répondais “mais pourquoi tu ne voulais pas ?” et leur incompréhension me tuait et me désespérait. Mon copain actuel, après que je lui avais tout raconté, m’a juste dit, avec les yeux fort en colère “mais quel connard”. Et rien que ça, pardon pour la vulgarité du propos, rien que ces petits mots insultants m’ont permis de respirer.

    Je voudrais aussi ajouter un mot sur la tenue que l’on porte. Mon IUT est placé dans un quartier un peu chaud de la ville, il y a eu deux viols d’étudiantes l’année dernière et un autre il y a un mois, et un type poignardé pas loin il y a deux mois. Bref : ça fait peur. Je crois que le plus flippant, c’est le prof qui nous dit “Les filles, faites attention quand vous sortez de cours à 18h, essayez d’être toujours plusieurs”. Je comprends le propos plus que très bien, mais le concept d’entretenir une psychose me déplait. Pendant quelques jours, j’ai craint de m’habiller en jupe pour aller en cours. Et puis je me suis dit qu’une gamine n’a pas de sein ni de fesse, elle n’est donc pas désirable au sens classique du terme, et pourtant elle attire parfois les perversions.
    Ce n’est pas la jupe qui ets trop court, c’est son esprit qui est trop étroit…

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  • #83 Deilema le 17 décembre 2008 à 17 h 26 min

    teatree : je ne suis pas sure que ce soit un bon exemple de raisonner à partir du cas Fourniret, parce que (et heureusement dans un sens) il n’est pas DU TOUT représentatif des violeurs.
    Là, on a vraiment affaire à un pervers, à un “malade”, un détraqué.
    D’ailleurs il ne s’en est pas pris à n’importe qui, mais uniquement à des jeunes filles vierges ou supposées telles.
    La plupart des violeurs sont des personnes que la victime connait, souvent dans l’entourage proche.
    Les agressions dans la rue, par un parfait inconnu, comme le relatent plusieurs témoignages d’aujourd’hui, ça arrive, mais ce n’est pas la majorité des cas.

    Mis à part les inconnus qui s’en prennent à la première qui passe par là, les violeurs ne sont pas tous des malades ou des détraqués, ni même forcément des gens qui répondent à une pulsion.
    Par exemple, comme le disait Fantômette, les jeunes qui participent à des tournantes sont des gamins qui ont tellement été éduqués dans la conviction qu’une fille qui a couché une fois est une s**** et que donc elle acceptera forcément de coucher avec tous les gars du quartier.
    Je ne parle pas des viols par des membres de la famille ou assimilés qui représentent presque la moitié des cas…

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  • #84 Véro la Bisontine le 17 décembre 2008 à 17 h 31 min

    On ne parle pas souvent des victimes “garçons”, je trouve….

    J’ai en moi le souvenir d’un être proche, à l’époque c’était mon amoureux, qui avait des gros problèmes, psychologiques, j’entends.
    Il était comme paralysé, tétanisé par le bonheur : peur de l’engagement, estimait ne pas avoir le droit d’être aimé, etc…

    J’ai essayé tant que j’ai pu de l’aider, je sentais bien que qque chose de grave c’était passé pendant son enfance…
    J’ai eu beau l’entourer, l’encourager tant que j’ai pu…mais son mal être était trop profond, et je n’avais aucune clef pour ouvrir sa boîte à mystères…

    J’ai appris, des années après notre rupture, qu’il avait été victime d’attouchements pendant une colonie de vacances…ses parents, ont opté pour la loi du silence, pensant que ça “passerait”…

    Je me demande comment ils auraient réagi s’il avait été une fille? cela aurait été sans doute plus “normal” pour ses parents de tenter qque chose….

    Aujourd’hui, pour le peu que je sache, il est en marge de la société…il vivote, sa mère le materne toujours (sa culpabilité doit être très lourde à elle aussi)…
    Et à mon avis, avec le temps, quand ses parents ne seront plus là pour être le “refuge”, il finira sous les ponts, ou se suicidera…

    Cette idée me terrifie, parce qu’il a de belles choses en lui…mais j’ai compris que je ne pouvais lui être d’aucune aide à l’époque, s’il ne l’acceptait pas et ne se “détachait” pas lui même de ses fantômes…

    Alors, aujourd’hui, que la parole est davantage accordée aux enfants, c’est bien.
    A l’époque, ça ne se faisait pas, la honte s’abattait sur une famille, et on voit aujourd’hui les dégâts.

    Alors pour toutes celles ou tous ceux qui sont victimes, la parole est essentielle.
    Je me doute bien que ce n’est pas facile, mais le chemin de la rédemption passe par là….

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  • #85 Hélène le 17 décembre 2008 à 17 h 36 min

    lily comme toi je ne pourrais pas juger celles qui ne portent pas plainte, je trouve ça extrêmement courageux de se résoudre à remuer tout ça pendant des mois, voire de années. J’imagine qu’on n’a qu’une envie : oublier.

    stucklette ce que tu dis est très intéressant parce que ça souligne l’écart entre le théorie (nulle femme ne doit être emmerdée à cause de son look) et la pratique (il y a tout de même des dingues qui se baladent).

    Karine d’Angleterre je suis très touchée de ce que tu dis à propos de ‘lenvie de vivre ta féminité.

    Gridou le viol est clairement une arme de guerre dans de nombreux conflits, et en ça, ça rejoint les commentairs qui disaient que, d’une certaine façon, le viol n’est pas qu’une affaire de féminisme mais aussi de droits de l’homme (même si dans ces conflits, ce sont les femmes que l’on viole, une fois de plus).

    Mlle Crapaud je trouve aussi que la frontière entre la psychose qui amène à l’enfermement, et la décision de vivre comme on l’entend malgré tout ça, n’est pas toujours facile à trouver.

    Deilema je pense que tu as raison de rappler la différence entre le “violeur de base”, et des fous psychopathes et prédateurs.
    Mlaheureusement, le “violeur de base” est souvent un proche de la victime, en effet.

    Véro c’est vrai qu’on parle encore moins des garçons violés, comme s’il y avait encore un tabou supplémentaire.

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  • #86 teatree le 17 décembre 2008 à 17 h 38 min

    oui, deilema, je comprends ce que tu veux dire. j’ai juste pris cet exemple que tout le monde connait pour dire que la tenue vestimentaire n’est pas la cause du drame. j’ai peut- être un peu réduit le truc…mais je veux vraiment insister sur le fait que c’est autre chose qui se passe et que souvent dans les mentalités, on a du mal à comprendre.
    quand tu dis: “La plupart des violeurs sont des personnes que la victime connait, souvent dans l’entourage proche.” je trouve que ça aide à comprendre que la tenue n’a rien à voir. on est bien au- delà du “elle le cherche” , “l’appel au viol”, tout ça.
    et ce qui est grave aussi, c’est ce que tu dis dans ton dernier paragraphe: “les jeunes qui participent à des tournantes sont des gamins qui ont tellement été éduqués dans la conviction qu’une fille qui a couché une fois est une s**** et que donc elle acceptera forcément de coucher avec tous les gars du quartier.”
    quelle horreur, leur cerveau est vraiment vicié pour de bon, là, ça fait vraiment flipper…
    merci pour tes éclairages!

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  • #87 maria le 17 décembre 2008 à 17 h 44 min

    Bonjour à toutes,

    Je suis bouleversée de lire vos commentaires… Je me rends compte finalement que je ne m’étais pas posée certaines questions (inconsciemment), et que de vous lire me fait réaliser pleins de trucs.

    Je me reprends et je vous réponds …

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  • #88 Deilema le 17 décembre 2008 à 17 h 44 min

    teatree : tu sais, même dans l’entourage, les violeurs se défaussent sur la victime…
    Il y a des types qui, sans sourciller, racontent au juge que la gamine de 5 ans qu’ils ont violée était consentante, qu’elle leur a fait des avances et que d’ailleurs elle avait déjà eu des relations consentantes par le passé. (c’est atroce ce que je raconte, j’en suis bien consciente, mais ça revient presque à chaque fois).
    Quand tu vois que les gens sont capables de te raconter des trucs pareils, et en y croyant dur comme fer en plus, c’est que, vraiment, il y a quelque chose qui ne tourne pas rond dans notre société.
    Si cela revient presque à chaque fois, c’est qu’il y a un problème plus global, pas que ce sont tous des cinglés.

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  • #89 Stéphanie (mais une autre) le 17 décembre 2008 à 17 h 54 min

    Ah ben si, pour être persuadé qu’une gamine de 5 ans est provocante ils sont complètement cinglés pour moi. Sauf que ce sont des cinglés qui ne l’expriment souvent que par les atrocités qu’ils commettent sur les femmes ou les jeunes ou petites filles, pas qui se baladent en ricanant en roulant les yeux et en bavant (sinon on aurait pas de mal à les éviter). En tout cas ma conviction c’est que ce sont des malades très dangereux pour leur entourage.

    (Un tout tout petit peu hors sujet mais à peine, sur le blog de Fantomette j’ai lu le récit de ChocoFraise a qui elle a donné une tribune, c’est effroyable ce que l’inceste peut vous démolir)

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  • #90 Virginie le 17 décembre 2008 à 18 h 00 min

    @Lily; je comprends tout à fait que certaines n’arrivent tout simplement pas, après avoir eu tellement de courage pour supporter l’agression, à se dépasser encore une fois pour aller porter plainte… Comme Hélène loin de moi l’idée de vous juger. Mais il me semblait important de dire ceci, parce que malheureusement trop de violeurs s’en sortent bien trop facilement…

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  • #91 Turquoise le 17 décembre 2008 à 18 h 01 min

    … juste une anecdote après ce texte bouleversant :
    En classe, la semaine dernière , dans un LEP assez “chaud “. Un élève de Terminale bac pro se plaint d’avoir été mal renseigné dans une administration par une secrétaire incompétente . Alors un de ses camarades, gentil garçon sans histoires, lui dit ” ben, t’as qu’à la violer, ça lui apprendra ” !
    Vous imaginez le travail, pour faire changer tout ça ! …

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  • #92 lily le 17 décembre 2008 à 18 h 10 min

    Turquoise ton com me terrifie :s
    Virginie j’avais tout à fait compris que tu ne jugeais pas celles qui ne portaient pas plainte ;-) je ne l’ai pas pris une seconde ainsi.

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  • #93 maria le 17 décembre 2008 à 18 h 11 min

    @Stéphanie (mais une autre) : Merci de tes encouragements. A vrai dire, je ne suis pas sûre qu’on puisse vraiment un jour passer là-dessus. Mais on peut apprendre à vivre avec, et à faire en sorte que cela devienne une force et pas un fardeau !

    @Ad : Je ne sais pas si mon texte est poignant… Pour être honnête, en le relisant, je le trouve plutôt brouillon ;-) Mais je suis heureuse de l’avoir partagé avec vous …

    @ claudiachamo : En fait, je ne suis pas sûre que ce soit de la générosité. Plutôt un moyen pour moi de continuer à aller de l’avant, et à tenter d’aider d’autres personnes si c’est possible. J’aimerais avoir la force de pousser la porte de certains centres d’aide aux victimes, mais je n’en suis pas encore capable… Pour plus tard j’espère !

    @Virginie : Ta remarque est tellement vraie ! Ce qui m’énerve le plus dans ces cas là (trop nombreux), c’est que je reste pétrifiée et suis incapable de relever. Moi qui suis toujours la première à l’ouvrir et à crier au racisme, au sexisme, à l’homophobie… Je ne dis rien…
    Un jour, une amie m’a même dit : « Franchement, je ne comprends pas que tu ne réagisses pas quand machin dit ça. C’est super choquant non ? » Et, alors que j’avais envie de la prendre dans mes bras de reconnaissance, j’ai juste été capable de hausser les épaules …

    @la_pomme : je me rends compte que sans lui, je n’aurais pas réussi tout ça … Et sans le psy que j’ai vu par la suite, et que je continue de voir… Certains s’en sortent seul, j’en aurais été incapable.

    @teatree : J’espère également qu’il servira… S’en sortir en sachant que d’autres femmes sont toujours dans l’état où j’étais il y a quelques années, n’a aucun intérêt !

    @Lullaby77 : Comme toi, je suis encore plus choquée d’entendre ça dans la bouche d’une femme…
    Une de mes anciennes chefs m’a déjà sorti : « Les gamines aujourd’hui, il ne faut pas être surpris si elles se font violer ; il n’y a qu’à voir comment elles s’habillent… »
    Mais bien sûr ! Et un gay qui se fait agresser à cause de sa sexualité, bah c’est normal ! Il l’a cherché ! Et un noir… Mais quelle idée d’être noir ! Je suis cynique, je sais… Mais franchement, que répondre à de telles insanités ?

