Ma fille, si jeune et déjà adulte, par Gloria

17 janvier 2007

« Dans la voiture, 7 h du matin, il y a un peu plus de 2 ans …

«Maman, il se peut que demain je loupe un ou deux cours dans l’après-midi »

« … »

« En fait, je vais accompagner une fille de ma classe à l’hôpital pour se faire avorter »

Un regard interrogateur sur elle …

« Maman ! C’est vraiment pour une copine de classe. Il faut qu’elle soit accompagnée d’une personne majeure. Je suis la seule de la classe à avoir 18 ans »

Elle m’a raconté l’histoire banale et glaçante de sa copine de classe …

16 ans et un copain du même âge. Insouciance de la jeunesse et absence de protection.
A l’annonce de la grossesse, les mots tendres du géniteur : « Qu’il crève et si toi aussi tu pouvais y passer, cela ferait deux parasites de moins sur terre »

« Et ses parents ? » demandais-je naïvement.

« Déjà que ses parents ne veulent pas qu’elle sorte avec un garçon, alors .. leur parler de pilule, de grossesse et d’avortement. Impensable. Il n’y a aucun échange entre eux. Ils sont d’une rigueur absolue. Elle a trop peur d’être
rejetée. Ils ne comprendraient pas. Elle ne peut pas leur parler. C’est trop lourd pour elle.»

Elle m’explique la peur, le planning familial, les visites à l’hôpital, les entretiens … et le rendez-vous pour le lendemain.
Elle m’explique son « opposition » à priori de l’avortement, confortée par un désir d’enfant et de famille. Mais elle prend la mesure d’une autre réalité et comprend la démarche.
Elle se tait.

Puis ajoute : « Maman j’espère ne jamais me trouver dans cette situation, mais si cela arrivait, je sais que je pourrais t’en parler ».

Ma petite fille, qui se gavait d’« Hélène et les garçons », de Jennifer et de Star Ac’, qui ne savait pas allumer le gaz sous son lait …
Ma petite fille assumait des problèmes d’adultes, à la place d’adultes.

Ce matin-là, j’ai été fière de ma fille…

Signé : Gloria »

91 commentaires Laisser un commentaire
Ô toi, lectrice !

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91 commentaires

  • #1 Hélène le 17 janvier 2007 à 10 h 03 min

    18 ans c’est jeune pour se cogner ce genre de truc, c’est vrai que ta fille est très mûre Gloria. Je trouve désolant que son amie n’ait pas pu se confier à ses parents, c’est dur quand même, de devoir cacher à ses proches un évènement aussi remuant…

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  • #2 sOpHiE le 17 janvier 2007 à 9 h 28 min

    c’est vraiment touchant…

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  • #3 sOpHiE le 17 janvier 2007 à 9 h 31 min

    et je suis prems??!!

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  • #4 Hélène le 17 janvier 2007 à 11 h 34 min

    yannou sois la bienvenue !

    Il y avait eu un article dans Elle assez récemment sur les réactions des pharmaciens (et de certains médecins) à la demande de pilule du lendemain, ça faisait froid dans le dos, on se serait cru en 1950… je crains malheureusement que le société ait encore beaucoup d’évolutions à faire pour que le corps des femmes n’appartiennent qu’à elles…

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  • #5 pomme le 17 janvier 2007 à 9 h 34 min

    C’est vraiment très émouvant… je ne trouve rien d’autre à ajouter alors qu’il y aurait tant à dire…

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  • #6 Mamzelle Maupin le 17 janvier 2007 à 9 h 36 min

    Merci d’avoir partagé ce récit si touchant.

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  • #7 sophie L.L le 17 janvier 2007 à 9 h 37 min

    Vive Gloria pour ce texte qui en dit long…

    Vive sa fille pour son courage de femme…

    Vive toutes les femmes du monde qui luttent en agissant chacune tous les jours

    Vive nous (ben oui)

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  • #8 elmaya le 17 janvier 2007 à 9 h 40 min

    Gloria, je suis en larmes, là.
    Je ne sais pas quoi dire, sinon que tu as une fille de coeur.
    Et quelle belle chose, qu’elle puisse se livrer ainsi…

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  • #9 Anna le 17 janvier 2007 à 9 h 41 min

    Gloria, grand sourire et quelques larmes aussi, ça ne doit pas être facile de voir grandir ses poussins mais tu dois te sentir si fère…

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  • #10 RoboTux le 17 janvier 2007 à 9 h 42 min

    Très émouvant en effet. Je tiens à ajouter à l’attention de la demoiselle qui s’est fait avortée que l’on a parfois des surprises avec ses parents. Quelqu’un dans mon entourage a dû avorté et en a parlé à sa mère pensant que la réaction de celle-ci serait affreuse (la mère en question est très protectrice et ne supporte pas l’idée que sa fille ait de petit ami). Contre toute attente sa mère a été compréhensive.

    Attention, je ne dis pas que ce sera le cas pour cette fille, j’ai peur que ce ne soit qu’une exception mais sait-on jamais, peut-être pourra-t-elle se confier à ses parents un jour.

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  • #11 Docteur Claire le 17 janvier 2007 à 9 h 51 min

    Merci Gloria de nous faire partager ces moments d’intimité. C’est très touchant.

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  • #12 RoboTux le 17 janvier 2007 à 9 h 51 min

    Ah oui j’oubliais, cela va de soi (l’hôpital a dû le faire je pense) mais penser aussi au test de dépistage du SIDA. Je souhaite beaucoup de courage à cette "petite".

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  • #13 Ln75 le 17 janvier 2007 à 9 h 53 min

    Très très touchant, merci Gloria…

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  • #14 Delphinoid le 17 janvier 2007 à 10 h 00 min

    Merci Gloria! Je suis toute émue. Quelle belle complicité entre ta fille et toi! Quel beau récit…

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  • #15 Millie le 17 janvier 2007 à 10 h 01 min

    merci, très joli texte…j’espère que cette jeune fille va bien maintenant…

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  • #16 Fred de Suède le 17 janvier 2007 à 10 h 02 min

    Pfff merci Gloria!

    Tu lui as dit à ta fille que tu étais fière d’elle?
    C’est terrible ca, de faire des enfants et de ne pas les préparer à la vie et de ne pas être prêt à les épauler!

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  • #17 Julia le 17 janvier 2007 à 10 h 04 min

    Je suis très impressionnée, tant par la qualité de plume que par ce récit…
    Félicitations pour tout

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  • #18 lilipouch le 17 janvier 2007 à 10 h 06 min

    j’en frissonne,
    c’est tres émouvant

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  • #19 Pascale le 17 janvier 2007 à 10 h 12 min

    J’espère que tu es fière de toi autant que tu l’es de ta fille!