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  • #94 lily le 17 décembre 2008 à 18 h 11 min

    Turquoise bis :Même si je suppose que c’était juste une réflexion en l’air sans aucune intentionnalité de donner l’idée de passer à l’acte,c’est terrible des propos aussi lourds de sens lancés si légèrement…

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  • #95 Iriss91 le 17 décembre 2008 à 18 h 12 min

    Pleins de courage de raconter cette histoire douloureuse. Je ne te souhaite que de vivre dans le bonheur que tu construit petit par petit !
    Je pense que toutes les femmes peuvent être touché par ton témoignage, personnellement c’estun sujet qui me fait peur, et je regarde souvent si je ne suis pas suivie…car malheureusement je me fais suivre régulièrement dans les gares,les métros et … c’est vrai que je me dis :”ah faut que tu arrêtes d’être blonde ou arrête d’être aussi féminine, c’est con mais c’est vraii que je résonne ainsi, peut être à force d’entendre que les femmes qui s’habillent trop sexy c’est leurs fautes…”.

    bisous

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  • #96 maria le 17 décembre 2008 à 18 h 31 min

    @Princesse Torchon : Ton pseudo me fait délirer !
    « la paix de l’âme et du corps »… C’est tellement vrai. On n’y arrive peut-être jamais, mais quand on s’en rapproche, c’est incroyable …
    Ta remarque sur les enfants et l’éducation est très intéressante ! Je ne l’avais jamais envisagé sous cet angle. Ca semble tellement normal… Mais tu as raison. Tu dois lutter en tant que parents avec ce que les enfants entendent à l’école, et même aux remarques de certains adultes comme le précisaient Virginie et Lullaby77.
    Merci !

    @Nathilou : Ton texte me bouleverse. Chaque ligne me parle…
    Je ne suis absolument pas croyante, mais pourtant, le pardon est pour moi le seul moyen de s’en sortir … La haine, salvatrice dans un premier temps, finit par détruire à petit feu…
    Si tu retrouves de qui est ce texte, ça m’intéresse…

    @double plus good : Comme je le disais au-dessus, je suis impressionnée que vous pensiez à ça ! C’est pourtant tellement vrai que les garçons d’aujourd’hui sont les hommes de demain…
    Quant au fait d’être une bonne maman pour la suite, je l’espère, mais n’en suis pas encore convaincue… Je laisse le temps au temps…

    @patounette chatte : Ton énervement me plaît ;-))) Si seulement tout le monde était comme toi !

    @ Coralie Marie : Ta question est légitime, et j’ai hésité à en parler dans mon texte. Non, il n’y a pas eu de procès, parce que je n’ai pas eu le courage de porter plainte. Je parle vraiment de courage, parce que sincèrement, revivre ça après tant d’années est incroyable pour moi… J’admire les hommes et les femmes qui ont cette force. Je ne l’ai malheureusement pas eue, et je pense que c’est une des choses qui restera : Je m’en voudrais toujours de ne pas avoir porté plainte pour éviter à d’autres de revivre ça…

    @Evelys : Merci de tes encouragements… Mon mari ne saura probablement jamais à quel point il m’a aidé… Sans lui, je n’ose même pas imaginer.
    Je comptais garder ce texte pour moi, et je viens de lui faire lire… L’émotion est forte chez nous ce soir ;-)))
    Je pense qu’il te remercie indirectement Hélène parce qu’il sait à quel point c’est important pour moi de mettre des mots sur tout ça …

    @Margot : Oui, ça fait du bien de partager sa douleur… Mais il faut en avoir envie. Ton amie a eu du courage de le faire. J’espère qu’elle va bien aujourd’hui…
    Et pour la vie heureuse, merci, c’est bien parti !

    @Delph : De la « rage », je crois que le mot que tu utilises est bien choisi !

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  • #97 mmarie le 17 décembre 2008 à 18 h 52 min

    L’émotion est forte ici aussi, Maria.
    Je suis du fond du coeur avec toi, avec vous Lily, Fantomette, Lilou, Erika, celles qui ont pu prendre la parole, celles pour qui le silence est encore là, assourdissant.
    Il y a encore du chemin avant qu’on cesse d’entendre des propos tels que “appel au viol” ou des allusions égrillardes au viol comme fantasme ; ça me fait bouillir de rage. L’éducation y a sa place, envers les filles comme envers les garçons.
    Plusieurs d’entre vous parlent par ailleurs de cette terrible culpabilité, dont il est difficile mais salutaire de se défaire. Il y a la peur aussi. Parce que ces choses-là arrivent, c’est vrai. Certaines statistiques parlent d’une femme sur six, c’est affolant.
    Désolée : comm décousu..
    Je vous embrasse.

    Maria, tu as l’air douée pour le bonheur, continue !

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  • #98 maria le 17 décembre 2008 à 19 h 01 min

    @Diripouf : Non, elle n’était pas trop courte… Mais aujourd’hui, j’ai du mal à remettre des jupes courtes, sauf en plein été … Comme quoi, entre les paroles et les actes, il y a un fossé!

    @Hélène : Comment te remercier ? Tu parles de confiance, le terme n’est pas trop fort.
    Un simple merci ne suffit pas, mais l’émotion est trop forte pour le moment, je ne peux pas t’en dire plus …

    @louise : Si tu trouves mon texte encourageant, je suis contente, c’est qu’il a atteint son but.

    @teatree : C’est amusant que tu parles de mon titre… Autant j’ai écrit ce texte assez rapidement (tout est relatif ;-)) ), autant ce titre a mis longtemps à émerger ! Je suis contente que quelqu’un l’ait remarqué !!
    Ta remarque sur les statistiques est très vraie, je n’y avais jamais songé !
    @Jube : J’espère effectivement que c’est l’espoir qui ressort, et pas la pitié… Quand j’ai écrit ce texte, ça a été mon angoisse…

    @lily : Mon dieu, ton témoignage me bouleverse. Les premières fois que je suis allée chez le psy, ça a été ça la révélation : « Je n’ai pas pu émettre un son ». Dans mes souvenirs, je crie, je frappe, je me débats… Mais en réalité, rien du tout… J’ai juste émis quelques supplications, puis l’attente que ça se finisse. Par pitié, faites vite que je sois débarrassée, et ne me tuez pas… J’ai eu tellement peur de mourir ce jour là.
    Et je m’en suis voulue pendant des années : J’aurais dû crier, les repousser… Mais aujourd’hui, je me rends compte, tout comme toi, que crier n’est pas toujours un choix…
    Tu as eu raison décrire sous ton vrai pseudo, je t’admire. Bonne route à toi !

    @Mamzelle M’…aupin : Facile à écrire ton pseudo ;-)))
    Si seulement tout le monde pouvait survivre à ça…

    @Tizou : Merci !

    @Fantomette : Non seulement on ne peut rien contre ça, mais le plus dur est de ne pas vivre dans cette angoisse permanente. Se laisser dominer par ses peurs est le début de la fin. Parce que demain, tu ne conduis plus (risque d’accident), tu ne parles plus à personne (risque de mauvaise rencontre)… Bref, tu ne vis plus !
    Merci de ton témoignage très touchant. Tu as été très courageuse dans cette situation. Bravo !

    @Casse-noisettes : Merci de ton conseil. Je m’achète ce livre ce week end. Il m’a été impossible pendant des années de lire ce genre d’ouvrages, l’identification au personnage principal était trop forte, mais aujourd’hui, ça me permet de réaliser certaines choses et de me poser de nouvelles questions constructives !

    @Hélène : Oui, ça poursuit longtemps. Mais il faut savoir se battre pour recommencer à sortir le soir, prendre les transports en commun… Vivre quoi !
    Merci pour le lien !

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  • #99 maria le 17 décembre 2008 à 19 h 24 min

    @Sylvie8600 : Oui, c’est le violeur qui est coupable, c’est sûr. Mais je pense que le pardon passe aussi par la compréhension de certains comportements.
    Aujourd’hui, je n’accepte évidemment pas les actes commis par les violeurs, mais je tente de les comprendre. Certaines lectures m’ont fait réaliser le poids de la société, de l’entourage, du vécu de ces hommes.
    Sans les victimiser, je tente aujourd’hui de comprendre certaines choses. Je crois en une seconde chance pour tous, et je tente de lier mes idées à mes actes…

    Mon dieu, je ne suis pas claire du tout, j’en suis consciente !! J’espère que vous réussirez à me suivre !

    J’espère également que certaines pourront se dire qu’on peut s’en sortir, et même avoir une chouette vie, tout en ayant vécu ça…

    @La Sosso do Domingo : La domination me semble effectivement être la base de tout. Certains hommes rajoutent à ça l’humiliation qu’ils souhaitent faire subir à leurs victimes, la soif d’assouvir leurs besoins… Dur d’imaginer qu’un homme (qui a été un enfant un jour) puisse en arriver là…

    @Deleima : Merci pour ce que tu rajoutes sur la justice. Beaucoup de victimes sont effectivement obligées d’en passer par là pour s’en sortir. Je n’ai pas pu, et je ne conseillerais pas forcément à une femme ayant été violée de le faire.
    Je m’explique : On te dit souvent qu’il faut le faire pour toi, mais aussi pour éviter que les violeurs fassent d’autres victimes. Sauf que ce genre de réflexion, c’est encore pire à entendre. Parce que ça te rajoute du stress, et de la culpabilité, de savoir que si tu ne le fais pas, d’autres subiront la même chose…

    En résumé, je trouverais génial que toutes les femmes ayant subi des sévices, aient le courage de porter plainte, et cela en aiderait probablement beaucoup… Mais voilà, ce n’est pas toujours aussi simple !

    @Elea : Mon dieu, je suis effarée par ton commentaire ! L’agression commence par là… Surtout chez des jeunes filles.
    Et certes, statistiquement, les femmes sont plus touchées que les hommes, mais je ne pense pas que les hommes portent plainte aussi « facilement « que les femmes. Le tabou est encore très présent, et c’est pour cette raison que mon texte tentait aussi de toucher les hommes.

    Je ne sais pas dans quel monde on vit, mais il va falloir faire avec, et faire en sorte de le changer avec nos petits moyens !

    @Koschka : En Irlande, il me semble que les statistiques concernant le viol sont particulièrement mauvaises. J’avais été très marquée quand j’y suis allée par une affiche publicitaire. On y voyait une jeune fille habillée de manière très « provocante », très maquillée, et à côté de ses yeux, de son décolleté, de sa mini-jupe… était écrit le mot « YES » en très gros. Et à côté de sa bouche, en tout petit était écrit « no ». La conclusion était (approximativement) : Même si son corps vous semble dire oui, sa bouche dit le contraire.
    Ca m’a beaucoup marqué cette publicité, et j’ai longtemps eu du mal à la comprendre tellement ça semblait évident… Mais apparemment pas pour tout le monde !

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  • #100 clo le 17 décembre 2008 à 19 h 38 min

    j’avais cinq ans et il ne m’a “presque” rien fait… ma chemise de nuit n’était pas trop courte. tout comme ta jupe ne l’était pas. mais la honte me poursuit encore vingt ans plus tard. je suis contente que tu aies pu en parler et te libérer en partie de ce poids, présent au quotidien dans les rapports aux autres, et chez combien de femmes? beaucoup trop!

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  • #101 alice45 le 17 décembre 2008 à 19 h 41 min

    Le pire c’est que nous sommes 48000 par an (recensés donc combien passé sous silence) à vivre cela en France. Un viol toute les 2 heures dans notre merveilleux pays des Droits de l’homme.
    J’étais déjà révoltée du sexisme ambiant avant que cela ne m’arrive. Juste après j’ai été une épave pendant 6 ans (boulimie à vomir du sang, dépression, jusqu’à 10 douches par jour et à me frotter tout le corps à l’alcool). Personne ne savait bien sûr mais on entend toujours des remarques, les blagues sur le viol, les blagues sur la sexualité des blondes (même mon violeur a justifié son acte par ma couleur de cheveu: une blonde ne peut pas dire non!!!!!!!!).
    Comme toi je me suis confiée à un ami. C’était à l’étranger et parler de ça dans une autre langue m’a aidée.
    Aujourd’hui je vais bien. J’utilise ma révolte pour lutter en faveur du droit des femmes. Je milite en association, J’essaie d’en tirer une force constructrice.
    Pour les femmes qui disent” elle l’a cherché” je crois que c’est de l’auto-protection. Puisqu’elle ne font rien pour que ça leur arrive, elle sont donc protégées.
    C’est une façon de penser tellement humaine mais dangereuse car elle stigmatise les victimes et empêche une prise de conscience du problème.
    Enfin bref, je ne vais pas monopoliser les com.
    Juste dire que maintenant j’en parle et je n’en ai pas honte.

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  • #102 Rkine le 17 décembre 2008 à 19 h 44 min

    Merci Maria pour ce témoignage si touchant. Vous en avez peut être parlé mais sur le sujet, un des grands films qui traitaient admirablement du sujet était le film avec Jodie Foster (me souvient plus du titre). Il mettait en valeur le cas de l’incitation au vol par les non-acteurs.
    Pour ma part, 18 ans après, je me demande encore si j’ai bien été presque victime d’un viol. C’était à une soirée où j’avais bu et m’étais endormie dans une chambre. L’ami, à qui appartenait la maison, que je savais amoureux de moi m’a rejoint, s’est allongé sur moi et a commencé à me déshabiller et me toucher, en tenant des propos d’halluciné et fiévreux. Cela m’a réveillé et pendant d’interminables minutes, je n’ai rien osé faire, j’étais tétanisée..Il continuait ses attouchements fiévreux, je ne reconnaissais plus sa voix. Je me suis resaisie et ai fait mine de me réveiller et me suis enfuie de la chambre. Le lendemain, ambiance contrainte et nous n’avons pas évoqué le sujet. Il m’a ramenée au train. Tout ça pour dire quoi (désolée suis un epu longue) : après avoir sombré dans la plus pure mauvaise conscience en m’accusant d’avoir bu, de l’avoir peut être incité, je suis, je crois, tombé amoureuse de lui; je ne pensais qu’à lui, je voulais qu’il me touche, qu’il m’appelle…C’est une amie à qui j’ai raconté les évènements qui m’a montrée que je débloquais totalement. Elle a nommé ça une tentative de viol. Et là, rejet total, dégout. Après toutes ces années, je n’arrive toujours pas à nommer ça : “tentative de viol”. Désolée d’avoir été longue. En plus, je suis peut être Hors sujet….

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  • #103 Hélène le 17 décembre 2008 à 19 h 57 min

    Rkine tu n’es pas du tout hors sujet, et je suis heureuse de savoir que cette amie a été là pour t’ouvrir les yeux.

    alice45 l’épisode sur la blondeur me fait froid dans le dos. C’est abominable.

    clo une autre lectrice avait témoigné d’une agression de ce type lorsqu’elle avait 5 ans, peut-être auras-tu envie de lire son texte :
    http://www.monblogdefille.com/blog/20080430j%E2%80%99avais-5-ans-par-brin-de-femme-heureuse

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  • #104 clo le 17 décembre 2008 à 20 h 12 min

    j’avais déjà lu cet article, mais il faut lire beaucoup de témoignages pour oser parler soi même… alors c’est sorti aujourd’hui.

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  • #105 Turquoise le 17 décembre 2008 à 20 h 14 min

    Chez beaucoup de jeunes, actuellement, il y a une équation : “fille jolie = fille facile ” . Et cela à cause des films porno où il est évident que toutes les filles sont prêtes à coucher …

    mais si on discute un peu avec ces garçons, on s’aperçoit que c’est valable pour “les autres” comme dirait Abd-el-Malik, certainement pas pour leurs soeurs ou leurs cousines , qui, elles, sont supposées ne pas porter de jupes, ne pas se maquiller, ne pas sortir … parce que, ” ben, M’dame, c’est la nature, les garçons, ils ont forcément envie de coucher, c’est normal ! alors c’est aux filles de faire attention ! ”
    Alors il faut expliquer, encore et encore, sans s’énerver … parce que si les parents ne font pas leur boulot, nous, les profs, ne devons pas baisser les bras pour autant, pour assayer de faire baisser ces chiffres effrayants concernant les viols et les tournantes .

    A part ça, c’est bien connu, les profs sont des feignants qui ne pensent qu’à leurs vacances …

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  • #106 nouche le 17 décembre 2008 à 20 h 40 min

    Encore un témoignage extrêmement poignant, avec tjs bcp de doutes et de force.
    Je voulais juste dire à bcp d’entre vous que d’aller voir un ou une psy est une forme de courage et non de faiblesse. Qu’on se le dise.

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  • #107 Linde le 17 décembre 2008 à 20 h 44 min

    J’ai eu du mal à trouver les mots pour réagir à ce témoignage, et je ne pense d’ailleurs pas les avoir trouvés vraiment…

    Tu es incroyablement courageuse d’avoir écrit ce texte. Je suis terriblement émue, scandalisée, désolée, mais aussi admirative et pleine d’espoir en lisant que tu as réussi à commencer à surmonter cette horreur.
    Je ne vais pas reprendre tout ce que les filles ont dit dans les comm, sur le rôle des mères dans l’éducation des hommes, sur le regard parfois bien plus critique des femmes sur les victimes de viol, sur ces hommes, eux aussi agressés… J’ai juste envie que tout le monde lise ce blog, cette entrée d’aujourd’hui, et tous les commentaires. Envie qu’on en parle à voix haute, envie que ça se sache, ce que c’est qu’un viol, ce que c’est qu’être une victime d’abus sexuel, à quel point c’est un poids horrible et que personne ne le mérite, JAMAIS, quelles que soient les circonstances… pour que ça n’arrive pas à un(e) autre. Pour que tout le monde le sache.

    Je t’embrasse.

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  • #108 Splatchounette le 17 décembre 2008 à 20 h 50 min

    Coucou Maria !

    autant te dire tout de suite que ton témoignage m’a bouleversée ! Cela me conforte encore plus dans mon idée de ne pas défendre des violeurs, pédophiles et autres pervers (contrairement à certaines personnes qui trouvent que c’est un défi à relever et qu’il faut essayer de faire baisser leur peine au maximum, bref…). Je crois que ça a déjà été dit, mais la victime, c’est toi, pas la coupable. En tout cas, je pense bien à toi, et à toutes ces victimes qui n’osent pas parler, ou qui sont victimes tout court.

    Quant à Globulita, je ne sais pas si tu (ou un de tes proches) es tombée sur un abruti de juges, mais je t’assure qu’ils ne sont pas tous comme ça. Mon frère a fait des stages dans des tribunaux pénaux, j’en ai fait un, et chaque fois, ils traitaient les victimes avec beaucoup de respect (les moments les plus durs furent les discussions avec les enfants)…mais c’est vrai que c’était de jeunes juges d’instruction, et que la moitié du temps, les juges étaient des femmes.

    Dans un cas, en ce qui concerne la culpabilité, je me suis dit que les coupables étaient plus les parents que les violeurs. C’était un cas où des filles de 14 ans, ont été victime de tournante, dans un quartier réputé dangereux…ça c’est passé à 2h du matin. Explication des parents :”oh, ben nous on laisse sortir nos filles, faut les laisser s’amuser.” Dans un quartier où il y a des dealers, des meurtriers et des violeurs ????

    Bref, en ce qui concerne, les femmes, en général, on a toujours le mauvais rôle, il n’y a qu’à voir si un homme à une maîtresse….ce n’est pas sa faute s’il trompe son épouse, c’est celle de sa maîtresse…

    Mais en tout cas, il faut faire cesser ces idées, ce sont nous qui éduquerons les enfants de demain !

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  • #109 loulou75 le 17 décembre 2008 à 21 h 04 min

    “Gridou le viol est clairement une arme de guerre dans de nombreux conflits, et en ça, ça rejoint les commentairs qui disaient que, d’une certaine façon, le viol n’est pas qu’une affaire de féminisme mais aussi de droits de l’homme (même si dans ces conflits, ce sont les femmes que l’on viole, une fois de plus).”
    …je ne suis pas aussi certaine de ça: les hommes lors de conflits comme il y en a eu pas si longtemps que ça ont étés tout aussi touchés…par d’autres moyens, et par d’autres manières…finalement face à la violence pour une fois on est égaux, je crois.

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  • #110 Lunna le 17 décembre 2008 à 21 h 48 min

    @Maria

    je n’ai pas pu ressitée de pleurer en lisant ton temoinage car meme si mon histoire est differente je me reconnais dans ce que tu dis . j’ai été abusée sexuellement pendant mon enfance par un ami de la famille en qui j’avais confiance . aujourd’hui, je suis meurtrie, je meurs a petit feu, chaque nuit je reve d’une vie parfaite mais au reveille la réalité reprends le dessus et c’est tellement douloureux . j’ao tellement la haine…contre moi meme ! le pire c’est que je lui en veux pas je pense toujours que c’est de ma faute que c’est MOI qui lui ai ouvert la porte…qui n’a pas su dire non…je m’en veux tellement…
    ça fait 2 ans que j’ai rencontrer mon homme, le 1er en qui j’ai reussis a faire confiance a me laisser aller et lui donner ma virginité mais malheuruesement comme d’habitude ça n’a pas durer mes vieux demons ont vite repris le dessus et je le rendais responsable de l’echec de notre couple car comme toi je vouslais rencontrer LE bon qui me ferrait oublier touts mes vieux demons.
    meme si jai toujours pas ta sagesse d’esprit, j’ai décidé de faire le 1er pas et de consulter ( le 7 émé mais cette fois j’irai juste qu’au bout et lui raconterai mon histoire…) bref ton temoignage me donne l’espoir qu’un jour je serai peut ere en paix envers moi meme que j’arriverai a m’aimer, m’accepter,ne plus avoir de blocage et surtout ne plus culpabiliser et aoir la haine enver moi meme mais lui pardonner a ce monstre…
    UN GRAND MERCI A TOI MARIA, tu as raison il faut briser le silence et en parler c’est peut etre pas grand chose mais ça soulage beaucoup.

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  • #111 Camille le 17 décembre 2008 à 22 h 04 min

    Bravo, Maria. Bravo d’avoir eu la force de vivre après ce que tu as vécu…

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  • #112 cec jeune mariée le 17 décembre 2008 à 22 h 09 min

    Un énorme sourire en te lisant Maria, pour tout ce bonheur que tu connais aujourd’hui et l’espoir et la force de l’envie de vivre qui émane de ton texte.

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  • #113 Fantomette le 17 décembre 2008 à 22 h 42 min

    @Stéphanie (mais une autre) Oui la première fois que ChocoFraise m’a raconté son histoire j’ai été bouleversée, c’est pour ça que je lui avais proposé une tribune, elle a besoin d’écrire et avait fermé son blog par peur que son père ne la retrouve.
    On a beau savoir que ça existe, rencontrer une victime ça vous fait sauter aux yeux l’horreur de la situation, comme ici, voir que nous sommes si nombreuses à avoir subi ce type de violences ça fait prendre conscience de l’ampleur et de la gravité de ce problème.
    C’est dur de porter plainte… Très dur… Pourtant c’est essentiel, mais c’est dommage qu’on vous fasse culpabiliser de ne pas le faire (cf lily), si j’ai pu le faire c’est grâce à l’ami chez qui j’étais qui m’a tendu des mouchoirs toute la nuit et m’a trainée au commissariat et lendemain et chez le médecin faire constater les traces (il tapait fort ce con…), sans son soutien je n’aurais rien fait.
    Je ne peux que conseiller l’aide précieuse d’un psy (chiatre/chologue/othérapeute/… c’est selon) pour celles qui arrivent à franchir le seuil de leur cabinet (pas facile ça non plus) même si je suis extrêmement méfiante envers tous les hommes inconnus dans la rue, j’ai des rapports normaux avec mon entourage masculin et surtout avec mon amoureux, le psy n’y est pas étranger.
    Bon courage… Un ami baba cool finissait toutes ses conversations par “paix sur ta route”, je trouvais ça un peu cliché, un peu woodstockien, mais à toutes “paix sur votre route”, parfois cette phrase prend tout son sens…

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  • #114 loulou75 le 17 décembre 2008 à 22 h 46 min

    …je suis très touchée par ton commentaire fantomette. je ne sais pas pourquoi, mais il me touche beaucoup.

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  • #115 maria le 17 décembre 2008 à 23 h 06 min

    J’ai présumé de mes forces quant à ma capacité à répondre à vos commentaires. Je pensais pouvoir le faire ce soir, mais je suis très troublée… Les démons reviennent si vite…

    Mais je ne regrette pas d’en avoir parlé. Je répondrais demain, quand ça ira un peu mieux ;-)))

    Merci à toutes de vos encouragements, et courage à celles qui doutent encore de s’en sortir un jour… On y arrivera !!