    Après avoir lu cela, je suis allée faire un gros bisou à Thomas, en me disant que je ferais tout pour qu’il ne devienne surtout pas comme le "géniteur".
    Puis je suis allée voir Soline qui dort gentiment dans son petit lit, et je lui ai silencieusement promis de tout faire pour qu’elle puisse se confier à moi, comme l’a fait ta fille.

    Merci Gloria!
    Et merci Hélène, cette série est vraiment une très très bonne idée!

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  • #20 Mandine le 17 janvier 2007 à 10 h 17 min

    Terriblement émouvant et magnifiquement écrit!
    Merci beaucoup pour ce beau moment

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  • #21 Hélène le 17 janvier 2007 à 12 h 22 min

    Ben je sais plus Méline, c’est ça le problème, et je garde pas les vieux numéros…

    Gloria a un blog, ici :
    lacuillerenbois.canalblog…

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  • #22 Mo le 17 janvier 2007 à 10 h 31 min

    Très émouvant – j’ai les larmes aux yeux, aussi.

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  • #23 Menthe à l’eau le 17 janvier 2007 à 10 h 44 min

    Cette histoire est pleine de sensibilité, et je suis ravie de pouvoir lire l’amour de Gloria pour sa fille à travers ces lignes.
    Mais Hélène je ne suis pas d’accord avec toi quand tu dis que 18 ans c’est jeune pour "se cogner" ce genre de trucs. C’est pourtant le lot de notre génération (je n’ai que 24 ans) de penser aux graves conséquences de l’amour, bien avant de franchir le pas. Il n’y a malheureusement pas que les fleurs bleues et les papillons dans les yeux des jeunes gens à l’heure actuelle, la première image c’est le SIDA et ses autres compagnons de routes les MST. Puis la pilule et l’avortement comme dans ce cas ici, où dans notre société, beaucoup de gens très moraliste se permettent de vous faire la morale lorsque vous avec moins de 25ans (et encore…). Pour une pilule du lendemain (je précise que maintenant on peut l’obtenir sans ordonnance en pharmacie) on se fait regarder comme une trainée par la pharmacienne. Je n’ai jamais expérimenté l’avortement mais pour une de mes amies qui a du y faire face, le regard des médecins n’est pas moins dénigrant. Comme si avant d’avoir recours à une IVG on ne réfléchissait pas sous prétexte qu’on est jeune?!?!?! Comme si on prenait ça à la légère!!! Comme si on était bête parce qu’on était jeune… Non je ne suis pas d’accord avec ces gens là. Et ce que je voulais dire c’est qu’à 16ans, 18ans, on est très loin d’être insouciant et pourtant ce serait reposant…

    Je suis désolée d’avoir fait un peu long… c’est un sujet qui me touche et la réaction de beaucoup de gens dans notre société me révolte, le stress qui pèse sur les gens de plus en plus tôt (bientôt les enfants seront stressés à 5 ans!!), alors voilà, heuresement qu’il y a des gens comme la fille de Gloria.

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  • #24 marie caroline le 17 janvier 2007 à 11 h 01 min

    gloria est une maman super comphréensive! bravo

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  • #25 Grenouillette le 17 janvier 2007 à 11 h 01 min

    Je ne suis pas d’accord avec toi Menthe à l’eau.
    J’ai deja eu à acheter il y a quelques années la pilule du lendemain suite à un accident de capote. Je n’ai aucun souvenir d’avoir été regardé comme une "trainée", je suis pourtant experte dans l’interprétation des regards pouvant m’être nuisible, lol!
    Il me semble que la plupart du temps, les pharmaciens sont plutôt compréhensifs ou feignent l’indifférence dans ces cas-là…

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  • #26 poupou le 17 janvier 2007 à 11 h 11 min

    Je n’aimerais pas être jeune en cette année 2007…Dieu m’en préserve, je suis un modèle de 1964 :-)))
    Je compatis avec menthe à l’eau.

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  • #27 Anne Cé le 17 janvier 2007 à 11 h 14 min

    Encore un bel article, touchant et émouvant ! Merci.

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  • #28 Esme le 17 janvier 2007 à 11 h 15 min

    Tres joli article!!!

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  • #29 Fanchette le 17 janvier 2007 à 11 h 21 min

    Oui Gloria, cette jeune fille a de la chance d’avoir pour amie ta fille.
    Effectivement peut-être que la mère de cette jeune fille se serait révélée compréhensive… Mais on peut aussi laisser à cette jeune fille la décision d’en parler ou pas… que ce soit à sa mère, à ses amis, à ses proches etc. Je ne suis pas sûre que toutes les jeunes filles qui doivent faire face à cette situation soient capables en parler aussi librement, même aux gens qu’elles aiment et qui les aiment.
    Je ne dis pas que c’est mieux de pouvoir en parler ou que c’est mieux d’avoir une mère avec en parler ou pas. Je dis juste qu’elle peut ne pas avoir envie ou ne pas se sentir bien à l’idée d’en parler, ç qui que ce soit. J’ai du mal à trouver mes mots mais j’imagine que cela n’a sans doute pas été facile pour cette jeune fille de s’adresser à ta fille pour lui demander de l’accompagner. Et je leur tire à toutes les deux mon chapeau.
    Sur ce sujet, je vous conseille la lecture de "Paroles d’avortées", de Xavière Gauthier, éd. La Martinière, et l’excellent "Les femmes aussi s’en souviennent", entretien entre la journaliste Annick Cojean et Simone Veil, éd. Stock.

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  • #30 Anne Cé le 17 janvier 2007 à 11 h 22 min

    Le débat qui s’installe m’interpelle. je rejoins Menthe à l’eau sur l’insouciance ou plutôt la non insouciance de la jeunesse. je crois qu’effectivement il y a un problème aujourd’hui : les jeunes (écoutez la vieille qui parle ! mdr) sont confrontés à des réalités difficiles, à la peur d’un avenir incertain (études, chômage, précarité, pollution… quand on est lycéen et qu’voit ce qui nous attend plus tard, y’a de quoi flipper non ?). Diffcile d’être insouciant dans ces conditions là, et pourtant en même temps il y a de plus en plus de comportements destructeurs (consommation d’alcool, drogues, comportements à risques…).

    quant au pharmacien qui te regarde de travers, c’est bien possible que cela puisse arriver, il y en a qui sont particulièrement obtus. (il y a même hélas des cas qui refusent de vendre certains produits, genre préservatifs, pour des raisons idéologiques. heureusement ce sont des cas isolés !)
    mais la plupart d’entre eux sont bien habitués à ce genre de demandes et tu n’auras qu’indifférence comme le dit Grenouillette !
    si tu savais tout ce qu’un pharmacien peut entendre…

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  • #31 yannou le 17 janvier 2007 à 11 h 27 min

    holala pfff je pleure…
    Au risque de ne pas être originale, merci gloria pour ce témoignage. Un grand bravo à ta fille, pas pour son courage (même si je pense qu’il lui en a fallu beaucoup) mais pour sa conscience d’autrui, pour avoir su accompagner sa camarade (je ne sais pas si je suis très claire là…). J’espère que son amie va mieux.