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  • #116 waffo le 17 décembre 2008 à 23 h 15 min

    Quand j’ai commencé à lire ton texte, je me suis bien demandée de quoi tu voulais parler et j’ai écarquillé les yeux au fur et à mesure, en me disant “non ??!!?? elle n’est pas en train de parler de !!!!”. Quel courage de ta part d’en parler, ça doit être tellement difficile à supporter (sur le moment) et à vivre (après).
    Quelle chance d’avoir pu trouver la bonne personne à qui parler et qui t’aide tout à cicatriser ta blessure. J’espère que toutes celles qui ont témoigné auront cette chance aussi !!!

    Et à chacune (et chacun !) d’entre nous de tout faire pour que le viol ne soit pas “banalisé” par certains (ne serait-ce qu’en refusant les blagues sur le sujet ou les remarques mal placées).

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  • #117 Marie D le 17 décembre 2008 à 23 h 36 min

    Je passe ici tous les jours et me dégonfle tous les jours pour laisser un petit com’ mais aujourd’hui le texte de Maria m’a particulièrement interpellé et les commentaires m’ont bouleversée je n’ai pas connu cette situation “”en vrai”” puisque je n’ai jamais dit non. Des petites discutions entre collègues, qui se teinte vite de drague et une proposition … J’ai accepté par jeu ,par défi , sans vraiment y croire.

    Mais un jour tout devient concret et je réalise que je ne veux pas mais je n’ose pas le dire et je “joue le jeu” , quand c’est fini je cours sous la douche en pleurant et j’y reste longtemps .

    Désolée de la longueur et les fautes contenu dans ce commentaire mais je l’écrit sans me relire pour ne pas me dégonfler :) Merci Hélène d’avoir créer cet espace si accueillant et merci Maria et aux lectrices qui m’ont permis d’en parler même si ce n’est que sur le net :)

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  • #118 alice45 le 17 décembre 2008 à 23 h 38 min

    Pardon, je n’ai pas lu tous les commentaires à fond donc cet aspect a paut-être été abordé.
    Ce que je trouve extrêmement violent en tant que victime c’est la requalification quasi systématique de crime en délit.
    J’ai porté plainte et j’avais vraiment très peur de la police. Ca s’est pourtant bien passé. J’ai eu à faire avec une commissaire géniale. Mais 6 ans après, hein….déjà que de suite après ça donne peu de condamnations.
    Bref, on m’a quand même vivement recommandé de voir un avocat et on m’a envoyé dans des structures dites de “droit des femmes” et c’est dans l’une d’elle qu’on m’a dit “qu’on ne va pas aux Assises pour ça,”. Et puis un avocat a fait carrément mon procès “vous étiez habillé comment? Vous aviez un petit ami? Et aujourd’hui vous avez un petit ami? Ca va sexuellement? Vous n’aviez pas pris votre pied et vous voulez vous venger? etc”.
    Ca c’est presque pire que l’agression. Cette responsabilité que la société nous met sur le dos. Le silence des gens qui ont vu, qui étaient à coté, qui auraient pu simplement s’éloigner et appeler anonymement du secours. Tous ces gens qui voient et qui ne bougent pas, ça ça me terrorise encore plus que de retomber sur un violeur.
    Et je confirme: les violeurs sont des hommes normaux!!!! Les montres aux yeux injectés de sang qui se jettent d’un coup sur une fille la nuit dans une rue déserte, c’est rarissime. Ca se passe en famille, entre amis, en plein jour.
    L’aide je l’ai eu du CFCV qui fait un travail d’aide remarquable. Des asso se battent aussi pour le droit des victimes. Heureusement qu’elles sont là.

    Tu as raison Maria, on y arrivera. On ne se taira plus jamais pour que les rôles cessent d’être inversés et que les coupables soient tous jugés.
    Je ne le crie pas sur les toits à tout va mais je n’ai ni peur ni honte d’en parler. J’ai d’ailleurs écrit dessus sans honte ni tabou. Ca soulage comme de se débarrasser d’un poids.

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  • #119 Miaou le 18 décembre 2008 à 0 h 06 min

    Mmmpf. Juste la gorge qui se noue. Le plus terrible je trouve, c’est l’impact colatéral que ça a. Plus que la peur des jupes courtes et des allées noires, il y a le vide intérieur… Je suis contente que tu aies pris le temps de le nourrir, même si c’est dur…

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  • #120 Coralie Marie le 18 décembre 2008 à 9 h 39 min

    Je suis très touchée par tout ce qui a été dit hier. Par celles qui l’ont vécu mais aussi par les autres qui vivent toutes (je crois) avec cette angoisse. La société est tellement ambigüe avec le viol, je ne me fais pas d’illusion, si ça m’arrivait, beaucoup penseraient certainement que je n’avais pas qu’à m’habiller de façon aussi sexy… Pourtant la fois où ça a failli m’arriver, c’était en plein hiver et j’étais camouflée au possible, on n’a fini de se demander si la jupe était trop courte :-(

    Tant qu’on se posera ce type de questions, le viol sera une question féministe. Il l’est de toute façon car il est le signe que des hommes grandissent avec l’idée qu’ils ont des droits sur d’autres êtres humains (femmes, hommes plus faibles, enfants). Si tant d’hommes “normaux” passent à l’acte, c’est bien parce que dans un coin de leur tête, la société légitime leur acte : le désir des hommes est irrépressible, les femmes disent non mais pensent oui, c’est normal quand on a été aguiché etc…

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  • #121 Hélène le 18 décembre 2008 à 10 h 18 min

    Lunna je te souhaite la bienvenue, et de trouver l’apaisement.

    maria j’espère que ce matin tu es moins bouleversée par toutes ces remontées de souvenirs, c’est adorable à toi d’avoir commencé à répondre à tout le monde, il n’y a aucune obligation à le faire, tu sais.

    Fantomette, sortie du contexte baba-cool, j’aime beaucoup cette phrasse, “paix sur ta route” ;-)

    Marie D sois la bienvenue parmi nous ! Commencer à en parler, c’est important, c’est le début du chemin, je pense.

    alice45, ce “on ne va pas aux Assises” pour ça est intolérable !

    Coralie Marie je suis d’accord à 300% avec ton commentaire, du début à la fin.

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  • #122 N3k0 le 18 décembre 2008 à 11 h 38 min

    Je comprend Maria, d’ailleurs je voudrai lui dire que je suis de tout coeur avec elle, et qu’elle n’est pas responsable ce qu’il s’est passé, les personnes qui s’en sont prit à elle sont des malades mentales.

    Étant petite, j’ai failli être violée, il a su me déshabiller partiellement, je me suis débattue de toutes mes forces et je suis partie en courant, c’est dingue car après toutes ces années passées, je m’en souviens toujours très bien. C’était un garçon à peine plus âgé que moi mais très costaud, environ 4 ans plus tard je le croisais encore, une fois, il s’est moqué de ma personne, j’ai explosé, je lui ai sauté dessus, j’ai déverse toute ma haine en quelques minutes. Mes parents ne comprenaient pas pourquoi j’étais si méchante, alors je leur ai tout dit, il y a de ça même pas 1 an, et ils me soutiennent.

    Je n’en avais jamais parlé avec eux car je me sentais responsable, je crois que c’est ce qu’on pense quand on est victime ou quand on a failli être victime d’un viol.
    J’en garde encore des séquelles, ce garçon avait les cheveux roux, depuis j’ai peur des hommes roux, c’est ridicule…

    Je viens de m’apercevoir que d’en parler sur un blog est toujours difficile, et pourtant je n’ai pas été violée, Maria est très courageuse, bisous.

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  • #123 alice45 le 18 décembre 2008 à 11 h 58 min

    Hélène, rien que le terme “ça” m’a donné la gerbe. C’était un juriste bénévole dans une structure de défense de droits des femmes en plus! Et il a continué en disant que ce serait mieux pour moi de déqualifier le crime. Heureusement j’étais préparée à ce genre de chose. J’avais lu pas mal de témoignages de victimes, j’étais au courant des questiosn et commentaires déplacés, j’étais soutenue par une femme merveilleuse d’une asso féministe danoise et un ami formidable.
    Mais ça prouve bien le dénie de gravité du viol au sein même des institutions juridiques. Et d’une manière plus générale, tant que nous verrons des femmes disponibles placardées nues et dans des positions humiliantes à tous les abri-bus, tant que les filles et les femmes seront suivies, sifflées, commentées dans la rue et que cela passera pour des compliments, le viol sera la suite extrême mais logique de cette culture (certain-es parlent même de culture du viol et je suis d’accord). Quelques personnes ont osé me dire “Oh mais ça t’es arrivé parce que tu es trop jolie! Comment te résister?” Et encore ces personnes s’étonnaient que non seulement je ne les remercie pas pour le “compliment” mais qu’en plus je ne désire plus les revoir.

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  • #124 Hélène le 18 décembre 2008 à 12 h 05 min

    Je suis sans voix devant ce que tu rapportes de la part de ces personne, alice45.
    Je crois qu’il y a une distorsion monstrueuse entre la réalité, et cette espèce de “culture du viol” qui existe bel et bien.
    Je suis tellement révoltée que je n’arrive même plus à m’exprimer, à vrai dire ;-)

    N3k0 c’est terrible ce que tu dis à propos du sentiment de responsabilité. C’est terrible parce que justement l’agresseur joue là dessus, et ça détruit la personne une seconde fois. Je compatis de tout mon coeur.
    C’est bien que tu aies pu parler finalement à tes parents, c’est important.

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  • #125 Lunna le 18 décembre 2008 à 17 h 19 min

    merci Hélene j’espere un jour trouver l’apaisement et ça me reconforte de pouvoir en parler de briser le silence. en ce qui concerne Alice45 j’ai été presque dans le meme cas que toi. j’ai decidé avec l’aide de ma mere d’aller porter plainte et la police et l’accueil laisser a desirer c’est a peine s’ils me croient pire qu’ils me prenent pour ces filles qui crie au viol alors que c’est faux. mais ce que j’ai veçu est bien réelle ! ok, j’en ai tres peu de souvenir mais j’etais petite et la 1ere que j’en ai parlé a ma mere elle m’a conseillée d’oublier (elle avait pas compris l’importance de l’acte de son ami a l’epoque) alors pendant des années j’ai essayé de tout faire pour oublier mais y’a pas moyen. meme si on y pense pas tout les jours, j’ai des bouffées d’angoisses, la rage et la culpabilité qui va avec…bref pour en revenir a ton histoire je comprend ce que tu as du ressentir, on est des victimes mais traiter comme des coupables. c’est a peine si on nous accuses pas d’avoir provoqué ces pauvres mecs. je me sens assez coupables comme ça alors j’ai pas besoin qu’on en rajoute en me traitant de menteuse…c’est terriblement choquant qu’aujourd’hui le droit de la femme ne soit pas respecté.

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  • #126 alice45 le 18 décembre 2008 à 17 h 52 min

    Hélène, c’est ça qui est dur: savoir réagir face à sa propre révolte. C’est tellement “gros” qu’on ne sait même plus quoi dire ni faire. J’ai eu la chance d’avoir fait un long travail sur moi et d’avoir été aidée avant de porter plainte. Je sais que je n’aurais pas pu faire la démarche plu tôt, je n’aurais pas tenu face à de tel propos.

    Lunna, c’est ça. C’est le seul crime pour lequel la victime est supposé coupable. On a une présomption de culpabilité et c’est à nous, victime, de prouver que nous ne sommes pas coupable alors qu’on nous serine que la présomption d’innoncence est sacrée.
    Je suis vraiment désolée que ce se soit mal passé à la police. Le fait que ça se soit bien passé pour moi m’a aussi donner de la force et permis de résister aux remarques que j’ai eues par la suite. Mais je sais que beaucoup de victimes se plaignent de l’acceuil de la police.