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  • #32 Mouniou le 17 janvier 2007 à 11 h 29 min

    Une simplicité, une conscision, pour raconter cette histoire émouvante, et si profonde !
    J’en reste un peu sans voix devant cette humanité au plus vrai.

    Je reviendrais sur ce poste. Il y a tant à dire sur ce que vivent les femmes, encore maintenant dans notre pays civilisé, sur les modes d’éducation…

    Magnifique Gloria sur tous les points ! ! !

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  • #33 caro ronde et jolie le 17 janvier 2007 à 11 h 29 min

    Des frissons…

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  • #34 iza manga le 17 janvier 2007 à 11 h 29 min

    Bravo Gloria (et a ta fille d’etre si mure et de pouvoir parler comme ca avec toi).
    J’aurais aime avoir une mere plus realiste. Je pense que la mienne ressemble plus a celle de la copine, malheureusement.
    Et j’ai du trouver toutes les solutions toute seule au meme age (vive le planning familial, notamment), pas de bonne copine comme ta fille, ni de grande soeur/cousine/tante vers qui me tourner a l’epoque (il y a environ 10 ans).
    En meme temps, je les ai bien trouvees, les solutions, finalement, et j’ai eu la chance, au moins, de ne pas tomber sur des sales types comme le sus-mentionne!
    Et je suis aujourd’hui heureuse, epanouie, equilibree, etc. (mais ma mere n’a toujours pas la moindre idee des problemes que j’ai pu rencontrer a l’epoque et pense que je suis arrivee ou j’en suis aujourd’hui grace a sa merveilleuse education…).

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  • #35 Méline le 17 janvier 2007 à 11 h 32 min

    Ma meilleure amie a du se faire avorter l’année dernière, nous étions en terminale. Ma maman à moi nous a emmené à l’hopital toutes les deux, et a tout fait pour qu’à la sortie mon amie retrouve un petit sourire, du ciné au resto en passant par les glaces en plein février… la mère de mon amie ne voulait pas voir "la vilaine".
    Je suis heureuse de voir que l’espèce de ma maman parfaite n’est pas rare, merci Gloria ! Un énorme merci à toutes les mamans comme Gloria et la mienne de nous avoir élevées de cette façon, et d’être si compréhensives et tout et tout =)

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  • #36 Fanchette le 17 janvier 2007 à 11 h 34 min

    Les mamans peuvent être "parfaites" de différentes façons… Les "filles" aussi !

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  • #37 Menthe à l’eau le 17 janvier 2007 à 11 h 41 min

    Pour qu’il n’y ait pas de méprise, je ne mets pas tous les pharmaciens ou médecins ou autres dans le même sac. Je parlais juste des cas que je connais. Je veux bien croire que ces gens soient des exceptions, c’est d’ailleurs bien plus positif de les considérer comme tel :)
    Mon message était surtout là pour préciser que l’insouciance devient rare et disparait de plus en plus tôt.

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  • #38 La Cuiller En Bois le 17 janvier 2007 à 13 h 43 min

    Je ne sais pas quoi vous répondre.
    Je n’ai rien fait d’extraordinaire.
    Je n’ai rien fait du tout d’ailleurs.
    Juste écouter ma fille qui me racontait cette histoire et ses réactions.

    En quelques secondes, ma petite fille s’était transformée en une femme.
    Elle avait accepté d’accompagner cette jeune fille, qu’elle ne fréquentait pas spécialement. C’était juste une fille de sa classe qui se trouvait en détresse.
    Même pas une copine.

    J’imagine assez (et je dois être au dessous de la vérité) sa détresse pour en être réduite à demander à une élève de sa classe, même pas une amie, juste parce qu’elle était majeure, de l’aider dans cette épreuve difficile.

    Je ne sais pas exactement ce qu’auraient dit (ou pas) ses parents. En fait, le problème n’est même pas là. Ce qui a choqué ma fille, c’est qu’elle ne puisse pas en parler à ses parents. Effectivement que peut-être ils auraient aidé leur fille, mais elle, elle était dans l’incapacité totale de leur parler, et dans ce genre de situation, le temps joue contre elle et la sensation d’abandon, la dévalorisation de soi et l’absence de solution et d’avenir vous tombent dessus d’une manière inextricable.

    Cette absence de confiance en ses parents. Alors que notre rôle, primordial, est d’amener nos enfants à l’age adulte, à la capacité de mener sa propre vie. Pas de les juger.

    Cette absence de confiance est de notre responsabilité, à nous parents. Si nous ne pouvons pas faire passer le message à nos enfants que nous serons à leurs côtés, quelque soit le problème, quelque soit notre avis propre sur la question, comment pouvons-nous espérer qu’ils viennent vers nous, nous confier leurs angoisses voire leur destinée.

    Je n’ai pas de nouvelles de cette jeune fille. Elles n’étaient pas amies et leur parcours scolaire a bifurqué dès l’année suivante.

    J’ai été d’autant plus touchée du geste de ma fille, que justement, ce n’était pas une amie proche.

    Dans cette histoire, chacun(e) peut y trouver une résonnance à son histoire personnelle. Qu’elle porte sur les relations mère-fille ou sur l’avortement par lui-même. Il est certain que si c’était ma fille qui avait été enceinte, mon regard aujourd’hui serait autre. J’espère que ma réaction aurait été à la hauteur de ses espérances.

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  • #39 Laety le 17 janvier 2007 à 11 h 48 min

    c’est beau, si touchant, j’en reste sans voix…

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  • #40 Méline le 17 janvier 2007 à 12 h 19 min

    Hélène, c’est dans quelle Elle cet article? Et Gloria a t’elle un blog? Merci d’avance, bisous.

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  • #41 Méline le 17 janvier 2007 à 12 h 19 min

    Misère… dans QUEL Elle, et non pas "quelle".

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  • #42 Mouniou le 17 janvier 2007 à 12 h 21 min

    J’ai acheté la pilule du lendemain, pour l’une de mes filles. C’était peut-être avec une ordonnance à l’époque, mais le pharmacien de mon quartier bourge, alors, n’a pas eu de manifestation particulière.

    Par contre j’ai hébergé une amie aprés une intervention abortive, – (dans les années 60 – 65 pas d’IVG), – afin de la secourir si une hémorragie survenait pendant la nuit suiivante. Bon c’est loin ces années là, mais enfin de sacré gains depuis, même si certains toubibs sont raides.

    C’est fou la domination (et donc violence) sur le corp des femmes.

    Ce billet est marquant ! Je le redis : au plus profond de la vie, des sentiments, avec tant de simplicité ! ! !

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  • #43 frauke le 17 janvier 2007 à 12 h 45 min

    WOW !!! Quel récit ! Quelle maturié, et quelle confiance !

    Par contre, le ‘petit copain’, quel connard (dsl, c’est rare que j’utilise des gros mots) ! Il s’est bien amusé, et puis… Il y en a aussi qui n’assument pas leur responsabilité…
    Et qui reste à porter le fardeau ?! Eh ben oui, les filles !
    En fait, je crois que ca a toujours été comme ca, au fin de compte c’étaient et ce sont les femmes qui portent la resposabilité et qui font que le monde tourne…

    Comme le disais sophie L.L :

    Vive Gloria pour ce texte qui en dit long…

    Vive sa fille pour son courage de femme…

    Vive toutes les femmes du monde qui luttent en agissant chacune tous les jours

    Vive nous (ben oui)

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  • #44 frauke le 17 janvier 2007 à 12 h 50 min

    PS.: Pour un exemple de la force des femmes lisez Marianne Fredriksson, Hanna et ses filles (suis pas sûre du titre en Francais).

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  • #45 aude le 17 janvier 2007 à 12 h 54 min

    A ta place aussi j’aurais été fière de ma fille, quelle maturité elle fait preuve pour son age… je suis bluffée moi au sien j’étais 5 ans en retard :)

    Inutile de redire ce qui a été dit au sujet du petit ami… abbérrant !

    Perso je ne sais pas comment je réagirais si l’une de mes filles m’anonçait une telle nouvelle, je serais très fière qu’elle ait le courage de me l’annoncer, preuve d’une grande confiance… je pense faier comme ta fille, l’épauler au mieux, je ne ferais pas preuve, je crois, d’un esprit étroit !

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  • #46 Baboux le 17 janvier 2007 à 13 h 21 min

    Comme toutes les autres, je suis très émue par ton récit Gloria, si triste et en même temps si joli. Au-delà de la douleur de cette personne, tu as de quoi être fière d’être la maman d’une jeune fille qui a déjà un sens si aigu de l’amitié et de la disponibilité, du soutien, de la solidarité et du partage que cela inclus. Comme Hélène, et là je pense à la copine de ta fille, je trouve que c’est hélas bien jeune pour être confronté à ce « choix » très difficile. Et puis, oui, comme Sophie, je trouve les femmes souvent tellement courageuses…

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  • #47 Marie le 17 janvier 2007 à 13 h 24 min

    émouvant… et très fort…. (gloria, félicitations pour ton rôle de maman…. pas toutes les filles ont la chance d’avoir une maman comme toi!)

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  • #48 Baboux le 17 janvier 2007 à 14 h 12 min

    Effectivement Gloria, même si ce n’est pas une copine, c’est très très fort. Ta fille a le sens des autres et c’est une énorme qualité.

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  • #49 funamubline le 17 janvier 2007 à 14 h 16 min

    Merci Gloria pour ton récit, tu dois effectivement être fière de ta fille… et tu peux aussi être fière de toi, de ton éducation, de ton écoute, du climat de confiance que tu as instauré en tant que mère… voilà tout ce que tu as fait et c’est déjà énorme.

    J’ai plusieurs amies qui ont subi des avortements, il m’est arrivé souvent d’être "l’accompagnatrice". Ces moments sont toujours pénibles, même pour quelqu’un pour qui cela ne pose pas de problème moral ou religieux particulier. Il est vrai qu’elles ont eu souvent beaucoup de mal à en parler à certaines personnes, et pourtant un vrai besoin de partager ce traumatisme qui ne dure pas que le temps de l’intervention, mais plusieurs mois, voire années, voire toute une vie suivant les cas. C’est loin d’être un acte anodin, il boulverse et transforme la personne qui le subi… et ceux qui l’accompagnent. Si j’ai fait (comme tout le monde, non?) des erreurs de jeunesse… du genre sans protection aucune, depuis la première fois où j’ai accompagné une amie (j’avais alors 20 ans), plus jamais, mais JAMAIS, il ne m’est arrivé "d’oublier" ou de "ne pas oser demander" que l’on se protège ou autre excuse bidon.

    En espérant que ça n’ait pas été trop traumatisant pour ta fille, j’espère que comme moi par le passé elle a prit une leçon de vie.

    ps: comme l’a déjà dit un autre commentaire, que l’amie de ta fille n’oublie pas le test du sida, si le "géniteur" est un tel abruti les risques sont encore plus importants!!!

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  • #50 funamubline le 17 janvier 2007 à 14 h 17 min

    aïe, aïe, aïe l’orthographe, pardon les filles!

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  • #51 Grenouillette le 17 janvier 2007 à 14 h 29 min

    En réponse (et/ou en complément) à Mouniou (n°40) qui dit :
    "C’est fou la domination (et donc violence) sur le corps des femmes."

    Il n’y a aucun jugement dans ce que je vais écrire mais l’avortement est aussi une violence faite au corps. Ce n’est pas un simple comprimé à avaler. Il ne faut pas l’oublier.

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  • #52 La Cuiller en Bois le 17 janvier 2007 à 16 h 30 min

    Emma Bovary, j’ai eu moi aussi, une éducation stricte et sans communication.
    A un point que pendant des années je me suis posée la question de savoir si ma mère m’aimait. Ni plus ni moins. Mais ceci est un autre débat, sauf que pour l’éducation de mes filles j’ai toujours eu la crainte de "reproduire" et de ne pas savoir les aimer et leur montrer.
    Mon repère et mon "droit fil" fut à chaque étape importante (et moins d’ailleurs) de me dire "qu’est ce que tu aurais aimé entendre de la part de ta mère dans cette situation ?" non pas pour dire exactement ce que mes filles sont susceptibles de vouloir entendre, comme par exemple en matière de sorties, mais pour pouvoir adapter et argumenter mon discours par rapport à ce qu’elles pensent ou attendent. J’ai toujours analysé leur situation avec mes réactions à leurs âges (et non pas seulement au mien actuel).

    Tout cela pour dire que l’on peut inverser les tendances.
    C’est bien connu. Soit on reproduit, soit en prend le contre-pied. Le principal étant de savoir pourquoi on prend telle ou telle direction. Enfin, d’essayer de savoir.

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  • #53 Fanchette le 17 janvier 2007 à 14 h 31 min

    Oui, il me semblait bien à la lecture que ta fille et cette fille n’était pas les meilleures amies du monde… ce qui rend leur "rencontre" autour de ce moment particulièrement émouvant.
    Et bravo pour ton sens de la narration au fait. Il y a beaucoup d’émotion, de respect et de fierté dans ces quelques lignes.