    Ce qui est terrible aussi c’est que si je vais mieux, si j’ai osé en parler c’est parce que certaines personnes m’ont aidé à comprendre que je ne suis pas coupable mais victimes mais aussi parce que j’ai découvert que d’autres victimes souffraient comme moi. J’ai lu beaucoup de témoignages, je suis allée à des thérapies de groupe et toutes souffraient de dépression, de troubles alimentaires, de TOC, et bien d’autres choses encore (pas tout à la fois quand même). Je n’étais plus seule et surtout j’étais normale. C’était normal de se sentir mal et d’avoir mal après une agression. Parce que pendant longtemps j’ai cru que je n’était pas normale. Que je devais faire une travail sur moi pour éviter une nouvelle agression, comme si je l’avais provoquée malgré moi. J’ai découvert que de nombreuses autres victimes aussi se trouvaient anormales. C’est terrible parce que ça veut dire que je me suis sentie mieux quand j’ai su que d’autres victimes vivaient ce que je vivais. Pourtant c’est atroce de se dire que je ne suis pas seule. Parce que, j’aurais préféré n’avoir jamais pu rencontrer quelqu’un à qui s’est arrivé tout simplement parce que je serais un cas isolé.
    (Désolée, je ne sais pas si je m’exprime bien, je suis complètement vannée).

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  • #127 maria le 18 décembre 2008 à 18 h 13 min

    @Hélène : Je ne me sens pas obligée de répondre, mais j’ai envie de faire comprendre à celles qui ont commenté sur cet article à quel point c’est important pour moi. Et en plus, cela m’a permis de réfléchir hier soir à certaines remarques, et rien que pour ça, je suis reconnaissante à tes lectrices ;-)

    @Princesse Torchon : Je te rejoins tout à fait quant à ton analyse sur les viols des hommes. Suite à quelques lectures sur ce sujet (peu à vrai dire, car il reste tabou), ils ont tout autant de mal à se reconstruire que les femmes, notamment à cause de leur virilité qu’ils estiment avoir perdue… Difficile de se mettre à leur place …

    @Fantomette : Tes mots reflètent tout à fait ma pensée. Une analyse de certains procès de mineurs pour viols ont montré que ceux-ci ne voyaient pas le mal, même après avoir été condamnés ! La fille restait la coupable et pas la victime, à cause de sa tenue, de son maquillage, de son attitude…
    Je n’ai pas lu ce livre, mais me dis que je devrais le faire. Un de plus ! Merci

    @lily : Un mécanisme de défense ? Peut-être… Mais tout de même, on m’a appris depuis petite, à réfléchir à ce que je disais, et à prendre garde de ne pas être blessante pour qui que ce soit. Tu te doutes en sortant des réflexions de ce type que tu peux potentiellement blesser quelqu’un, non ? Certes, tu ne l’as peut-être pas fait exprès en le disant, mais pas attention non plus…
    Le « tu » ne t’es évidemment pas destiné ! Je parlais de manière générale ;-)))

    @Deilema : A mon avis, l’image du psychopathe qui traque ses victimes n’est pas révélatrice de ce qu’est un violeur en réalité. C’est quelqu’un comme votre fils, votre mari, votre voisin, votre pote… Rien que de l’écrire, j’en tremble.
    Dans mon cas, je ne connaissais pas ces hommes, et je pense que c’est moins difficile dans ce cas (enfin, si on peut faire une échelle de la difficulté ! ). Il me semble plus dur de vivre ça quand il s’agit de quelqu’un que tu connais… Je me trompe peut-être.

    @Ratabouinouf : Les gens ne se rendent effectivement pas toujours compte à quel point de telles paroles peuvent être blessantes… Mais ce n’est ni excusable, ni parodnnable comme tu dis…

    @Cécile de Brest : un « appel au viol ». Le pire, c’est quand ces mots sont dits de manière anodine. Mais comment les gens peuvent-ils dire ça ?

    @Hélène : oui tu es claire, même si je ne vous rejoins pas tout à fait toi et lily sur votre analyse (en même temps, heureusement qu’on n’est pas toutes d’accord !)
    Quant au fait d’être claire, je ne suis pas très bonne juge puisque depuis hier soir, j’ai l’impression de parler chinois ;-)

    @patte_d_anguille : Merci pour tes encouragements. Quant au courage, il me reste encore de la marge ! Peut-être qu’un jour je posterais de manière non anonyme !

    @Aubépine : J’essaye pour ma part d’être compatissante et de pardonner, mais chacun fait comme il veut/peut…
    Oui, ça arrive malheureusement beaucoup plus souvent que ce que l’on croit, et de « simples » attouchements peuvent parfois détruire plus qu’un viol, selon les personnes à qui cela arrive.

    @Virginie : Je regarde autant les Experts que toi, et théoriquement, je ne peux que rejoindre ta remarque. Dans les faits, c’est autre chose.
    Si je me souviens de l’agression, je n’ai aucun (je dis bien aucun) souvenir des quelques jours suivants. Alors réussir à aller voir la police, j’ai dû mal à l’imaginer. Mais heureusement, d’autres victimes ont plus de courage que moi !

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  • #128 maria le 18 décembre 2008 à 18 h 48 min

    @camille strass : C’est aussi ce qui m’a arrêté dans le faitd e porter plainte, outre le fait de confier ce secret à ma famille : Revivre cette agression dans les moindres détails, face à eux… C’est encore aujourd’hui inimaginable pour moi. Mais quel courage ont ces hommes et ces femmes qui y arrivent !

    @Erika : Cette force n’est pas venue toute seule, et j’ai été beaucoup aidée. Si tu souhaites discuter ou échanger même de manière anonyme, Hélène pourra te donner mon mail… Parler à quelqu’un qui avait vécu la même chose que moi et qui s’en était un peu sorti m’aurait été très utile à un certain moment.

    Courage, ne baisse pas les bras ! Tu peux y arriver !

    @La Sosso do Domingo : A mon avis, de plus en plus de jeunes enfants sont également choqués par des images sur lesquelles ils tombent par hasard sur Internet. Les parents ne se rendent pas compte que ce média permet de voir tout et n’importe quoi. Les films pornos de Canal+ sont de la rigolade à côté de ça (façon de parler évidemment !)

    @lilou : On ne se débarrasse peut-être jamais complètement de sa carapace, mais elle finit petit à petit par être si fine, qu’on vit très bien avec. Je te le propose également, si tu souhaites échanger, n’hésite surtout pas…
    Courage à toi. De tendres pensées…

    @Albahaca : Et quelle blague !! Franchement, on n’a aucun humour !

    @Elea et camille_strass : Je pense que dans le fond, nous sommes toutes d’accord sur le fait que les coupables soient condamnés ;-)

    @Zaphyra : Merci beaucoup !

    @lilou : Je dois avouer que moi aussi, ce blog m’a beaucoup aidé. Par les témoignages des lectrices, les commentaires pertinents, mais également comme tu le soulignes, par l’acceptation de soi, l’envie d’être belle, de se maquiller…
    Chaque chose en son temps, tu as raison…

    @Jane : Tu n’as pas été trop longue et ton commentaire est très intéressant. Ce qui m’interpelle, c’est par où commencer ? Il y a tellement à faire pour changer les mentalités…

    @globulita : Ton commentaire, très juste, vient de me rappeler l’angoisse que j’ai eu le jour où j’ai réalisé que j’avais peut-être été contaminée. Un an après l’agression, je suis allée faire des tests, et je garde un souvenir terriblement angoissé de ces longs moments d’attente.
    Comme si cela ne suffisait pas…

    @Elea : J’adore Maupassant, et cette nouvelle me dit quelque chose ! Aurais-tu le titre ?
    Quant à ta perception de la justice, je ne suis pas tout à fait d’accord. Je rejoins plutôt la vision de Deleima, même si encore une fois, je pense qu’il faut avoir un courage dingue pour porter plainte !

    @Deleima : Ton commentaire est très vrai, même si ta dernière phrase fait partie de ce qui m’a longtemps angoissé. Si je ne porte pas plainte, ça arrivera à d’autres. Du coup, quand j’ai eu 29 ans, j’ai presque été soulagé de ne plus avoir la possibilité de le faire. Etrange…

    @Fantomette : « je ne pense pas qu’on puisse le réduire à un crime de déséquilibré. » Je pense que tu as malheureusement tout à fait raison…

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  • #129 Deilema le 18 décembre 2008 à 19 h 16 min

    Une petite anecdote me revient… lorsqu’on dit que les violeurs ne sont pas des déséquilibrés. Ce n’est pas un bon exemple, je l’ai dit plus haut, mais c’est révélateur de ce que les violeurs parviennent à mettre leurs victimes en confiance et à “donner le change”, ce qui fait que personne ne penserait à les suspecter.

    J’ai rencontré un jour un avocat qui avait été le défenseur de Fourniret avant que les crimes qu’il a commis ne soient découverts. Il avait été poursuivi et condamné pour quelques délits sans commune mesure avec ce qui a été mis à jour ensuite.
    Et bien, Fourniret était très apprécié du cabinet de cet avocat, il y passait pour un homme charmant, à tel point que, régulièrement, les secrétaires qui étaient en contact avec lui soupiraient “Ah… si seulement tous nos clients étaient comme ce M. Fourniret…”.

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  • #130 Karine d’Angleterre le 18 décembre 2008 à 19 h 16 min

    Il y a tellement de choses à dire, difficile de s’exprimer sur le sujet. Mais je ne peux m’empêcher de réagir au commentaire de Splatchounette sur la culpabilité des parents… de la victime ??? Celle des parents du/ des violeurs, je suis d’accord (dans la majorité des cas, il y a bien sûr des exceptions). Alors, d’accord, laisser sa fille sortir dans des quartiers chauds à 14 ans, c’est pas une bonne idée. Mais du coup, à quel âge on n’est plus coupable quand on est une fille, qu’on habite dans une cité et qu’on veut sortir ?

    Parce que à ce rythme là, moi aussi je suis coupable d’être rentrée tard le soir alors qu’en effet, mon quartier n’était pas recommandable. Mais devais-je rester enfermée chez mes parents à la nuit tombée jusqu’à pouvoir déménager dans un meilleur quartier ? Où se situe la limite entre ce qui est trop dangereux et la liberté (d’une femme de sortie aussi le soir) ?

    Je me suis bien sûr posée la question des millions de fois mais si il y a une chose dont je suis fière dans cette histoire, c’est d’avoir résisté à la tentation de ne plus sortir, de continuer ma vie comme elle était avant (enfin pendant un mois je n’allais sur Paris que si je pouvais dormir sur place chez des amis ou rentrer en roller entre la station et chez moi), de ne pas avoir laissé ce sale mec me terroriser au point de ne plus pouvoir vivre ma vie.

    Je ne sais pas si mon commentaire est clair, tanpis, je le poste comme ça ! J’en profite pour féliciter Maria pour son courage et souhaiter à toutes beaucoup de bonheur.

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  • #131 Ratabouinouf le 18 décembre 2008 à 19 h 25 min

    Mmmmmh…

    Je ne suis quand meme pas d’accord quand je lis que l’image du detraquee n’est pas la bonne, que c’est “votre pere, votre frere, votre pote”…

    Non, un violeur EST un detraque, point. Il peut le cacher, s’habiller de maniere “normale”, ne pas avoir de bave aux levres, etc etc, mais je pense qu’il est quand meme un peu dangereux de presenter tous les mecs “normaux” comme de potentiels violeurs.

    On ne les reconnait pas au premier coup d’oeil, le danger peut etre la ou on ne s’y attend pas, tout ca tout ca, ok.N’empeche que ce sont des malades, et les hommes sains d’esprit ne violent pas…

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  • #132 maria le 18 décembre 2008 à 19 h 40 min

    @lily : je te rejoins à 100% sur ce commentaire.

    @stucklette : J’aime ton commentaire ! Tu as l’air de savoir ce que tu veux, et j’adore !!
    Je sais, c’est un peu le monde des bisounours aujourd’hui, mais bon…

    @Karine d’Angleterre : On trouve toujours quelque chose pour culpabiliser. Et je suis d’accord, on est souvent plus toucher que ce que l’on croit, et parfois des années plus tard.
    Bon courage à toi pour la suite.

    @lily : Et si je ressens le besoin de répondre à chacune d’entre vous, c’est aussi que je suis toujours beaucoup plus touchée que ce que je veux bien admettre… Mais réussir à en parler est plutôt une bonne chose il me semble.

    @globulita : Si tu souhaites développer un peu plus ton propos sur la justice, n’hésite pas, ça m’intéresse !

    @teatree : Effectivement, ton exemple est très juste.

    @Gridou : Je suis tout à fait d’accord sur l’impact que certaines images peuvent avoir sur des enfants.
    Je suis heureuse que tu aies compris d’où venait ton mal-être et te souhaite plein de bonnes choses pour la suite.

    @Mlle Crapaud : Mais quel c* !
    Et le fait d’entretenir une psychose me déplaît également.

    @Véro la Bisontine : C’est ce que je tentais d’expliquer plus haut. Le viol des garçons est encore un sujet très tabou.
    Je suis bouleversée par ton témoignage. J’espère que cet homme trouvera sa place et s’en sortira.

    @Deleima et teatree : j’ai du mal à donner mon avis sur les viols d’enfants. Le vivre à 5 ou à 16 n’est pas la même chose selon moi.
    J’ai le sentiment que se reconstruire pour ces victimes est beaucoup plus compliqué, plus difficile, et nécessite encore plus de courage.

    @Turquoise : Je suis terrifiée par ton commentaire, mais pas si surprise que ça malheureusement.

    @Iriss91 : N’arrête ni d’être féminine, ni d’être blonde… Certes, il faut savoir être prudente, mais ne pas être stressée en permanence.
    Merci pour tes encouragements.

    @mmarie : com décousu, mais très compréhensible ;-)

    @clo : J’espère que tu vas réussir à dépasser cette culpabilité, que tu vas comprendre à quel point tu n’es pour rien dans cette horreur.
    Courage pour la suite clo et n’hésite pas si tu souhaites en parler. J’espère que tu es bien entourée et que tu as des personnes à qui te confier.
    Je te souhaite tout le bonheur possible…

    @alice45 : Je t’admire et j’espère réussir à aider les autres autant que toi.
    Aujourd’hui, je me dis que ce qui m’est arrivé fait parti de moi, et que, comme je n’y changerais rien, autant m’en servir pour me battre et avancer !
    Bonne continuation à toi !

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  • #133 mmarie le 18 décembre 2008 à 19 h 47 min

    “Aujourd’hui, je me dis que ce qui m’est arrivé fait parti de moi, et que, comme je n’y changerais rien, autant m’en servir pour me battre et avancer !”

    c’est magnifique Maria d’en arriver là ! j’en ai les larmes aux yeux.

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  • #134 Virginie le 18 décembre 2008 à 19 h 50 min

    J’aimerais préciser une petite chose en lisant les différents commentaires… C’est vrai qu’il est parfois dur quand le “violeur” (je mets les guillemets exprès, cf la suite) est quelqu’un que la victime connaît de ne pas se dire: ça doit être un malentendu, je l’ai bien cherché, etc etc.
    Il y avait dans le magazine US “Self” du mois de Novembre un article très intéressant sur les “date rapes” (viol commis par une personne avec laquelle on sort). Cela parlait du cas d’un homme qui a commis des dizaines de viols mais n’a jamais été condamnées. Les victimes ont honte, se disent que c’est de leur faute, se disent que ça n’est pas vraiment un viol, etc etc
    Bref, ce que je voulais dire, c’est (et je mets les majuscules exprès):

    TOUT ACTE A CARACTERE SEXUEL PERPETRE SUR VOUS SANS VOTRE ACCORD EXPLICITE EST UN VIOL.
    Point barre

    Après c’est sûr qu’on tombe pas toujours sur des policiers compréhensifs, mais nous devons toutes être convaincues de cela…

    Bonne soirée à toutes!

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  • #135 Virginie le 18 décembre 2008 à 19 h 50 min

    PS: of course, je peux scanner l’article si ça vous intéresse, mais chuis nulle en technologie… ;-)

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  • #136 Kila le 18 décembre 2008 à 20 h 13 min

    J’avais 15 ans, il était 2h12 à mon radio réveil quand j’ai entendu des bruits bizarres dans la chambre à côté. TRES rapidement j’ai compris ce qu’il se passait. il y avait un homme non invité dans la chambre de ma mère. Elle n’a pas crié, elle n’a rien dit.
    Le téléphone!!! dans ma chambre à 3 métres… je dois y arriver, oui mais s’il m’entend…. Allez j’y vais, mais non je n’y arrive pas, la volonté ne peut rien pour moi, je suis paralysée de peur, complètement statufiée. Impossibilité totale de bouger le moindre petit doigt.

    J’attends…. j’attends….j’entends…. je ne veux pas écouter, mais je ne peux pas faire autrement. Il part….j’attends encore, toujours pétrifiée. maman arrive dans ma chambre, elle ferme le porte à double tour, me rejoint dans mon lit. On se sert l’une contre l’autre. Et on attend…encore. 1h après, peut-être 2, elle décide qu’on va aller chez son ami. On passe par la porte de devant, on est en peignoir. On court jusqu’à la voiture, portes fermées. On roule jusqu’à chez son ami. Quand on arrive et qu’on lui explique il est fou de rage. Il sort son fusil. On retourne chez nous. Maman appelle la police. Son ami fait le tour du quartier fusil à la main.

    La réaction de la police???? Se demander si c’est pas son ami qui est venu faire cet acte horrible…. et me poser des questions “cons” limite comme si on mentait, comme si c’était pas possible qu’un homme entre chez nous par effraction la nuit et “s’invite” dans le lit de ma mère. Ils m’ont “engueulé” parce que je n’avais pas téléphoné. Ils nous ont fait la moral parce qu’on a attendu trop longtemps avant de les prévenir. Quels nazes!!!!

    Et coupable oui bien sûre, que je me sens coupable : de ne pas avoir réussi à me lever pour téléphoner!! On se trouve toujours une raison de se dire que ça aurait pu être autrement si… Nous n’étions pas en jupe, nous étions couchées, en pyjama, dans nos lits, portes et fenêtres fermées à double tour.

    Maman n’a rien dit car elle a pensé à moi, elle préférait que ça lui arrive à elle plutôt qu’à moi.

    Ca fait 21 ans, comme si c’était hier. Ca ne fait que quelques années que j’arrive à rentrer chez moi le soir sans courir comme une damnée de ma voiture à mon appart’ le doigts sur le portable, prête à appeler.

    Quant au monstre : il court toujours :-(

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  • #137 maria le 18 décembre 2008 à 20 h 15 min

    @Rkine : J’appellerais aussi ça une tentative de viol.
    Ces ami(e)s qui nous ouvrent les yeux sont précieux(ses)…

    @Turquoise : Mais bien sûr que les profs ne pensent qu’à leurs vacances ;-))) Je pense que leur rôle, sans remplacer celui des parents, est effectivement prépondérant.

    @nouche : Sans psy, je n’aurais probablement pas pu m’en sortir. Alors je rejoins effectivement ton commentaire.

    @Linde : Merci pour ton com.

    @Splatchounette : Je comprends ce que tu écris, mais j’ai du mal avec ta vision de la culpabilité des parents. Certes, ce n’est pas une excellente idée de laisser ses enfants sortir jusqu’à deux heures du mat, mais ce n’est pas non plus un crime en soi.
    J’ai du mal à m’exprimer. Dois-je en vouloir à mes parents parce que ce soir là, ils m’ont laissé sortir ? Je ne pense pas… Est-ce mieux d’enfermer ses enfants et de leur faire craindre le monde extérieur ?

    @Lunna : Accroche toi surtout ! S’avoir qu’on a besoin de se faire aider est déjà un premier pas.
    Si tu souhaites en parler, n’hésite pas. Je sais à quel point c’est difficile, mais sache que, si tu en as besoin, je suis là.
    Courage !!

    @Camille : Merci

    @cec jeune mariée : et oui, réaliser que la vie peut être belle… c’est tellement incroyable !

    @Fantomette : « paix sur votre route » : je dois être un peu baba cool dans l’âme alors, parce que cette phrase me parle ;-)
    J’irai lire le témoignage de ChocoFraise… quand je serai un peu remise de mes émotions !

    @waffo : Effectivement, chacun(e) d’entre nous a son rôle à jouer pour la suite…
    Je souhaite également beaucoup de bonheur à toutes celles qui ont vécu ça.

    @Marie D : Je comprends très bien ce que tu ressens. Je me suis retrouvée plusieurs fois après l’agression à faire l’amour, sans en avoir envie, et à me dégoûter ensuite. Tu as raison d’en parler, et je pense que ça a dû être très dur à vivre pour toi.

    @alice45 : je suis affolée par ton commentaire sur la manière dont ça s’est passé pour toi. J’aurais été incapable d’avoir ta force !
    Bonne continuation à toi !

    @Miaou : Merci !

    @Coralie Marie : Tout à fait !

    @N3k0 : Entre l’agression physique, sexuelle et le viol, la frontière est mince. Tu as réussi à t’en sortir, je suis très heureuse pour toi.
    Quand à des peurs irraisonnées, j’en ai aussi, mais pas les roux ;-))
    Je t’envie d’avoir réussi à en parler à tes parents.

    @alice45 : C’est horrible à dire, mais moi aussi ça m’a aidé de savoir que d’autres vivaient ou avaient vécu la même chose que moi. Se sentir normale à nouveau fait du bien…

    @Karine d’Angleterre : je me reconnais entièrement dans ton commentaire…

    @Ratabouinouf : Désolée si mon commentaire était un peu provocant. Ce que j’essayais d’exprimer, c’est que contrairement à ce qu’on croit, un violeur ne se reconnaît pas au premier coup d’oeil. Certes les hommes sains d’esprit ne violent pas, mais comment reconnais-tu un homme sain d’esprit ?
    Encore une fois, je ne voulais choquer personne, et le but n’est pas de remettre en question chacun de ses proches…

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  • #138 maria le 18 décembre 2008 à 20 h 28 min

    @mmarie : Merci… Je suis très émue de lire et de répondre à tous vos commentaires.

    @Virginie : Merci de nous rappeler ce qui peut sembler comme une évidence, mais comme tu le précises si bien, ne l’est apparemment pas !

    @Kila : Je suis très touchée de ton témoignage.
    Evidemment que tu n’aurais rien pu faire ! Se lever pour téléphoner est loin d’être simple dans ces cas là (comme lily le disait de la même manière sur le fait de crier). Je suis sûre que tu as aidé ta mère du mieux que tu pouvais par la suite, et qu’elle ne t’en a jamais voulu. Elle a vraiment été très courageuse et toi aussi !!

    Tu sais, quand ça va mal, un de mes réconforts, c’est de me dire que je préfère que ça me soit arrivé à moi plutôt qu’à mes sœurs… C’est étrange d’écrire ça aujourd’hui.
    Je vous souhaite beaucoup de bonheur à toi et ta maman.

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  • #139 Kila le 18 décembre 2008 à 20 h 37 min

    Merci Maria. Avec maman on n’en parle jamais. Et pourtant parfois moi j’aimerais bien qu’on brise la glace.
    Je pense qu’elle en a énormément souffert mais qu’elle a tout gardé pour elle.

    Quant à son ami, il a culpabilisé aussi. Car il dormait tous les soirs chez nous, sauf ce jour-là…évidemment. Mais nous pensons que le monstre guettait et attendait le moment propice. Vu le moment où c’est arrivé, et l’endroit par lequel il est passé. Il avait “étudié” son action.
    La maison venait d’être refaite quasi entièrement, sauf la fenêtre par laquelle il est entré, maman a culpabilisé aussi de ne pas avoir refait cette fenêtre là (à cause du fric, ça coûte cher une fenêtre). Et donc il y a eu beaucoup d’artisans de toutes sortes qui sont passé par là. Il connaissait les lieux et habitudes de ma mère, c’est obligé.

    Cette fois-ci j’arrête, courage à toutes les personnes qui sont passé par là. Même si pour moi, ça n’a pas été un viol sur ma personne, ça reste le pire souvenir de toute ma vie.

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  • #140 Hélène le 18 décembre 2008 à 20 h 56 min

    “Où se situe la limite entre ce qui est trop dangereux et la liberté (d’une femme de sortir aussi le soir) ?” : Karine cette phrase me parle beaucoup. Effectivement, la limite est super floue.

    Ratabouinouf je suis d’accord avec toi : être potentiellemetn capable de perpétrer une agression pareille sur l’autre, est un signe indéniable de déséquilibre mental, même si par ailleurs le type a une vie tout ce qu’il y a de normal.

    Virginie merci pour cette phrase en majuscules.