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  • #54 Baboux le 17 janvier 2007 à 14 h 32 min

    Yes Funamubline, c’est vrai que ça met du plomb dans la tête les expériences difficiles des autres. Et c’est vrai que cette triste expérience là peut te suivre toute une vie. Rhôô, laisse courir pour l’orthographe. Dans notre enthousiasme des échanges, on fait toutes souvent des fautes, ce n’est pas le plus important.
    Gloria, je reprends un petit commentaire de plus haut. C’est vrai que tu peux être fière de toi aussi dans cette histoire. Tu as su transmettre de belles valeurs à ta fille.

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  • #55 Emmanuelle H. le 17 janvier 2007 à 14 h 46 min

    tout à fait d’accord avec le commentaire 21 de menthe à l’eau….je n’ai eu à connaître que l’achat de la pilule du lendemain…. et j’avais 26 ou 27 ans…..en bien c’est rien de dire que l’on se fait regarder de travers par les pharmacien(ne)s…..
    les mentalités ne sont hélas pas toujours en accord avec la loi qui autorise l’IVG et donne ou vend la pilule du lendemain sans ordonnance
    et c’est navrant….enfin non, c’est plus que ça, moi ça me met hors de moi…..c’est une honte !

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  • #56 Amélie le 17 janvier 2007 à 15 h 10 min

    Comme quoi être à l’écoute de ses enfants, c’est primordial..et moi qui ait 2 filles je fais super attention à rester disponible

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  • #57 La Cuiller en Bois le 17 janvier 2007 à 17 h 21 min

    Au fait, finalement ….

    Elle n’a même pas loupé ses cours.

    Mais apparamment personne ne s’en est préoccupé.

    Et tant mieux !

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  • #58 Mouniou le 17 janvier 2007 à 15 h 40 min

    Grenouillette, je pense comme toi, que l’avortement est une violence, tant physique que psychologique. Et je pense qu’il en reste des traces dans le psychologique, c’est mon point de vue.
    Mais heureusement que tout cela a été légalisé, malgré la réaction de certains (médecins, parents ou autre…)

    L’attitude de Gloria ET de sa fille, sont des preuves de confiance, certes, mais aussi de profondeur humaine.

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  • #59 Emma Bovary le 17 janvier 2007 à 15 h 42 min

    Tout ce que je peux dire à la fin de cette lecture, c’est que j’espère que mes enfants, si j’en ai un jour, parleront comme la fille de Gloria. Car c’est évidemment le signe d’une éducation saine, compréhensive, attentive, ouverte. Moi qui ai eu une éducation plutôt fermée et pas du tout tournée dialogue, c’est tout ce que je souhaite pour mon avenir!
    Merci Gloria pour ton témoignage. Transmets tout ça à ta fille.

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  • #60 Grenouillette le 17 janvier 2007 à 15 h 47 min

    Bon, si vous avez besoin d’une super pharmacie, je vous file l’adresse de celle de ma bell-mère (Paris 18)!

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  • #61 Estelle le 17 janvier 2007 à 16 h 21 min

    La vache, c’est du poids lourd de bon matin… Mais il y a en effet de quoi être fière de ta fille, Gloria.

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  • #62 Nathouille le 17 janvier 2007 à 16 h 27 min

    Mon Dieu Gloria, comme j’aurai aimé avoir une amie comme ta fille il y a maintemant 18 ans!! j’en avais 15, et à la suite d’une rupture de présevatif (nan, les filles de 15 ans ne sont pas toutes inconscientes!) je me suis retrouvée enceinte, mon amoureux a été un amour et est resté présent du début à la fin; mais mes parents… no comment. Je dirais juste comme point de repère que c’est à 13 ans, lorque j’ai demandé à ma mère la permission de flirter,(oui, j’étais un peu une gourdasse, je pensais que ça se verrait!!) que j’ai compris qu’il n’y aurais aucun dialogue sur la sexualité entre elle et moi.
    Et donc me voilà à 15 ans obligée d’annoncer à ma mère que j’étais enceinte…
    Bonjour l’ambiance, je passe sur les insultes de mon père et sur ses pleurs à elle, et aussi sur sa tentative ratée pour nous séparer L et moi, lui qui était ma seule ouverture sur le monde.
    J’aurai adoré avoir une copine comme ta fille, pour me soutenir, et pour pouvoir cacher la vérité à mes parents (qui ont rendu cette épreuve bien plus difficile que nécessaire)
    Malheureusement en 1989, le RU486 était encore expérimental et il fallait impérativement l’autorisation d’un de ses parents pour pouvoir en bénéficier, dont acte…
    Je constate avec bonheur, que la loi a changé et que de nos jours (j’ai l’impression d’être un vieux tromblon là) les filles peuvent faire l’amour, et tomber enceinte, et aussi avorter sans que cela fasse une affaire d’état dans leur famille. Tant mieux pour elles.
    Gloria, embrasse ta fille de ma part, et aussi de la part de celle de sa copine qui aurait sûrement préféré que sa mère la soutienne sur ce coup là.
    Félicitations à vous deux, à toi pour ton éducation, et pour la façon dont tu écris. A elle pour son Humanité.
    Quant à moi, je sais qu’avec Little Monster, il y a des erreurs que je ferai, je sais aussi qu’il y en a d’autres que je ne ferai pas…
    Désolée d’avoir été aussi longue,mais ça me touche là.

    Qui a un kleenex???

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  • #63 Hélène le 17 janvier 2007 à 18 h 59 min

    Tu n’as pas à t’excuser pour la longueur de ton commentaire ailuro, c’est très intéressant et ça apporte beaucoup à la discussion. Certaines femmse utilisent la pilule du lendemain comme un moyen de contraception, ce qui ne semble pas tellement souhaitable, en effet.

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  • #64 Aine le 17 janvier 2007 à 17 h 47 min

    Tu peux en effet etre fiere de ta fille. Elle a la chance d’avoir une mere a qui elle peut parler, et elle a la chance de savoir partager cette confiance en elle avec d’autres moins bien lottis.
    Quant au geniteur, je lui souhaite un mauvais karma pour 2007 et les suivantes…

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  • #65 La Cuiller En Bois le 17 janvier 2007 à 20 h 24 min

    Non, elle ne le sait pas (moi non plus je ne dis pas tout à mes enfants).

    Je pense qu’elle hausserait les épaules en me disant "y a pas de quoi en faire un fromage, je l’ai juste accompagnée et attendue pour qu’elle ne rentre pas seule. J’ai rien fait d’extraordinaire."

    Heu… peut-être qu’elle ajouterait "mais arrête de raconter ma vie maman !"