    Kila je suis bouleversée par ton commentaire, profondément. J’ai mal pour toi et pour ta mère, je t’envoie toute mon empathie et ma sympathie.

    maria, meci du fond du coeur pour tout le temps que tu as pris pour tout lire et répondre à tout le monde, pour l’énergie positive que tu dégages, pour la sérénité et la douceur qui émanent de tes réponses. Ca me touche énormément. Tu sembles être une très belle personne, et le “paix sur ta route” me vient tout naturellemnt en pensant à toi ;-)

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  • #141 Amazone le 18 décembre 2008 à 21 h 01 min

    arf. je poste pour la première fois sans lire les commentaires (la faute à pas de chance, j’ia plus de pc perso pour aller sur internet quand je veux)

    bref, comme je te comprends… quand on me dit que les filles qui sont en jupe ne devraient pas parce qu’elles pouraient se faire violer, et qu’une fille en pantalon n’attire pas le regard, je bondis de rage. J’ai envie de leur dire que moi ce soir là, j’avais un pantalon, un col roulé, mais que j’ai rien pu faire.
    J’ai envie de dire que rien n’excuse ces hommes qui font du mal. J’ai envie de dire qu’une femme peut même sortir en petite culotte, la personne qui lui fera du mal n’en sera pas moins un malade psychotique…
    Moi aussi j’ai fait plusieurs années comme si de rien n’était, mes parents, ma famille n’est pas au courant. Je me dis encore que je pourrais pas leur dire ça, que si ma mère apprenait ce que j’ai vécu, elle serait bléssée, vraiment, alors je laisse s’installer l’incompréhension, c’est mieux.
    Quand on m’a dit au poste de police (j’ai porté plainte, une copine m’a traînée de force au commisariat) que je pouvais voir un psy, j’ai dit “arf, et pourquoi faire, il changera pas ce qu’il s’est passé”. Aujourd’hui, presque 6 ans après, j’ai pris rendez vous, et je comence une thérapie. Je me suis crue forte, et en fait je me suis vraiment enfermée dans mon monde. Je me suis recroquevillée, oublié qui j’étais, et maintenant à la moindre contrariété, j’ai l’impression de me prendre un mur à 180km/h…

    J’ai eu la “chance” que quand ça m’est arrivé, j’avais 18 ans, que j’ai pu prendre un peu de recul, et même que des fois ça disparaît de mon cerveau.

    Je souhaite bon courage aux filles qui ont vécu ce genre de trucs (désolée, ça sort comme ça vient, j’ai pas envie de faire des tournures de phrases flamboyantes) et j’encourage à voir des psy.

    On n’a rien demandé, on peut pas garder ça pour nous toute notre vie. Et pour la culpabilité… pff c’est le sentiment le plus difficile et le plus insupportable.

    aujourd’hui, j’ai 24 ans et j’essaie de me dire que je suis pas une fille brisée. La thérapie m’aide beaucoup par rapport à un tas de choses

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  • #142 Hélène le 18 décembre 2008 à 21 h 15 min

    Amazone merci beaucoup pour ton commentaire, je te souhaite un chemin allégé et apaisé grâce à la thérapie, tu es certainenemt sur la bonne voie, en ayant entrepris cette démarche.

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  • #143 MArieB. le 18 décembre 2008 à 21 h 17 min

    Je sus atterrée par vos témoignages. C’est effrayant….je vous souhaite plein de courage et merci à Hélène de permettre ce lieu d’échanges.
    Je suis maman de 4 garçons (encore “petits”) et je leur dit souvent que “non” c’est “non”….que quand eux disent “non” même à un adulte il faut qu’il soit entendu…que si un copain (ou une copine) dit “non” à un jeu quelqu’il soit c’est “non” ..j’essaie de leur apprendre le respect..mais j’ai peur de ne pas être entendu, comprise….
    Jje me permets de vous raconter une anecdote “alors en maternelle(maternelle dans un quartier “plutôt privilégié”, un de mes fils me raconte que des copains s’amusent à baisser le pantalon d’autres et les prennent en photos (me demander pas d’ou sort l’appareil photo, je ne l’ai jamais su)”…” j’en parle à une des maitresses qui m’a répondu : vous inquiétez pas ce ne sont que des jeux d’enfants……..” J’ai souvent repensé à cette histoire en me disant que j’avais peut être exagéré car même d’autres parents n’avaient pas été choqués mais à vous lire: je ne crois pas, j’avais RAISON et je m’en veux aujourd’hui de ne pas avoir plus insister……non?

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  • #144 clo le 18 décembre 2008 à 21 h 19 min

    Merci Maria.
    Je n’en ai parlé qu’à très peu de gens, parce que j’ai toujours honte. mes aprents ne savent pas alors que c’est un de leurs amis éloigné. je ne me sens absolument pas coupable, heureusement, mais j’ai peur d’associer cet événement à mes échecs actuels, à mes déprimes récurrentes, à ma peur terrible du sexe, parce que j’ai peur de me donner des excuses trop facilement.
    et puis quand j’en avais parlé à mon ex petit ami, il n’a pas compris. pas compris que ma vision du sexe était pervertie, même si je pouvais prendre parfois du plaisir. il ne supportait pas que j’aie si peu de désir. mais comment désirer normalement quand on a depuis 15 ans associé le sexe à une saleté? mais j’ai donc continué à penser que je me donnais une excuse, et que je n’étais pas normale.
    désolée si je suis un peu décousue, je ne me relis pas par peur de tout effacer…

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  • #145 Kila le 18 décembre 2008 à 21 h 34 min

    MArieB. je suis atterrée par ce que tu dis : “vous inquiétez pas ce ne sont que des jeux d’enfants” c’est tout sauf un jeu, et ça me fait froid dans le dos. Et bien sûr que tu avais eu raison, n’en doute pas une seconde.

    Et ce que tu apprends à tes enfant, c’est je pense un très beau cadeau que tu leur fais ;-)

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  • #146 Amazone le 18 décembre 2008 à 22 h 14 min

    ohlàlà mais je viens de lire tous les commentaires… c’est fou comme tout ce que je ressens y est! vision pervertie du sexe, et surtout lily, j’espère que tu liras mon commentaire…

    le fait d’ouvrir la bouche en grand, de pousser fort sur ses cordes vocales mais ne rien entendre sortir.. c’est terrifiant. Je sais trop ce que c’est. arf, je suis à moitié en larmes, je vais aller sous ma couette pleurer toute la nuit.

    merci Hélène pour ton gentil mot de soutien…

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  • #147 lily le 18 décembre 2008 à 22 h 34 min

    Oh ben Amazone j’espère que c’est pas mon com qui t’a fait pleurer..; :-(
    C’est dur ce texte et ses coms, l’histoire de Kila m’a bouleversée…
    Ces échanges nous touchent tous au plus profond pour des raisons plus ou moins personnelles, la preuve les coms encore aujourd’hui sur ce post d’hier..
    Bon courage Amazon Kila et toutes les autres (tous les autres)…

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  • #148 Hélène le 19 décembre 2008 à 9 h 36 min

    Oui c’est dur tout ces commentaires. Quand j’ai reçu le texte de maria, j’ai été extrêmement bouleversée, et je le suis depuis hier à vous lire toutes.

    Je ne peux rien d’autre que vous envoyer ma sympathie la plus profonde, mais je le fais de bon coeur.

    Amazone j’espère que ça va mieux, ce matin ?

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  • #149 Lyly le 19 décembre 2008 à 10 h 35 min

    Ce texte, mais aussi tous ces commentaires sont très émouvants, je vous souhaite à toutes et à tous bon courage.

    La question est comment changer les mentalités ? quand dans les transports en commun j’ai entendu un groupe de jeunes (15-20 ans environ), dire que ce n’était pas normal que leur copain soit en prison “juste” pour un viol, ça fait très peur d’entendre ce genre de phrases….

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  • #150 Titburette le 19 décembre 2008 à 11 h 17 min

    Je n’ai pas tout lu mais j’avoue que tout ça fait froid dans le dos…
    Quand j’étais au lycée, un soir en sortant tard, un mec (de mon lycée donc que je devais croiser tous les jours sans y faire attention) m’a bloqué dans les escaliers, plaqué contre un mur et m’a mis la main aux fesses… Ils étaient accompagnés par ces “potes”. Et j’ai pris peur sauf que contrairement à certaines d’entre vous la peur chez moi déclenche la violence. Donc je lui ai cassé le nez d’un coup de poing et je suis partie en courant! Vous me direz rien de bien méchant au final (c’est ce que tout le monde m’a dit à l’époque) il m’est “rien” arrivé sauf que ce charmant jeune homme est allé porter plainte et que dans un premier temps sa plainte a été jugé recevable…
    Je suis littéralement tombé des nues. J’en ai été malade mais je n’avais aucune preuve de mon “innocence”. Je n’avais fait que me défendre bon sang!

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  • #151 Titburette le 19 décembre 2008 à 11 h 18 min

    Désolée pour les fautes, je suis un peu secouée par le peu que j’ai lu…

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  • #152 Sylvie8600 le 19 décembre 2008 à 11 h 24 min

    Ces témoignages glacent le sang… C’est un truc qui me fait peur, cette banalisation de la violence. Au travers des témoignages et de ce que certaines disent sur le coté “détraqué” des violeurs, j’ai l’impression qu’il y a 2 catégories
    – les malades, ceux qui passeraient à l’acte quelque soit le contexte sociologique et qui relèvent de la psychiatrie
    – ceux qui passent à l’acte parce qu’ils ne voient pas le problème, parce qu’on ne leur a pas donné la bonne éducation, parce que pour eux, non ne veut rien dire, parce qu’ils ont vu leurs mères et leurs soeurs rabaissées plus bas que terre. L’exemple de Lyly illustre mon idée, ces jeunes ne relèvent pas de la psychiatrie à mon avis, ils ont un système de valeur révoltant qu’il faut combattre à tout prix. Comme l’ont dit certaines, c’est en éduquant nos fils et en se battant pour une image digne de la femme qu’on devrait pouvoir empêcher ceux-ci de passer à l’acte… Je ne cherche absolument pas à minimiser leur crime mais je me dis “ça aurait pû être évité”…

    Je ne sais pas si mon propos est très clair et je voudrais surtout dire que dans tous les cas, ce que vivent les victimes est une des pires atteintes qui soit… Je souhaite plein de courage et de très belles choses à toutes.

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  • #153 Hélène le 19 décembre 2008 à 11 h 34 min

    Titburette c’est écoeurant ce que tu racontes, et bien le reflet de notre société machiste…
    En tout cas ça fait plaisir, ta réaction à l’égression, je trouve ça génial ;-)

    Sylvie8600 ton commentaire est tout à fait clair, et je suis complètement d’accord avec toi. j
    J’y pensais hier soir, et je me disais aussi qu’il y a sans doute 2 catégories de violeurs : les cinglés, et ceux qui ont une culture et des valeurs abominables, c’est très différent.

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  • #154 Deilema le 19 décembre 2008 à 11 h 36 min

    C’est très clair ce que tu dis Sylvie, et je suis entièrement d’accord avec toi.
    Il faut distinguer le malade mental de celui qui n’a pas le même système de valeurs et normes que le reste de la société.
    Tu exprimes d’ailleurs bien mieux que moi ce que je voulais dire plus haut à propos des types qui, sans être des “fous”, pensent sincèrement que c’est la victime, quel que soit son âge, qui les a aguichés.
    La distinction est hyper importante, d’ailleurs, parce que sur les “vrais fous” on ne peut pas faire grand chose (non qu’on ne puisse pas les soigner, encore que ça a ses limites, mais il y aura toujours une petite proportion de cinglés) alors que sur les gens “mal éduqués”, “inadaptés”, nous avons tous un rôle à jouer, notamment dans l’éducation des enfants au respect de l’autre en général et des femme en particulier.
    D’ailleurs, je me demande dans quelle mesure le fait de jouer sur les stéréotypes, le fait de dire que les violeurs sont nécessairement des cinglés, des fous dangereux qu’il faut tous enfermer à vie ne permet pas d’éviter à la société de se remettre en cause ?

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  • #155 Hélène le 19 décembre 2008 à 11 h 38 min

    “D’ailleurs, je me demande dans quelle mesure le fait de jouer sur les stéréotypes, le fait de dire que les violeurs sont nécessairement des cinglés, des fous dangereux qu’il faut tous enfermer à vie ne permet pas d’éviter à la société de se remettre en cause ?” :

    Super bonne question Deilema, hyper intéressante !

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  • #156 Ratabouinouf le 19 décembre 2008 à 11 h 39 min

    Maria et Helene, ne vous en faites pas, je ne suis pas blessee ou quoi que ce soit ;)

    Je voulais juste souligner le fait que si effectivement la plupart des violeurs ont “l’apparence” d’hommes “normaux” (avec des gros guillements, parce que la normalite, hein, on sait ce que ca vaut comme concept !), ce sont des detraques, et c’est pas parce qu’ils ont une femme, des enfants, une Twingo et un poste a responsabilites qu’ils n’en sont pas pour le moins malades dans leur tete.