    J’ai pas envie de me faire attraper moi ;-)

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  • #66 ailuro le 17 janvier 2007 à 18 h 54 min

    Bonjour à toutes! Juste un petit commentaire pour dire que je suis pharmacienne et que j’espère n’avoir jamais, mais alors jamais regardé une jeune femme de travers lorsqu’elle venait chercher une pilule du lendemain. Je suis une acharnée des droits de la femme et notament du droit de disposer de son corps. Je n’ai que 26 ans mais je n’oublie pas le combat de "nos mères" qui n’est pas si vieux que ça et qui pourrait très bien être à recommencer, quoi que l’on en dise. La réaction de certains de mes collègues que vous decrivez le prouve. Etre pharmacien ne protège pas de la c******e.Cela étant dit, je dois préciser que je pense tout de même que j’ai le également un devoir d’information lorsque je délivre la pilule du lendemain, surtout à des très jeunes filles. Peut être que cela est perçu comme un discour moralisateur, dans ce cas je le regrette, mais je continuerai tout de même à glisser des préservatifs (oui oui gratuits) dans le sac avec la pilule du lendemain. Enfin, il ne faut pas oublier que ce médicament, merveilleux je le répéte, n’est pas un moyen de contraception comme semble encore et malheureusement le penser certaines femmes.Il corespond en dose d’hormones à l’équivalent d’une plaquette entière de pilules!
    Je dispense la pilule du lendemain avec le plus de tact et de compréhension possible (de plus je ne suis pas à l’abri de la prendre moi même, être pharmacien n’est pas une assurance contre un oubli de pilule), mais je mets en garde contre son usage abusif qui peut être très dangereux pour la santé. Voila, désolée pour le discour fleuve mais c’est un sujet qui me tiens enormement à coeur. ailuro.

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  • #67 celinette le 17 janvier 2007 à 19 h 41 min

    C’est vraiment très joliment raconté!
    De plus, Gloria, tu peux effectivement être fière de ta fille qui prend beaucoup de responsabilités!

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  • #68 @deline le 17 janvier 2007 à 20 h 15 min

    Le jour où je serais maman j’aimerais avoir une fille comme la tienne Gloria mais surtout avoir le même rapport de confiance avec elle.

    Tu peux être fier de ta fille et de vos rapports.

    PS : elle sait que tu as raconté cette histoire ici???

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  • #69 Aesa le 17 janvier 2007 à 20 h 31 min

    C’est touchant, marquant, ça fait un noeud dans le ventre.
    Tu as une fille formidable !

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  • #70 marion le 17 janvier 2007 à 20 h 33 min

    rien à rajouter … Où si justement … il y a des leçons à prendre, partout, tout le temps.
    Merci Gloria

    ↰ Répondre
  • #71 Catherine-de-Nice le 17 janvier 2007 à 21 h 34 min

    C’est vraiment touchant, le texte comme les commentaires qui suivent.
    Gloria, tu peux être fière de ta fille, mais de toi aussi, pour lui inspirer cette confiance.

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  • #72 Jacqueline le 18 janvier 2007 à 0 h 55 min

    Merci Gloria pour cette histoire émouvante…. Ta fille est épatante et on peut dire sans se tromper "telle mère, telle fille"

    Mais je voudrais dire qu’à l’époque actuelle l’avortement devrait être une pratique rarissime, réservée à des problèmes de malformations ou de problèmes génétiques…

    Il existe toutes sortes de moyens contraceptifs, la contraception fait partie des programmes de l’enseignement secondaire…..

    Mais j’estime que

    il faudrait que les parents éduquent fille et garçon de la même manière , en informant et en respectant la sensibilité des enfants, tout en leur donnant les moyens de se protéger

    il faudrait des écrans publicitaires aux heures de grandes écoutes sur ce sujet (radio et TV)

    Et il y a une question que je me pose souvent en parcourant la presse féminine ( pour adultes et ados )
    Pourquoi les nombreux articles sur les différentes pratiques sexuelles ne sont pas accompagnés d’articles sur la contraception et la protection contre le sida ????

    On a d’un côté une information sans tabou et de l’autre un silence coupable et irresponsable …. J’avoue ne pas comprendre… ou plutôt si : c’est moins vendeur !

    Bonne soirée à toutes

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  • #73 La Natole le 18 janvier 2007 à 2 h 26 min

    Très émouvant récit….

    220 000 avortements par an en France, dont 10% chez les moins de 18 ans…(pardon, là c’est la sage-femme qui parle)….et que dire des grossesses diagnostiquées trop tardivement chez des jeunes filles de 12 ou 13 ans (je n’invente rien, c’est le presque quotidien en CHU)….que de drames, de vies brisées.

    Que faire, si ce n’est communiquer, et informer tant et plus !

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  • #74 del4yo le 18 janvier 2007 à 4 h 20 min

    C’est une sacree responsabilite d’etre parent, et je suis toujours etonnee par le manque de compassion de certains vis a vis de leurs propres enfants. On a fait beaucoup de progres sur le dialogue, mais visiblement ca avance lentement…Pourvu que je m’en souvienne en temps venu!

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  • #75 La Cuiller en Bois le 18 janvier 2007 à 9 h 34 min

    Je te rejoins Cornélie.

    Je ne pense pas que l’amie de ma fille ait eu le sentiment que son corps lui appartenait, ou du moins, comme tu le dis, que la vie qui peut en découler lui appartienne.

    Le "quand je veux, comme je veux" n’est pas une réalité pour toutes, quelque soit leur niveau d’information. Loin s’en faut.

    Tant de chose peuvent intérférer, la nature humaine étant ce qu’elle est, avec ses limites, ses pressions, ses contraintes, ses émotions et ses peurs.

    Un avortement, comme une fausse couche d’ailleurs, reste un traumastisme à vie. Plus ou moins bien géré, plus ou moins bien "accepté". Et cela n’est pas notre choix. Même si l’avortement a été notre choix.

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  • #76 Hélène le 18 janvier 2007 à 9 h 41 min

    Je ne suis pas d’accord sur le fait que l’avortemenet reste un traumatisme à vie, et je trouve cette idée dangereuse parce qu’elle fait le lit des commandos pro-life, en plus.
    Parfois oui, parfois non, ça dépend des gens et des circonstances.

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  • #77 La Cuiller en Bois le 18 janvier 2007 à 10 h 18 min

    Un traumatisme est un fait marquant, important.

    Ensuite, il laisse des séquelles ou pas, des traces ou pas. Cela dépend.

    Je ne dis pas qu’inéductablement tu en restes meurtie ou détruite.Mais les traces existent ou ont existé, ne serait-ce qu’un laps de temps.

    Quand je dis que c’est un traumatisme, ce n’est pas pour alimenter le discours des bien-pensants des ligues anti-IVG, mais pour faire prendre conscience, qu’aucunement c’est un acte léger et anodin. Quelque soit la situation et la motivation de la prise de décision.
    Et que donc la société et ses acteurs (et TOUS ses acteurs) doivent en prendre conscience et agir afin que cet acte ne soit vraiment plus qu’une solution ultime.

    J’ai fais le parrallèle avec la fausse-couche (j’ai mes propres expériences) car le mécanisme psychologique est similaire (la volonté de l’acte en moins). Là aussi les traces restent ou pas.

    Dans les deux cas, je pense que l’on voit la sexualité, maternité d’une autre manière, sous un autre jour.

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  • #78 cornélie le 18 janvier 2007 à 9 h 08 min

    Je vais aller un peu à contre courant et je suis consciente que ça va choquer certaines personnes… J’ai relevé cette phrase de toi, Hélène: ” Je crains malheureusement que la société ai encore beaucoup d’évolutions à faire pour que le corps des femmes n’appartiennent qu’à elles.”
    Bien sûr, son corps n’appartient qu’à elle…
    J’ai travaillé pendant quatre ans avec des femmes victimes d’abus sexuelles lorsqu’elles étaient mineures. C’est un problème de société qui est énorme! Les hommes ne subissent pas les conséquences de leurs actes vis à vis des femmes.
    Le corps des femmes ne leur appartient que si elles sont respectées, et c’est rare!
    Beaucoup de ces femmes avaient avortées. ça semblait la seule solution, pourtant, 20 ans après, elles étaient encore traumatisées et repensaient à leur enfant.
    J’aimerai qu’il y ai une autre solution…
    J’ai lu récemment le témoignage d’une jeune femme qui est née d’un viol et l’ avortement avait ” raté ”. Elle disait qu’on lui envoyé régulièrement dans la figure qu’elle devrait mieux être morte, comme si elle était responsable de quelque-chose, et elle, elle remerciait Dieu pour sa vie…
    Pour en venir à un truc encore plus proche de moi, mon mari est né d’une jeune fille de 19 ans qui a choisi de ne pas avorté et qui a donné son bébé pour l’adoption… mon mari est super et je l’aime, nous avons trois enfants super. Si je croise un jour sa maman biologique, ce que j’espère, je vais l’embrasser et lui dire merci pour son courage!
    Le corps des femmes leurs appartiennent, mais la vie en elle, j’en suis moins sûre…
    Il y a encore du travail à faire pour que les jeunes femmes soient conseillées, protégées, accompagnées et soutenues dans notre société…

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  • #79 Yanjiao le 18 janvier 2007 à 9 h 29 min

    Merci Gloria pour ce témoignage émouvant…

    Je n’ai pas pris le temps de tout lire, pardonnez-moi, je voulais juste dire que j’approuve (comme d’habitude) totalement Jacqueline… L’éducation, y’a que ça de vrai…

    Cornélie, je comprends ce que tu veux dire, mais je crois qu’il faut laisser le libre choix de ses engagements et de ses convictions à chacune. Je respecte ton point de vue dans la mesure où il concerne tes propres choix.
    Mais en ce qui me concerne, je me garderais d’introduire des questions de morale (ce n’est pas péjoratif hein :-)) dans un choix aussi personnel et difficile. :-)

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  • #80 cornélie le 18 janvier 2007 à 9 h 48 min

    …Oui, tu as raison Yanjiao, et j’ai beaucoup hésité avant d’écrire mon commentaire… C’était plus un témoignage, il n’y a malheureusement pas de solution facile…
    Je m’excuse auprès de celles qui peuvent être bléssées par mes mots…
    J’aimerai juste qu’il y ai une autre solution…

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  • #81 yannou le 18 janvier 2007 à 12 h 23 min

    Je reviens sur ce billet pour ajouter un petit quelque chose…

    J’ai lu récemment un livre très intéressant sur le droit à la pillule, l’avortement, etc, que certaines doivent déjà connaitre et que je recommande à toutes les autres : "Naissance d’une libreté : contraception, avortements : le grand combat des femmes au XX° siècle" / Xavière Gauthier, ed. Robert Laffont. Ce n’est pas un livre très récent, il n’est pas très bien écrit car assez confus dans sa structure, mais il fourmille d’infos et est vraiment complet. C’est un des meilleurs livres que j’ai lu sur le sujet.

    L’autre livre que je vous engage à lire et à faire lire aux ados est publié par Thierry Magnier : "Des filles et des garçons". C’est un recueil de nouvelles sur le regard des garçons sur les filles, des filles sur les garçons, la violence quotidienne subie par les femmes. Ce sont des histoires banales, ordinaires, et cela rend le récit encore plus fort et plus triste. Pour info, ce livre a été publié en partenariat avec le collectif "Ni putes ni soumises". Et il est vraiment… waouh !

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  • #82 Yanjiao le 18 janvier 2007 à 14 h 43 min

    Cornélie, j’ai bien senti toute la délicasse que tu as mis dans ton commentaire :-)

    Je comprends ton point de vue même si je n’y adhère pas forcément, et je le respecte. Je crois que ces questions interrogent chacune de nous, et que nous trouvons toutes des manières différentes d’y répondre, et de vivre avec nos choix. C’est pas toujours simple, c’est sûr :-)

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  • #83 Eva au chocolat le 19 janvier 2007 à 9 h 55 min

    Ce texte me touche énormément.
    Peut-être parce que je me suis trouvée moi-même dans la situation de ta fille, Gloria. J’avais 18 ans tout juste et j’ai accompagné une amie qui se faisait avorter… Elle ne voulait que moi auprès d’elle, je ne sais pas trop pourquoi. Et moi, qui me trouvait un peu désemparée, qui me jugeait trop petite fille pour assumer une telle marque de confiance, je n’ai pas hésité un instant; et c’est vrai que ce genre de chose fait grandir un peu plus vite que tous les discours de la terre.

    Aujourd’hui, mon amie est maman de 2 adorables petits bouts, en compagnie d’un homme charmant, mais je n’oublierai jamais la moindre seconde de cette horrible journée, tout comme je garderai en mémoire les odeurs d’éther, les cris de bébés à l’étage (oui, on avorte dans le service maternité ou d’autres accouchent au même moment, c’est traumatisant) et les pleurs de mon amie.

    Félicitations, Gloria, car si ta fille est si raisonnable, c’est aussi grâce à toi.

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  • #84 Hélène le 20 janvier 2007 à 21 h 29 min

    C’est très touchant miss chatterbox, et bien que ça soit vraiment dur, ça fait quand même plaisir de savoir que ton petit ami ne t’avait pas laissée tomber.