    Je dis juste ca parce que mon doudou m’a un jour dit qu’il avait discute avec quelqu’un (enfin, quelqu’une) qui avait un discours tres tres dur sur les hommes et qui disait en substance que tous les hommes sont des violeurs potentiels – non, ce n’est pas vrai.

    Et j’ajoute une petite chose sur l’histoire de la liberte individuelle: personnellement, je n’ai aucune honte a essayer d’adapter ma tenue a l’endroit ou je sors. Quand j’habitais dans les quartiers chauds de Marseille, je ne mettais pas de jupe et je ne sortais pas apres 21h. Pas forcement pour eviter d’etre violee, puisqu’on a vu que ca n’avait pas grand chose a voir avec la tenue, mais pour eviter de me faire “emmerder” par des gros lourds qui vous suivent pendant 15 minutes, blagues salaces et menacantes a la cle…

    Aaaaaaaaaaattention, je ne dis ABSOLUMENT pas que “c’est la faute de la jupe”, hein… Simplement, pour etre passee assez pres de l’incident une fois dans ma vie, je sais que meme si notre tenue ne justifie RIEN et surtout pas ca, parfois, malheureusement, il vaut mieux faire profil bas, essayer de “stay under the radar”.

    OK, ca fait pas avancer le feminisme, c’est se conformer a une certaine dictature du machisme, etc etc… N’empeche que mon integrite physique passera toujours avant tout combat, si digne soit-il.

    (j’espere que je n’ai vexe personne, je parle d’un point de vue tres personnel…)

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  • #157 Deilema le 19 décembre 2008 à 11 h 45 min

    Ratabouinouf : on est bien d’accord, le fait de violer démontre bien qu’il y a un problème quelque part, donc, oui, en un sens, les violeurs sont tous des détraqués.
    Seulement, il y a à mon sens une différence entre les “malades mentaux” et les gens, sans souffrir de pathologies mentales, ont reçu une éducation détraquée, un système de normes et de valeurs qui ne correspond pas à ceux de la société et qui les rend potentiellement dangereux.

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  • #158 mimou le 19 décembre 2008 à 12 h 10 min

    courage à toutes, ce texte et tous ces commentaires m’ont bouleversée..

    Pour moi, ce n’est pas parce qu’une femme/fille (ou un homme/garçon) est bien fait(e) qu’elle n’a pas le droit d’en profiter, de se faire plaisir à elle même en mettant une jupe ou quoique ce soit d’autre qui la mette en valeur..

    Le problème vient de certains hommes, de l’éducation qu’ils ont reçu, de la manière dont ils sont dans leur tête. Le problème vient de notre société qui est persuadée que, si il y a eu viol, c’est parce que la fille (ou le garçon) qui a été violé l’a cherché, et ce par quelque moyen que ce soit.

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  • #159 Hélène le 19 décembre 2008 à 12 h 14 min

    Ratabouinouf je suis d’accord avec toi et je fais pareil : l’intégrité physique avant la lutte féministe, quand je sors tard dans des endroits craignos (donc jamais, en vérité, mais je me comprends ;-)

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  • #160 Ratabouinouf le 19 décembre 2008 à 12 h 17 min

    Deilema, oui, c’est vrai que quand je dis “malade mental”, je ne pensais pas a une vraie pathologie psychiatrique – par contre je pense que si une education detraquee suffit probablement a creer un “sale con de base” (du style qui siffle les filles dans la rue et leur laisse faire tout les trucs domestiques a la maison), ca ne suffit pas a faire un violeur – a mon humble avis, il faut avoir un “pet au casque” comme on dit…

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  • #161 Lullaby77 le 19 décembre 2008 à 12 h 19 min

    J’ai piqué une crise hier midi au bureau quand sous le couvert de l’humour un collègue a dit qu’on était toutes des s*** et qu’on aimait toutes le fouet. J’étais la seule femme à cette table. J’ai dit qu’il y avait des choses qui ne devraient pas se dire parce qu’elles étaient très violentes et inadmissibles même sous forme de mots, et j’ai quitté la table pour changer de place – après avoir lu cet article la veille ça m’a mis en rogne encore plus que d’habitude.
    Je suis triste cependant parce qu’ils n’ont apparemment rien compris à mon argument et ils ont juste continué à plaisanter sur le fait que j’avais pris la mouche :-(

    Y a encore du boulot dans l’éducation de nos gamins pour une génération ou deux, je crains.

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  • #162 Ratabouinouf le 19 décembre 2008 à 12 h 23 min

    (et c’est pour ca que j’adore l’Ecosse, tu peux sortir a moitie a poil dans la rue a 3h du mat, tout le monde s’en tape grave :))))

    (et le taux de viol est super bas)

    Eh oui Lullaby, y’a du boulot… Au final, eduquer un petit garcon ou une petite fille, c’est tout aussi dur je pense…

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  • #163 Jane Proust le 19 décembre 2008 à 14 h 22 min

    Bonjour à toutes,

    Merci à Maria et à toutes les autres d’avoir partagé sur ce sujet difficile.
    Pour toutes celles qui se demandent “comment réagir en cas d’agression” ou celles qui racontent qu’elles n’ont rien pu faire, même pas crier, lors de l’attaque, je recommande ce livre : Non, c’est Non, d’Irène Zeilinger.
    L’auteur est sociologue et formatrice d’autodéfense pour femmes. Son livre est bien construit et donne des armes (mentales, mais aussi physiques) pour résister aux agressions verbales et physiques.
    Ce que j’ai trouvé le plus intéressant, ce sont les explications sur les questions de type :
    – si je me suis agressée physiquement, est-ce que ça vaut la peine de me défendre ? (réponse : oui, mais pas n’importe comment)
    – j’ai déjà été agressée mais j’étais incapable de bouger ou de crier, pourquoi ? que faire si je veux pouvoir réagir ?
    – comment éviter d’en arriver à l’agression ? (c’est encore mieux, même si ce n’est pas toujours possible)
    http://uneoccasionunlivre.zlio.net/p/Non-c-est-non-Irene-Zeilinger/14828370

    Plein de tendresse et de force à toutes !

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  • #164 Ratabouinouf le 19 décembre 2008 à 14 h 24 min

    “est-ce que ça vaut la peine de me défendre ? (réponse : oui, mais pas n’importe comment)”

    Je plussoie A MORT !!!!

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  • #165 Lyly le 19 décembre 2008 à 15 h 21 min

    Mais c’est qu’il m’intéresse ce livre ! Merci Jane Proust !

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  • #166 Jane Proust le 19 décembre 2008 à 16 h 11 min

    Merci Ratabouinof et Lyly :)
    Dommage que j’aie mis trop de temps pour réagir, peu de personnes liront cette recommandation… mais je me trompe peut-être !

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  • #167 Hélène le 19 décembre 2008 à 16 h 25 min

    Jane Proust merci mille fois pour la référence de ce bouquin, ça m’intéresse énormément, je vais l’acheter !

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  • #168 maria le 19 décembre 2008 à 19 h 49 min

    @Kila (com 139) : Ce jour a dû être atroce pour toi… Sincèrement, j’espère aujourd’hui que tu réussis à ne pas culpabiliser…
    Courage !

    @Amazone : Je me retrouve tout à fait dans ton commentaire. J’ai d’abord cru que l’amour et la compréhension de mon mari suffiraient, jusqu’à ce qu’il me fasse réaliser qu’une aide extérieure était indispensable…
    Comme toi, je me dis que j’ai eu de « la chance » que ça m’arrive à un âge où tu peux prendre (ou essayer ) du recul…
    Je te souhaite tout plein de bonnes choses !

    @MarieB : Je suis atterrée par ce que tu racontes. Je pense que tu as fait ce que tu pouvais, que tu avais raison de le faire, et c’est difficile de se battre seule contre tous, surtout quand personne n’a l’air choqué…

    @clo : Tu es très claire et pas du tout décousue. Pour une personne extérieure, ça doit être difficile de comprendre que tu puisses un jour prendre du plaisir et le lendemain te dégoûter. Aujourd’hui encore, même si j’ai passé une nuit merveilleuse, j’ai dû mal à y penser le lendemain avec plaisir…
    Et comme toi, je me reprochais un temps de tout mettre sur le compte du viol ; j’avais l’impression de me donner des excuses, de ne pas me poser les bonnes questions… jusqu’à ce qu’un psy m’aide à me les poser.
    Bon courage à toi, encore une fois !

    @Lyly : Je me pose la même question que toi pour le changement de mentalités…

    @Tiburette : Rien que de penser que j’aurais pû être à ta place, je trouve ça extra ! Casser le nez de mon agresseur … mais si seulement !!!
    Quant au fait de porter plainte, c’est hallucinant ! Ca s’est fini comment ton histoire ? Il a retiré sa plainte ?

    @Sylvie8600 : En quelques phrases, tu as écrit exactement ce que beaucoup d’entre nous tentaient de dire plus haut !

    @Hélène et Deleima : je ne m’étais jamais posé cette question…

    @Ratabouinouf : ;-)) Evidemment mon discours n’est pas de dire que tous les hommes sont des violeurs potentiels, rassure-toi ! Mais cela ne se lit pas sur le visage de quelqu’un s’il l’est !

    @mimou : Merci pour tes encouragements …

    @Lullaby77 : Hallucinant comme réaction ! Le pire aurait été : « Ah, mais elle doit avoir ses règles, c’est pour ça qu’elle est chiante ! »

    @Jane Proust : Non, ton commentaire n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd !! Achat effectué pour moi !
    Merci beaucoup de tes conseils !

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  • #169 Lunna le 20 décembre 2008 à 14 h 17 min

    merci maria de m’avoir repondue cela m’a fait plaisir.

    je souhaiterai te poser une question ( si c’est pas trop indiscret) comment faire pour trouver la paix et etre heureuse en amour ? au debut j’arrivais a avoir une intimité avec mon cheri maintenant on est plus amis qu’en couple car j’ai peur (le probleme c’est que j’ai confiance en lui je sais qu’il me ferra pas de mal) mais comment tu fais toi pour survivre ?

    je t’admire, tu as tellement de courage et de chance d’etre tomber sur un homme compreéhensif. merci d’avoir témoigné cela m’a permis de pouvoir m’exprimer a ce sujet si douloureux…

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  • #170 Melody le 20 décembre 2008 à 20 h 41 min

    Hum, j’ai beaucoup lu. Malheureusement, dans l’inconscient, certains actes anodins peuvent avoir des répercutions, peuvent choquer. Le simple fait de se retrouver dans le lit d’un homme sans en avoir envie, ce genre de choses ..
    Enfin, je ne voulais pas parler de ça. Je voulais simplement évoquer le terme de “courage” dont vous parlez toutes. Mais le fait de ne pas porter plainte de suite n’est pas une preuve de l’absence de courage. C’est plus un réflexe de défense, c’est comme si le mode “automatique” se mettait en place et vous poussait à rentrer chez vous, et quelque part à nier. C’est tout le travail du refoulement qui vient ensuite. On tente d’oublier cette chose qui vous blesse tant, sans forcément y arriver. Tout ça pour tenter d’expliquer maladroitement que non, ce n’est pas un manque de courage de ne pas aller dans les heures qui suivent porter plainte. Encore une fois, ce n’est ni une erreur, ni une faute, ni une preuve de lâcheté. C’est plus un réflexe de protection, se protéger des autres, tenter d’occulter, ne pas devoir revivre l’horreur. Vous avez toutes beaucoup de courage.

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  • #171 lilith le 18 janvier 2009 à 20 h 34 min

    moi j’ai vecu une situation similaire. je m’en suis mieu sorti que toi ( pas de drogue pas de depression… ) ce qui c’est passer ce jour la m’a rendu plus forte … ce jour la pourtant je n’avais pas de jupe mais un salopette et une culotte jaune … je m’en souviendrai toujours … je ne souhaite ca a personne meme pas a ma pire enemis …. je m’en suis sortie j’en suis plus forte et je souhaite que toute celle qui subissent ca s’en sorte comme moi … bon courage

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  • #172 Hélène le 18 janvier 2009 à 21 h 54 min

    Merci lilith, pour ton commentaire. Et sois la bienvenue parmi nous !

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  • #173 Targa le 13 mai 2012 à 17 h 20 min

    Bonjour,
    Pour celles qui se demanderaient le titre de la nouvelle dont parles @Elea , je penses qu’il s’agit de Madame Baptiste (recueil Mademoiselle Fifi).

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