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  • #85 La Cuiller En Bois le 20 janvier 2007 à 22 h 58 min

    Miss Chatterbox, j’en ai les larme aux yeux.
    Je ne peux imaginer qu’une de mes filles vivent cela sans que je sois là, près d’elle, derrière la porte, dans le couloir, à la sortie .. enfin pas loin.. mais là…

    J’ai une sensation bizzare quand à l’attitude du corps médical.
    Te demander si tu veux voir l’embryon, voir les tuyaux et une partie de l’évacuation (c’est bien cela, j’ai bien compris ?) me met mal à l’aise.
    Est-ce pour une responsabilisation future (mais le fait de subir cette épreuve doit quand même pas mal responsabiliser me semble-t-il ?) ou est une sorte de "punition" ?

    J’ai entendu des récits ou des toubibs pratiquaient des avortements "à vif", sans anesthésie, pour "leur passer l’envie de recommencer" .

    L’absence d’attention au vécu de la femme, aux conséquences psychologiques de cet acte me révolte. C’est pour moi, une agression supplémentaire pour la femme.

    Eva au chocolat, effectivement cette "expérience" est plus parlante que n’importe quel discours. Ma fille a appréhendé et compris beaucoup de chose en quelques heures …

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  • #86 miss chatterbox le 20 janvier 2007 à 21 h 08 min

    J’ai avorté entre deux épreuves du BAC à l’age de 18ans.
    Je fais partie des 1% qui tombe enceinte tout en prenant la pilule.(mauvaise prise? mal dosée? je ne sais plus).
    Et J’avais mon pere qui se faisait opéré de la carotyde ce jour là.
    De ce fait, j’ai avorté avec mon petit ami, et n’en ai souflé mot à aucun membre de ma famille ( pas le bon jour, ni la bonne heure…).

    Aprés être prise en charge par le planing familial, j’ai traversé le couloir.
    Un trés long couloir.
    Puis une coure.
    Puis une porte.
    Il y avait 7 filles de différentes communautés.
    J’étais la plus vieille.
    Il y avait un seul garçon : mon petit ami.

    Un femme medecin trés gentille m’a fait passé dans les bras du Drxxx.
    On m’a mise sur un fauteuil roulant aprés m’avoir confié un "supo".

    Le medecin m’a demandé si je voulais voir l’embriyon.
    Il m’a dit que le coeur commençait à battre aprés 10 semaines de grossesse.
    J’en étais à 11.

    J’ai poussé et expiré.
    Le medecin à posé délicatement chaque tuyaux de son aspirateur de chaque coté de mes yeux.
    J’ai pu voir 2/3 tuyaux, corps jaunatre et rouge.
    J’ai fermé les yeux.

    je suis restée 25 minutes dans cette chambre avec mon petit ami qui pleurait.
    J’ai relongé le couloir et j’ai poussé une autre porte.

    Mon pére m’a demandé : mais que fais-tu là ma chérie, tu n’as pas une épreuves d’espagnole?
    J’ai juste repondu que je voulais savoir si il se portait bien…

    Je suis rentré en bus car je n’avais pas le permis.
    A 15h00 je passais mon épreuve d’espagnole.
    J’ai pleuré tout du long.

    J’ai eu mon Bac, mais je n’ais jamais été aussi triste cet été là…
    J’avais ce diplome qui était un passeport pour l’avenir, un symbole pour rentrer dans l’age adulte (…).

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  • #87 miss chatterbox le 20 janvier 2007 à 21 h 20 min

    PS : J’ai manqué d’aller avorté en angleterre, car comme je vous le disais je prenais la pillule…(C’est peut-etre pour ça qu’apres re-lecture de mon com’ je confond les dates d avortements entre la france et l angleterre…) Car je ne pensais pas être enceinte mais plutot stressée par le BAC…

    Voilà desolée c etait un peu…

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  • #88 Hélène le 21 janvier 2007 à 13 h 35 min

    J’ai été aussi très choquée par la proposition du médecin de montrer l’embryon, je trouve ça extrêmement malsain, et ça me fait penser à d’autres dérives anti-avortement qui font froid dans le dos…

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  • #89 miss chatterbox le 21 janvier 2007 à 17 h 25 min

    les cliniques font des anesthesies générales.
    les hopitaux, conseillé par le planning, sont locales…

    quant au medecin, il est medecin mais peut être contre l’avortement…

    Mais je crois que je n’oublirais jamais le regard de ces petiites françaises d origines méditéraniennes. Elle avaient grand max : 16 ans…elles etaient seules à cacher leurs secrets. Aucune d elles se regardaient…le silence ne laissait place qu’aux pages des revues…

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  • #90 La Cuiller en Bois le 22 janvier 2007 à 11 h 57 min

    Iza mangua, que le corps médical vérifie effectivement la présence de l’embryon c’est normal.

    Proposer de le voir …
    En fait, à réflexion cela peut aider à dépasser les étapes, à "faire le deuil" de cette grossesse d’une façon ou d’une autre, mais je pense que l’épreuve par elle-même doit suffire.

    En fait je n’en sais rien, cela dépend de tant de choses, des circonstances, du potentiel émotif et psychologique de la femme.

    Connaitre les détails cliniques, cela peut-il aider ou pas ? est-ce juste de l’information (mais est-ce le moment approprié pour cela ?) ou des dérives de "moralisation culpabilisante" ? Je n’en sais rien en fait.

    Je pense que chacune réagirions de manière différente et que, de toute façon, il n’y a pas de solution idéale et parfaite ….

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  • #91 iza manga le 22 janvier 2007 à 10 h 37 min

    Juste pour revenir sur l’embryon: quand on utilise la RU-je sais plus quoi, il faut bien qu’on le voit, et meme que l’infirmiere verifie, car sinon, on n’est pas sure d’avoir avorte…
    Bon, c’est vrai, c’est un peu degueu et ca aide pas forcement a s’en remettre, mais c’est tellement rien du tout et minuscule que finalement, je crois que je prefere l’avoir vu (et oui, le coeur battait deja parait-il, mais j’aurais prefere ne pas le savoir!).

    Et moi aussi, le seul mec qui accompagnait, c’etait le mien. Et c’etait lui le plus triste, car il aurait ete pret a le garder (moi j’etais trop jeune, ca aurait ete beaucoup trop complique et je n’ai jamais vraiment regrette).

    Dernier truc: lors de l’echographie de controle quelques semaines (jours?) plus tard, on a decouvert la presence d’un kyst a operer d’urgence sur 1 de mes ovaires. Comme quoi, ca a servi a quelque chose de tres utile finalement!
    Si je n’avais pas su, il y avait 1 risque que le kyst me fasse tres mal, soit beaucoup plus dur a enlever par la suite, qu’il faille retirer autre chose en meme temps, etc…

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